Locomuerte, l’interview

Les 4 membres de Locomuerte nous ont accordé une longue interview.
L’occasion de revenir sur leur parcours, leur histoire mais aussi sur la façon dont ils composent tous ensemble.
L’occasion également d’évoquer leurs coups de cœur, l’exposition Metal, Diabolo in Musica ainsi que leurs prochains grands évènements avec la sortie de leur 5e album prévu en septembre 2024.

Locomuerte c’est un groupe qui se situe au croisement du Thrash, du Punk et du Crossover Chicano provenant de l’Essonne et qui chante en espagnol.

Quelques mots de vocabulaire à toutes fins utiles :
Loco : Locomuerte en plus rapide.
La street Team ou la familia : la communauté de fans des Locomuerte partout dans le monde.
Le chicano mosh : le sacré bazar entraîné par la musique des loco en live !
Guacamole : Préparation mexicaine à base de purée d’avocat, de tomate, d’oignon, d’épices et de piment
.
Bàrrio : le quartier, voire la banlieue en espagnol
.

Line Up :
Steeven Corsini (El Termito) au chant
Richard Viemon (El Mitcho) à la guitare
Nicolas Hussard (Nico Loco) à la basse
Florian Pons (El Floco) à la batterie


Ça va tout le monde ?
YYYYEEAAAHHH (en coeur)

Les Origines

Bon, les Loco, on vous voit partout en ce moment. Au Hellfest, au Mennecy metal fest, à la Boule Noire, à l’empreinte, etc… Mais en fait, d’où venez vous ? du Mexique, de Santa Cruz ? En résumé, comment est né Locomuerte ?

El Termito : De Tijuana dans le 91

Nico : Exactement, c’est ça. Un tout petit village. On est nés dans le sous-sol d’une maison. Et on vient d’ailleurs de raconter notre histoire dans le dernier clip qu’on a sorti : “B91”.
Qui est un peu un hommage à Breaking Bad avec Heisenberg interprété par Stéphane Buriez (Loudblast, NDLR). Il raconte l’histoire du groupe et de ses origines. Bon, ok, il faut comprendre l’espagnol. Et surtout l’espagnol du 91 !

En parlant d’espagnol du 91, vous avez tous fait LV 1 Espagnol au collège en fait ?

El Floco : Non moi j’ai fait allemand et espagnol !

El Termito : J’ai fait espagnol aussi.

Nico : Pareil. Quand on a monté Locomuerte, le premier chanteur (Noxy Demente) faisait beaucoup de rap, de funk, de choses assez groovy. Il avait découvert le reggaeton et avait composé plein de morceaux. Ça groovait à fond. Alors on lui a demandé de venir buffer sur nos riffs. Et c’est comme ça que tout a commencé !
Tout ce qui pouvait amplifier le côté groovy des riffs, c’était bon à prendre. Et en espagnol, les mots sonnent super bien, on peut dire des trucs atroces et ça paraît toujours super. Il y a d’autres avantages aussi : on a une portée plus internationale que si on chantait en français.

El Termito : J’avais fait LV2 espagnol hein, comme tout le monde. Il a fallu apprendre les textes et ce qui avait déjà été fait quand je suis arrivé dans le groupe. Avec un peu de phonétique et d’oreille c’était faisable.
Mais quand il a fallu composer et écrire les textes pour le 3e album la Brigada De Los Muertos en 2017 c’était autre chose… J’ai donc pris une application sur téléphone “duolingo” et je me suis fait une formation accélérée.

Nico : Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a Espagnol et Espagnol, quoi ! Il y a le classique espagnol, mais à la base, on était influencés par le Reggaeton de Miami, porté par des immigrés portoricains. C’est un langage de rue, avec beaucoup de Spanglish.
Ensuite, on a continué à développer cette idée dans notre écriture. On s’est beaucoup tournés vers l’espagnol mexicain, car ils ont des expressions très typiques et amusantes qui sonnent vraiment bien.
Nous avons eu la chance de tourner avec des groupes mexicains comme Thell Barrio et Massacre 68, qui nous ont appris des mots. On a beaucoup écouté et regardé des textes de rappeurs mexicains comme Cartel de Santa.

