Après l’édition 2023 et après avoir couvert le Hellfest Kids, HexaLive vous propose de revivre l’édition 2024 du Hellfest !
Notre sprinteur-marathonien Fabien a pu photographier TOUS les groupes de scène française (à l’exception de Mass Hysteria et Shaka Ponk pour lesquels l’accès à la fosse photographe était réservé à une short-list de photographes accrédités).
Avec les photos également de Jean-Michel et d’Axel, les chroniques de Spehis, Maïa, Stéphanie, Alex, Axel ou Marine, nous vous proposons de revivre les concerts et l’ambiance du festival !
Sommaire
Jeudi 27 juin
Komodrag & The Mounodor / Landmvrks /
Vendredi 28 juin
Red Sun Atacama / Karma Zero / Eight Sins / Houle / 7 Weeks / Solitaris / Smash Hit Combo / Lofofora / Klone / Stinky / Savage Lands / Shaka Ponk
Samedi 29 juin
Përl / Darken / Eihwar / Fallen Lillies / Blockheads / Hrafngrimr / Dust Lovers / 8°6 Crew / Didier Wampas Psycho Attacks / Mass Hysteria
Dimanche 30 juin
Deficiency / Pencey Sloe / Bad Situation / Sorcerer / Sang-Froid / Destinity / Pensées Nocturnes / Karras / Rendez-vous / Sierra
Hellfest : Ambiance et festivaliers
Les décors du Hellfest
Hellfest : Jeudi 27 juin
Komodrag & The Mounodor – Valley – 16h30 – 17h10
Jeudi, 15h et des brouettes, il fait déjà 45°, l’ambiance est bouillante en attendant d’entrer dans la zone concert du festival. Quelques longues minutes plus tard, nous y sommes. Enfin !! Direction la Valley. Le bar Muscadet se trouve sur mon passage. Halte obligatoire ! Je ne vais pas aller voir Komodrag & The Mounodor (Supergroupe issu de la fusion de Komodor et Moundrag) sans munitions.
La foule est très nombreuse, je me fraye un passage au milieu de celle-ci tant bien que mal, lorsque commencent à raisonner les premières notes du set. Sept musiciens made in Finistère, dont 2 batteries, nous balancent leur rock psyché dans la tronche. Tout y est, du look à la musique. Retour 50 ans en arrière au milieu des 70’s !! Une entrée en matière remarquable pour débuter le festival, la foule est réceptive, elle en redemande. Mes voisins dans le public se dandinent. Les musiciens se permettent aussi un bain de foule. Gros coup de cœur pour les titres « Marie France » et le mystique « Green Fields of Armorica ».
Le set se termine, mon verre est vide et j’ai déjà le sourire aux lèvres. Le signe d’un début de festival réussi.
Spehis – Photos Fabien Holert
Landmvrks – Mainstage – 22h25
Le groupe marseillais, bien décidé à faire bouger les foules, débarque sur scène à 22h30, en pleine forme et prêt à enflammer le pit. Dès les premières notes de « Creature » et « Death« , l’ambiance est à son comble.
Le groupe n’hésite pas à encourager le public à slammer et à sauter, créant ainsi une ambiance électrique. La foule répond présent et participe activement à chaque demande du groupe. Le moment est intense.
Landmvrks se donne à fond sur scène, offrant un spectacle captivant et une performance de haut niveau. Le groupe prouve une fois de plus qu’il mérite amplement sa place sur les grandes scènes françaises et européennes.
Texte et Photos Fabien Holert
Hellfest : Vendredi 28 juin
Red Sun Atacama – Valley – 10h30
Dès le vendredi matin, nous avons eu droit au punk furieux mêlé de blues hypnotique de Red Sun Atacama. Influencés par le fuzz impétueux des légendes californiennes Fu Manchu et Kyuss, les Bordelais alignent les riffs grooveusement irrésistibles qui transportent au beau milieu des plaines désertiques (du Médoc et bien au-delà). Volcanique et sauvage, le power-trio combine avec vista et banane XXL un stoner rock à l’énergie punk.
Texte et photos Fabien Holert
Karma Zéro – Altar – 10h30
ils séduisent rapidement le public, qui se prend une belle claque malgré l’heure matinale. Les phases deathcore et les passages metalcore ont ravi le public. Nantes étant une terre de métal réputée, il est naturel que le festival fasse appel à un groupe local talentueux comme Karma Zero, lauréat du dispositif 360 Metal de Trempo, pour ouvrir la journée à l’Altar avec son mix sanglant et terrifiant de metalcore et deathcore.