Locomuerte sortie 13 pessac
Photo : Laurent Robert

Paroles et composition

Expliquez-nous comment vous viennent les paroles ?

El Termito : C’est d’abord à partir d’un « yaourt ». Comme un yaourt au guacamole, quoi ! On a fait comme ça pour Parano Booster, en essayant de coller au maximum avec le « guacamole » que nous avons créé au début. En cherchant des phrases, des expressions, des éléments…
C’est plus compliqué que de partir de zéro. Il faut tout convertir. Ça doit groover, sonner juste et en même temps aller dans le sens de notre « guacamole », être stylé. C’est vraiment très complexe pour des francophones comme nous.

Nico : Pour « Parano Booster« , on a pris les répliques de « Las Vegas Parano » et on a tiré un thème précis sur la société, sur nous-mêmes, ou sur n’importe quel sujet.
On doit trouver des phrases qui, phonétiquement, sonnent comme le « guacamole » d’El Termito, avec des mots qui expriment vraiment ce qu’on veut dire. Parfois, on écrit le texte en français et on réalise que ça ne sonne pas du tout bien en espagnol. Donc, on est obligés de réinventer une phrase qui veut dire la même chose, en l’adaptant en espagnol mexicain, en trouvant des mots qui sont cools et en passant des heures à éplucher des textes pour trouver des punchlines efficaces.

El Termito : Et sachant aussi qu’on a quelques personnes qui nous aident, des Latinos américains comme Dario, qui vient d’Argentine. On récupère comme ça des petites choses, des expressions mexicaines, mais aussi colombiennes, portoricaines, colombiennes, argentines. On essaie de piquer un peu dans toute l’Amérique latine, dès qu’on trouve quelque chose de cool, on s’en sert.

Nico : Par contre, pour l’accent, on reste vraiment axés sur des trucs bien mexicains, car c’est vraiment le plus « barrio » possible, tu vois. C’est vraiment intéressant à faire, mais en général, vers la fin de l’après-midi, on a tous la tête comme ça.

El Termito : Ah ouais, le mal de crâne !!!

Vous créez les paroles comme une mélodie, comme une ligne de basse, un riff ?

Nico : Ça dépend. Par exemple, quand on a fait le morceau « La Vida Loca« , le refrain, je l’avais trouvé de base avec la mélodie. Mais la plupart du temps, effectivement, ce sont des grooves, des sonorités qu’El Termito fait un peu spontanément en disant des mots.
On est hyper contents de cet album parce qu’on a réussi à faire des textes vraiment cools, qui veulent dire quelque chose. Et El Termito a fait des flows de malade. Parfois, j’en restais sans voix, genre « ouah ! » quand on enregistrait. C’était spectaculaire. Je pense que c’est un des albums les plus travaillés au niveau du chant. Franchement, gros bravo à El Termito parce que c’est une vraie performance, surtout qu’il est capable de le faire en live.

Locomuerte sortie 13 pessac
Photo : Laurent Robert

El Termito : Eh Ben on va voir ça le 18. (rires) ! (La journée Parano Booster à l’Empreinte, NDLR.)

Et comment vous composez, comment s’imbriquent les voix, les guitares par la suite ?

El Mitcho : Avec Nico, on crée des riffs ensemble. Ensuite, on les propose au reste du groupe et on travaille sur la façon dont ils s’emboîtent. C’est un travail commun, je dirais.

Nico : On travaille beaucoup sur l’optimisation du groupe. Quand on crée des riffs avec Richard (El Mitcho), on explore différents types de rythmiques pour trouver différents grooves. Nous nous concentrons sur quelques riffs très efficaces, plutôt que de créer des fresques musicales comme on avait tendance à le faire quand on était plus jeunes, en ajoutant plein de riffs.
Maintenant, avec deux ou trois ingrédients vraiment succulents, nous essayons de créer une belle recette autour. En mélangeant les parfums, les saveurs, les épices et en maximisant le groove. On travaille avec El Floco (le batteur) sur les rythmiques pour construire ainsi un squelette solide.