Texte et photos Fabien Holert
Eight Sins – Warzone – 11h05 – 11h30
Vendredi 11h, rendez-vous sur la Warzone pour débuter la journée. Les fidèles sont déjà là : 2 T-Rex, les 4 déchets qui ne se sont pas encore couchés, les potos de Karnage Kamikaze, 3 punks à crête. Bref, une joyeuse réunion d’amateurs de circle pit.
En parlant de circle pit, il y en a eu environ 28 durant le concert de Eight Sins. Plus quelques mosh pits et wall of death. C’est que la musique des Grenoblois se prête bien à ces joyeuses danses et autres rituels. Pendant 40 minutes, le quatuor va complètement cramer la Warzone et finir d’achever ceux qui ne se sont pas encore couchés. Et pas qu’un peu. Le trash-hardcore du groupe est efficace, frontal, sans fioritures, aux références de notre enfance ou jeunesse (« Straight to Namek », « Last action Zero »). Quelques moments de respiration permettent à Loïc, chanteur du groupe, d’exprimer sa joie de jouer au Hellfest et de sortir ses meilleures blagues. Je ne serais pas surpris de le voir en représentation à la MJC de La Tronche un jour ou l’autre. Et je dois avouer que je suis content de prendre une bonne claque de bon matin, ça te met dans le rythme de la journée.
Spehis – Photos Fabien Holert
Houle – Temple- 11h05 – 11h35
Sur la scène de la Temple, vide, le public peut déjà apercevoir un décor maritime méticuleusement élaboré. Nœuds de cabestan entourant le micro, instruments de navigation, chaluts et bouteilles de vin disposés ça et là, tout est en place pour nous transporter dans un univers singulier. En arrière-plan, un backdrop ornée d’un phare et d’une vague : pas de doute, le groupe de Black Metal français Houle va nous embarquer pour un voyage musical unique !
Les membres du groupe commencent à s’installer et à régler leurs instruments (de musique, pas de navigation !). Habillés de cirés bleus, de pulls marinières et de bottes, ils poursuivent le thème maritime. Accentué par un maquillage noir profond, leur regard se pose sur le public venu en masse sous Temple. La chanteuse, arrive en titubant comme un marin ivre, porte un ciré parsemé d’algues vertes, telle une survivante d’une noyade. Elle tient une lanterne qu’elle balance au gré de ses mouvements chaotiques. L’ensemble ajoute une touche théâtrale à son entrée. Peu après les premières notes, elle screame avec rage incroyable, saisissant instantanément l’attention du public.
Musicalement, Houle propose un black metal envoutant. Les riffs de guitare sont impeccables et sur certains morceaux, les rythmes évoquent la cadence des galères et la houle des océans. D’autres laissent entrevoir la dureté de la vie en mer, confrontée aux éléments naturels. La chanteuse, de sa voix screamée, incarne la souffrance des marins, tandis que le vin devient un moyen de survivre à l’adversité. Sur un passage, elle fait boire un des musiciens comme pour partager son calvaire. L’atmosphère, le spectacle visuel sont tout aussi impressionnants que la performance musicale : Houle soigne nos yeux et nos oreilles !
Après avoir rangé leur matériel quitté la scène, les membres du groupe reviennent sous une ovation ( « Houle ! Houle ! Clamé par la foule ) pour saluer une dernière fois leur public. On remarque alors la salopette de travailleur du batteur par-dessus sa marinière.
Ce concert de Houle a été un véritable coup de cœur, tant pour sa mise en scène soignée que pour sa musique magnétique. Chaque détail, de la scénographie à l’interprétation musicale, a été au top ! A revoir, assurément !
Houle c’est : Adsagsona au chant, Græy Gaast à la basse, Zéphyr et Crabe aux guitares, Visker à la batterie.
Maïa – Photos Fabien Holert
7 Weeks – Mainstage – 11h05
Ce trio de rock se caractérise par une forte personnalité et une approche très personnelle de la musique. Leurs compositions sont décrites comme « puissantes et sensibles », avec une intensité et une véracité qui transparaissent dans leurs morceaux.
Le groupe explore des horizons sonores sans se soucier des codes ou des modes, préférant plutôt jouer ce qu’ils voient et vivent. Leurs errances et leurs rencontres inspirent des histoires et des personnages fascinants à travers leur musique, offrant une expérience authentique et envoûtante aux auditeurs.
Texte et Photos Fabien Holert
Solitaris – Altar – 11h40
Solitaris, quatuor parisien vêtu de noir et aux visages masqués, a déversé un métal hardcore redoutable, teinté de djent sous Altar. Dès les premières notes, la basse s’impose comme l’élément central de leur composition, déployant un son puissant qui évoque par moments celui d’une mitraillette. Cette performance bluffante cimente l’ensemble avec une solidité impressionnante.
Une autre particularité marquante du show est la voix robotique féminine qui intervient entre les morceaux pour remercier le public de l’énergie transmise ou pour annoncer une nouvelle chanson. Ce côté futuriste, à la Skynet, ajoute une dimension troublante au live de Solitaris, dans le meilleur sens du terme.
Après la traditionnelle photo finale pour les réseaux sociaux, Solitaris surprend le public en revenant sur scène pour un dernier morceau inattendu. Ce procédé, peu commun, est d’autant plus savoureux que la puissance et l’énergie des musiciens rendent rapidement accro.
Puissance, énergie, rage et breakdowns monstrueux : Solitaris s’est imposé comme le groupe français à ne pas manquer sous Altar ce jour-là. Le pit ne s’y est d’ailleurs pas trompé !
Maïa – photos Fabien Holert
Smash Hit Combo WarZone 12h15-12h45
Smash Hit Combo, c’est du crossover rap et metal, mâtiné de death, de nu metal et de nombreuses autres influences métalliques ! Leurs breakdowns fracassent et leurs paroles s’inspirent de l’univers du gaming et du manga.
Le show ce vendredi midi, démarre avec des riffs bien saturés et énervés. Puis un silence se fait pour laisser arriver sur scène les deux chanteurs du groupe : l’un, plutôt growler avec des cheveux courts, et l’autre, à la voix claire et au flow hip-hop, avec des cheveux longs. Ils entament directement leur première chanson, MCP (Master Control Programme), dont les paroles dénoncent le contrôle des masses par la technologie, faisant de nous, non plus des moutons, mais des numéros de code-barres. Ils proposent de nous déconnecter : “J’me bats contre Skynet, Open AI…” Et oui, SHC c’est du 100% français dans le texte !
L’apocalypse numérique n’effraie pas le public, à en croire les acclamations fournies depuis la foule. Le pit s’anime sauvagement et les challengers ont du boulot avec les slameurs. Plein d’humour, les punchlines du chanteur en font rire plus d’un. En effet, comme il est encore tôt pour ce 2e jour de festival, il rappelle qu’avec SHC, il va y avoir de quoi s’agiter : parfait pour digérer ses Chocapics du matin !
SHC nous propose aussi une chanson spéciale pit, État Second, qui agite d’ailleurs un peu plus le pit dès les premières notes. Petite précision toutefois : il vaut mieux avoir une bonne mutuelle C’est alors que plusieurs ballons colorés, qu’on voit habituellement sur la plage, se répandent dans la fosse, renvoyés par le public allègrement.
Plus tard, pour lancer un fabuleux Wall of Death, le chanteur rappelle l’historique du groupe et aussi, par la force des choses, les choix cornéliens de son enfance que les membres du groupe avaient dû faire à l’époque. Il propose de diviser la foule en deux à l’image de ce choix : d’un côté les pro-Nintendo, en face les pro-Sega !
Petit clin d’œil du chanteur au film de Kassovitz sorti en 1995 : sur son T-shirt, l’affiche du film ne montre pas ‘La Haine’ inscrite au-dessus des trois protagonistes, mais bien ‘L’Amour’. Un message universel rarement mis en avant dans les concerts metal ! »
Fort de son growl et de son souffle, il nous fait aussi une belle démonstration de ses capacités vocales alors qu’il est à moitié soulevé par la foule dans le pit, laissant sa voix grogner pendant de longues secondes ! Le concert aura été bien sûr trop court ! 30 minutes de la bonne humeur contagieuse du groupe ne suffisent pas ! Les Smash Hit Combo seront d’ailleurs présents dans d’autres festivals cet été, comme le Mozhell fin juillet.
Maïa – Photos Fabien Holert
Lofofora – Mainstage – 15h50 – 16h35
Arrivée de bonne heure pour être au plus près de la crash barrière, je découvre que les meilleures places sont déjà occupées ! Sur scène, les musiciens de Lofofora terminent les balances et derniers réglages. Le backdrop rouge vif, représentant la pochette du prochain album « Coeur de Cible« , s’affiche fièrement, annonçant de nouveaux titres à découvrir. L’excitation monte.
Le concert commence avec « La chute » et le pit s’embrase immédiatement. Puis, « Les Gens » fait chanter une partie du public à tue-tête, créant une symbiose sympa (mais pas complète). La chaleur est à son comble, accentuée par l’énergie du pit et les températures estivales. Contrairement à la veille pour AsInHell et Bleed from Within, les lances à eau restent absentes, ce qui aurait pourtant été bienvenu !
Sur l’écran de fond, des messages politiques s’affichent en XXL : « Nique le R-Haine », une pique bien sentie à l’approche des législatives anticipées. Reuno rappelle les origines du groupe avec sa provocation habituelle : “On est anar, islamo gauchiste et on vous emmerde”. Un clin d’œil à ceux qui connaissent l’esprit de Lofofora : ici, pas de place pour les idées de droite.
Toujours aussi provocant, Reuno lance : “Ça vous ennuie pas de payer 350 balles pour voir Shaka Ponk en concert ?” Un éclat de rire parcourt le public. Il souligne l’hypocrisie de la tournée « écolo » de Shaka Ponk avec ses 38 tonnes, mais sans monopoliser la parole entre les chansons, contrairement à certains groupes…
Une autre punch line fait mouche à propos du « […]parking le plus grand de France après celui d’EuroDisney. » Reuno questionne la foule : « hasard, coïncidence… ?” La cathédrale d’entrée du Hellfest rappelle effectivement celle du parc d’attractions, avec un design un poil plus métal.
Autre moment fort du concert : sur le backdrop apparaît « Pas de frotteurs dans les pogos« . Je suis certaine que la chanson « Macho Blues » va suivre ! Cette chanson qui dénonce les violences faites aux femmes depuis 30 ans. Soudain, les membres du groupe se décalent tout au fond de la scène vers la batterie et deux femmes aux seins nus, surgissent presque de nulle part. Elles ont sur leur poitrine inscrit « Femen Gest star en enfer » et elles se positionnent au plus près du public. Elles ouvrent des fumigènes en scandant “meetoo c’est nous, l’enfer c’est vous”. Reuno leur prête son micro pour amplifier leur message. Un happening puissant qui fait retomber l’ambiance, certains considérant que ce n’est pas le lieu pour parler de ça. Mais si, c’est bien le lieu, la preuve : un mec hurle “A poil !” juste à côté de moi. Ce qui prouve que le message des Femen et de Lofofora n’a pas encore atteint tous les cerveaux.
Cette intervention politisée met les festivaliers dans un état étrange. Moi-même, je me demande pourquoi je pense que cela va énerver certains. Qu’importe : ceux insensibles à cette cause peuvent bien être contrariés, ils n’ont rien à faire là. Personnellement, je suis ravie de la présence des Femen au Hellfest. Une présence symbolique et significative face aux polémiques. Je lève le poing et hurle avec rage en guise de soutien.
Comme prévu, les premières notes de « Macho Blues » se font entendre, une chanson toujours d’actualité malgré ses 28 ans. Le refrain est jubilatoire : “regarde dans les yeux, celui qui te souille, fais un vœu et coupe lui les cou***es”. Ensuite, Lofofora nous présente deux nouveaux titres et un du dernier album « Vanités ».
Reuno ne nous enjoint pas à faire des Wall Of Death ou autre circle pit. Non, bien au contraire, il précise juste : Vous faites bien ce que vous voulez !! « . Les premières notes de « L’Œuf » résonnent, rappelant que, malgré les temps troublés, il n’y a qu’une seule race pour plusieurs couleurs. Le titre ne sera pas joué en entier mais en medley avec l’incontournable “justice pour tous !” qui est jouée à chaque concert depuis la nuit des temps.
Je ressors du pit, en sueur et revigorée. Si un concert ne peut plus faire passer un message, c’est qu’on est déjà dans un monde d’après, celui où les bruits de bottes se sont rapprochées de trop prés.
- La chute
- Les gens
- Bonne guerre
- Les seigneurs
- Les chose qui nous dérangent
- FEMEN
- Macho Blues
- Le fond et la forme
- Konstat (nouveau morceau)
- Les sirènes
- La machette (nouveau morceau sorti le 25 juin 2024)
- L’œuf /Justice pour tous
Lofofora c’est : Reuno au chant, Phil à la basse, Daniel à la guitare et Vincent à la batterie
Maïa – Photos Fabien Holert
KLONE – Altar – 16h – 16h45
En ce vendredi après-midi, l’Altar me fait penser à une salle de classe. Ceux qui sont au fond dorment, ceux qui sont devant, sont attentifs à Klone. Personnellement, je suis dans l’entre deux, avec Elisa qui m’accompagne. Impatient de voir enfin le groupe, avec une folle envie de rompicher aussi après 5 concerts dans la journée et quelques verres dans le gosier.
Finalement, point de sieste. Tant je suis resté la tête dans les nuages durant le set, et ce malgré quelques soucis techniques. Le métal prog de Klone est beau, désarticulé, méticuleux et dynamique. On a même droit à une nouveauté qui viendra alimenter un prochain album : « Interlaced ». Sur « Yonder » toute la tente est envoyée dans la troposphère. Pas besoin de cigarette magique pour planer. Ce vol planant est entretenu avec « Immersion » et « Rocket smoke ». Personne ne peut redescendre. Certains vous diront que c’est beau mais un peu chiant. Restons positifs, retenons juste le beau.
Spehis – Photos Fabien Holert
Stinky – Warzone – 16h50
Groupe de punk-hardcore nantais. Ils ont offert un set énergique et divertissant, même pour les personnes moins habituées à ce style musical. Leur dynamisme et celui de leur chanteur étaient particulièrement remarquables. En outre, le chanteur transgenre a profité de cette occasion pour transmettre un message de soutien à la communauté trans. Leur set était fortement engagé sur ce sujet, avec des déclarations telles que « La transphobie n’est pas une opinion ».
Photos Fabien Holert
Savage Lands – Mainstage – 17h35
Le groupe entame son set avec un mélange audacieux de rock alternatif et de grunge. Des vidéos de messages provenant des différentes parties prenantes appellent à agir pour planter des arbres, tandis que les visuels sont à la fois tristes et beaux.
Au final, Savage Lands offre un spectacle plutôt accrocheur, avec un sentiment d’appartenance à un collectif jovial et engagé.
Texte et photos Fabien Holert
Shaka Ponk – Mainstage – 22h
Il est maintenant 22h, le célèbre guitariste de Rage Against the machine vient de terminer sa prestation, la mainstage 2 est maintenant fin prête pour accueillir Shaka Ponk dont la venue au Hellfest a fait polémique.
C’est devant cette immense bibliothèque que le groupe de rock fondé en 2002 à Paris débute son show avec “je m’avance” du dernière album. Le public est encore timide et s’ambiancera plus tard avec des morceaux plus anciens tels que “Wanna Get Free” ou “ Twisted Mind”. Sur ces deux morceaux, les choristes se font entendre mais ne sont pas encore visibles. Le voile tombera sur “ j’aime pas les gens” , dévoilant cette immense perchoir où sont posés les choristes. C’est à ce moment précis que Frah décide ainsi de lancer son célèbre “je t’aime mon amour”.
Le concert continue et l’ambiance ne faiblit pas. Les Shaka Ponk sont plus survoltés que jamais, Frah saute dans le public, se faisant porter jusqu’à un pupitre central. Ou entouré par la foule, il entamera son éternel discours sur l’écologie. Certains diront que ce passage peut paraître un peu long. Toujours perché sur sa plateforme les slameuses afflueront vers lui et il se prêtera volontiers au jeu des câlins et des selfies.
Une fois la mainstage regagnée c’est le morceau phare “I’m Picky” qui débute. Agitation dans le public, divers circle pit se forment ici et là. Puis soudain la douceur de cette très belle revisite de Nirvana “Smells Like Teen Spirit” viendra calmer tout le monde.
A ce moment, l’émotion est lisible dans de le regard de Samaha (chanteuse) nous rappelant que c’est sur leur tournée d’adieu qu’aura lieu leur premier et dernier HellFest. La tournée est longue, l’émotion est palpable. Le groupe et le public se retrouveront en communion afin de chanter ensemble leur amour de la musique.
Mais l’instant kleenex ne sera pas long, puisque l’énergie du groupe reprend le dessus avec “Sex Ball’. 1h parait court lorsque l’on aime, c’est donc sur “Dad Algorhythm” que le final se fera. Les Shaka Ponk ont proposé une très belle prestation. Cela parait dommage qu’ils s’arrêtent sur une aussi jolie reprise. Mais Frah nous lâchera à demi-mots qu’il reviendront avec un projet plus en accord avec leurs convictions.
Punky Photographe
Setlist
Intro Festival
Je m’avance
Wanna Get Free
Twisted Mind
J’aime pas les gens
Tout le monde danse
I’m Picky
Circle Pit
Smells Like Teen Spirit
(Nirvana cover)
Sex Ball
Dad’Algorhythm
Hellfest : Samedi 29 juin
Përl – Valley – 10h30
Lauréats du tremplin Hellfest, ils ouvrent la journée sur la scène Valley sous une pluie soutenue. Malgré les intempéries, les spectateurs rassemblés pour découvrir ou redécouvrir leur univers mystérieux profitent d’un moment unique. Le groupe, difficile à classer, propose une expérience artistique complète alliant compositions envoûtantes, paroles en français et un jeu de lumière captivant.
Texte et photos Fabien Holert
Darken – Mainstage – 11h05
Les Lavallois ont su montrer à tout le monde qu’ils sont à nouveau présents sur la scène du heavy metal français et que leur pause de 30 ans n’a rien fait perdre de leur talent.
Photos Fabien Holert
Eihwar – Temple – 11h05
Ovnie de la scène Pagan Viking, le groupe a réussi à mettre en transe un public non initié à la danse de Asrunn et à la percussion de Mark.
Fallen Lillies – Warzone – 11h05
C’est samedi matin, 11h. Le ciel est gris, et une pluie fine tombe sur Clisson, donnant à la ville une ambiance de « Terres du Mordor » du Seigneur des Anneaux.
Mais aujourd’hui, ce sont les terres du Doubs qui ont pris d’assaut la Warzone avec les montbéliardes de FALLEN LILLIES. Pluie oblige, le public est moins nombreux que pour le show explosif de BODY COUNT la veille, mais dès les premières notes, la Warzone se remplit lentement mais sûrement.
Triomphantes du « Voice of Hell », les quatre filles avaient déjà foulé la Main Stage en 2019 sans vraiment y avoir été préparées. Cette fois, elles sont survoltées et prêtes à en découdre, surtout que leur premier album « No Master For Lilly » a vu le jour entre-temps.
Pendant 30 minutes, elles livrent un show intense sous la pluie. Le public est captivé, résiste aux éléments et en redemande. Leur énergie électrisante crée une onde de choc, poussant même les spectateurs à former un wall of death.
Leurs morceaux emblématiques comme « Dirty and Loud » et « Puppet Show » enflamment la foule, et elles dévoilent en exclusivité un titre du prochain album actuellement en préparation. Bien que leur répertoire soit en anglais, elles frappent fort avec « Feminicid-19« , chanté en français pour mieux faire passer le message et dénoncer l’inaction du gouvernement face aux féminicides durant les confinements du Covid.
Hélène, la chanteuse, rappelle fièrement leurs origines de Franche-Comté et rend hommage à leur scène locale, en particulier à la salle « L’atelier des Môles » de Montbéliard qui permet aux jeunes groupes de jouer depuis 40 ans.
Avant de conclure, les FALLEN LILLIES remercient chaleureusement l’équipe du Hellfest, le staff technique, le public et leurs familles venues les soutenir. Elles terminent en apothéose avec « Backlash« . Hélène descend même de la scène pour grimper sur les crash barrières, et ses « woohh woh oh oh » repris en chœur par la foule résonnent encore longtemps après leur départ, laissant une empreinte indélébile dans la Warzone.
Alex / Studio Dysphanie Concert (instagram) – Photos Fabien Holert
Blockheads – Altar – 11h40
Le groupe a enflammé et a profité de sa prestation pour exprimer son engagement contre le capitalisme, le consumérisme et l’extrême-droite.
Le chanteur Xav a maintenu une proximité constante avec le public, passant la moitié du concert sur la crash barrière et effectuant des slams parmi les spectateurs.
Photos Fabien Holert
Hrafngrimr – Temple – 13h35
Le groupe s’est produit avec un style Pagan chanté en vieux norrois, combinant une atmosphère Neo Folk distincte. Leur performance sur scène était enrichie par des instruments traditionnels. La présence de deux danseuses ajoutait une dimension rituelle à leur spectacle. L’ensemble de ces éléments a suscité l’envie d’écouter davantage de leur musique.
Photos Fabien Holert
Dust Lovers – Valley – 14h20
En tant que remplaçant au pied levé de Oxbow, ils nous ont montré tout leur talent avec de nouvelles compositions.
Photos Fabien Holert
8°6 Crew – Warzone – 16h50
Où les puristes métalleux crient au scandale de voir un groupe de Ska Reggae. Moi je dis que la diversité a du bon même du très bon entre la résonance des cuivres et la ferveur du public, tous les ingrédients ont montré qu’ils avaient leur place.
Texte et photos Fabien Holert
Didier Wampas Psycho Attacks – Warzone – 18h40
Set très vivant fidèle à lui toujours à sauter et toujours dans la foule à slammer.Accompagné d’un contrebassiste et d’un guitariste aussi déjantés que lui. Tout à fonctionné dans ce cocktail explosif.
Texte et photos Fabien Holert
Mass Hysteria – Mainstage – 22h
Il est 22h, la pluie n’a pas découragé les plus vaillants festivaliers. Mass Hysteria va débuter. C’est un décor sobre, épuré mais sombre rappelant le thème de Maniac que nous laisse apercevoir le groupe, mais il manque à mon goût ses traditionnelles initiales.
Les premières notes de “Mass Veritas” sonnent le début des hostilités. Les fans sont nombreux, même si quelques-uns sont là pour la tête d’affiche de la soirée. Mais pas de chichi, ni de blabla, tout le monde se mélange pour les premiers wall of death.
Une poignée de chanceux ayant participé à un tirage au sort sur les réseaux sociaux auront le privilège d’être dans la fosse privée de Metallica et ainsi pouvoir voir le show à 360°.
Le public est déchainé, il pleut des slameurs par dizaines. “Positif a bloc”, “chien de la casse” et “nerf de boeuf” ne font pas défaillir cette tension. Et il est même parfois difficile de se concentrer sur le spectacle qui se passe devant nous .
Moment d’accalmie avec cette douce introduction au violon de “l’émotif impérieux”. Les paroles poétiques de Mouss résonnent dans le public, qui scandera avec ferveur les mains vers le ciel ballotant de gauche à droite “de battre mon cœur ne s’arrête pas “. Et je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment les paroles me rappellent que l’être humain n’est pas si mauvais au fond…
Pour les membres de Mass, pas de politique, juste le plaisir de faire de la musique et de créer une symbiose avec les spectateurs. C’est donc avec le poing levé que Mouss fait une aparté sur les horreurs produites, dénonçant les différents attentats. Ils débutent “l’enfer des dieux”, le refrain prend tout son sens lorsque l’on voit toutes ces personnes autour de nous aimer et profiter du moment présent.
L’éternel “contradiction” sera aussi de la partie mais ce sera sur une note plus joyeuse que le show se finira, puisque oui le Hellfest c’est aussi “plus que du métal”.
Punky Photographe
Setlist
Mass Veritas
Positif à bloc
Chiens de la casse
Nerf de bœuf
Se brûler sûrement
L’émotif impérieux
Reprendre mes esprits
Arômes complexes
L’enfer des dieux
Tenace
Contraddiction
Plus que du métal
Hellfest : Dimanche 30 juin
Deficiency – Altar – 10h30 – 11h
C’est dimanche, jour de tristesse. Dernier jour du festival. Pour en profiter un max, direction la scène Altar à l’ouverture, pour écouter Deficiency. Devant une foule clairsemée, un peu fatiguée, les gars de la Moselle vont se charger de réveiller tout ce petit monde. Un trash bien brutal, avec de la double pédale à foison. On est parfois dans le « mélodeath », ce qui fait son effet. Pour que j’arrive à être conquis, c’est qu’il y a de la qualité dans ce qui nous est proposé. L’énergie déployée par le quatuor est intense et communicative.
Je croise Kripps qui boit un café. Il n’a pas eu besoin de le boire tant le set est puissant et furieux. Quelques circles pit plus tard, on repère vite ceux qui sont venus en touriste et non préparés à cette tornade de riffs.
Le set se termine, la scène est moins clairsemée. Le signe d’une prestation réussie.
Spehis – Photos Fabien Holert
Pencey Sloe – Valley – 10h30
Ils ont offert une sonorité à la fois ténébreuse et aérienne, créant une expérience émotionnelle intense pour les spectateurs. Leurs harmonies captivantes promettent de séduire un large public et de créer de nombreux adeptes de leur musique.
Texte et photos Fabien Holert
Bad Situation – Mainstage – 10h30
Inspirés par les groupes phares de la scène rock/metal des années 90, les deux membres délivrent des riffs de guitare puissants, des mélodies captivantes et des refrains accrocheurs avec une énergie débordante, comblant ainsi leurs fans.
Vous pouvez retrouver l’interview qu’ils nous avaient accordé sur HexaLive.
Texte et photos Fabien Holert
Sang-Froid – Temple – 11h05
C’est une impression d’être en after. C’est dimanche, 11h, le soleil commence à cogner. L’heure de l’apéro approche, mais tu sais que tu as quelque chose d’important à faire avant. Me concernant, il s’agit d’aller se faire engloutir par la musique coldwave – darkwave – synthwave des Nantais de Sang-Froid (Groupe composé de membres de Regarde les hommes tomber et de The Veil)
J’enfile mes plus belles lunettes de soleil, aux verres très très sales, je commence à dandiner dès les premières notes de “Proudly ruining yourself ». Le groupe vient défendre son formidable premier album, All Nighter. Tel un somnambule, je me laisse guider par la voix de Thomas, au travers des méandres de leur set. Le crépuscule s’empare de moi. Quelques clappings m’obligent à revenir de cette obscurité et à sortir de ma torpeur sur « The eternal dawn ». J’hurle le refrain de « House of resignation ». Pour quelle raison ? Je ne sais pas, la situation ne le nécessitant pas.
Le set se termine et le groupe nous quitte au son de « Nightline ». J’enlève mes lunettes, il est temps pour moi de me rapprocher des lumières de la buvette.
Spehis – Photos Fabien Holert
Sorcerer – Warzone – 11h05
Ils tirent leur inspiration du Metalcore des années 90, de la scène Hardcore New Yorkaise moderne (NYHC) et du Death Metal, tout en refusant de se fixer des limites. Leur musique résultante est brutale, mais présente également un aspect mélodique qui exprime des émotions fortes, permettant de libérer colère, angoisse et mélancolie.
Texte et photos Fabien Holert
Destinity – Altar – 11h40
L’univers Melodeath du groupe est direct, sans compromis et vibrant d’émotions intenses. En 2024, la formation a connu quelques changements.
Ce sextet infatigable continue de repousser les limites et leur passage au Hellfest était un événement à ne pas manquer.
Texte et photos Fabien Holert
Pensées nocturnes – Temple – 12h15
Dès l’arrivée sous la Temple, le ton est donné : sur le backdrop on peut lire « PN depuis 1909 ». Pervers Narcissiques qui sévissent depuis tant d’années à la lisière de l’étrangeté et du malaisant… vaste programme !
Les six membres de l’orchestre Pensées Nocturnes apparaissent comme sortis tout droit d’un cauchemar des temps anciens : avec leurs bretelles, leurs débardeurs blancs crades et leurs godillots. Le micro façon ORTF ajoute à cette ambiance hors du temps, où le passé se mêle à l’avant-garde. Leur black metal baroque, teinté d’airs circassiens évoquant la série Carnivale, se révèle terriblement dérangeant, mais fascinant. L’alternance des instruments à vent, comme le trombone et la trompette, avec l’accordéon, apporte une sonorité singulière qui résonne puissamment sous la Temple. La touche jazzy, bluesy et folk, combinée au jeu scénique envoûtant des musiciens, captive totalement le public. Je me suis laissée emporter sans résistance dans cet univers sombre et pervers, où chaque note, chaque geste (y compris le jet de canette du chanteur vers le public !) contribuait à renforcer cette atmosphère extravagante. En résumé, Pensées Nocturnes a offert un spectacle aussi inquiétant que mémorable. Musique et théâtralité se sont confondus pour créer un instant suspendu inoubliable.
Photos Fabien Holert
Karras – Altar – 14h20
Ils puisent leur inspiration dans le Death Metal old school et la frénésie du Grindcore pour proposer une musique extrême, brutale et sans compromis.
Texte et photos Fabien Holert
Rendez-vous – Valley – 14h20
Malgré un nouvel album plus Rock que le précédent qui était post punk synthétique, le public a bien accueilli les nouvelles compositions. Qu’elles soient punk, grunge ou new wave groovy. Ils ont su garder toute leur énergie et leur style si caractéristique.
Photos Fabien Holert
Sierra – Valley – 17h45-18h35
C’est avec un enthousiasme non dissimilé que je me dirige vers la scène de la Valley en cette fin d’après midi ensoleillée de ce dernier jour de Hellfest pour assister au concert de SIERRA. Le groupe City Morgue ayant annulé sa venue, C’est SIERRA, alias Annelis Morel qui les remplace.
Elle connait une ascension fulgurante ces derniers temps, on a pu la retrouver notamment en première partie de la tournée de Carpenter Brut. Et visiblement retourner à elle seule des Zéniths n’est pas un problème, alors le Hellfest, pourquoi pas.
SIERRA s’avance vers ses machines sous l’acclamation d’un public d’aficionados du style. Face à nous, on la sent prête à envoyer du lourd.
La synthwave/EBM de notre parisienne nous