El Mitcho : J’ai un logiciel qui nous permet de travailler. Avec Nico, on apporte des riffs et on explore différents patterns. Ensemble, on voit ce qui fonctionne le mieux. Et on fait une proposition basée sur le pattern de batterie. El Floco ajoute ensuite sa touche, ses idées et son avis, tout comme El Termito. C’est vraiment un travail commun, et c’est ce qui est magique. Ça marche super bien avec nous !

Photo : Punky Photographe

Nico : L’arrangement, c’est ce qui fait aussi un bon morceau. On propose tous des idées en fonction de nos inspirations. Pour que le morceau ait des breaks, des moments où il n’y a que la voix ou que la guitare, afin de créer des montées vraiment intéressantes.

El Termito : Ce qui est arrivé avec « Parano Booster« , en fait, c’est qu’on a eu un petit « bug » sur l’ordinateur. On voulait juste déplacer une partie du morceau plus loin, mais en l’écoutant, on s’est dit : « Non, non, ce n’est pas ça, mais attends, c’est pas mal en fait. ». On a réussi à créer tout un refrain en inversant simplement deux éléments qui n’étaient pas prévus à la base. C’était cool !

Nico : Et cet après-midi-là, on avait vraiment le mojo, tu vois ! C’est une sorte de magie qu’on a trouvé avec El Floco, Termito, Mitcho.

Les clips

Revenons sur vos derniers clips. B91 s’inspire de Breaking Bad et Parano Booster de Las Vegas Parano. Pourquoi, comment ? Dites- nous tout !

Nico : De mon côté, j’ai proposé le thème « Parano Booster » basé sur « Las Vegas Parano » parce que c’est un film que j’adore et qui nous a beaucoup influencés ! Sauf El Termito qui n’était pas familier. Il a dû le regarder, visionner les scènes cultes, etc.
Le concept lui est venu, puis il s’est mis derrière l’ordinateur. Il a fait des ajustements, a ajouté des éléments, a peaufiné le tout, tac tac ! À la fin de la journée, à partir du squelette que Richard avait principalement construit, on a créé un morceau que je considère comme un véritable hymne de crossover. Tout est génial dessus : la ligne de chant, les riffs. Il se passe plein de choses !
D’ailleurs, nous venons juste de terminer le clip, qui est complètement…

El Termito : Il va être incroyable. Ce clip va être ouf !

Comment avez-vous pu concrétiser les clips ?

Nico : Derrière moi, ce sont les costumes qu’on va faire gagner à ceux qui ont participé à notre campagne Ulule. Il se trouve qu’El Termito ressemble facilement au Dr Gonzo (donc à Benicio del Toro dans le film) ! Pour ma part, j’ai dû avoir recours à pas mal d’accessoires. Je me suis rasé le crâne, je me suis fait une calvitie (rires) pour ressembler à Johnny Depp.

El Termito : J’ai bien aimé cette période de ta vie !

Nico : Ma meuf aussi a adoré !!
À l’époque, avec un copain, on était toujours en train de refaire les scènes du film, à nous balancer les répliques. En plus, c’est un univers hyper délirant, avec plein d’hallucinations et tout le monde a pu participer. Richard et El Floco ont joué plusieurs rôles, y compris les rôles des musiciens. Nous avons carrément refait toutes les scènes cultes du film avec le Cabriolet, la scène de la baignoire, le « Bazooka Circus« .
Grâce à notre réalisateur Gornoss, qui s’est encore démerdé comme un chef, nous avons eu accès à une fête foraine privatisée pendant une nuit, une boîte échangiste de 1800 m² avec un night club et des stripteaseuses ! Nous avions une Cadillac qui ressemblait à celle du film. Ensuite, grâce à la magie du cinéma qu’il maîtrise si bien, nous avons pu recréer complètement l’atmosphère du film.

El Termito : Et le clip d’après, sera sur Louis de Funès et Bourvil dans le Corniaud ! Parce qu’on est français ! (rires).

Nico : A la base, on avait eu l’idée de rendre hommage à Los Cuates de Sinaloa, le groupe de Corrido qui chante les louanges de Heisenberg (Walter White dans la série Breaking Bad, NDLR) et qui célèbre les cartels. Ces groupes qui chantent les louanges des cartels, ça existe vraiment hein ! (les narcocorridos, NDLR).
Mais au lieu de raconter l’histoire de Heisenberg, on raconte l’histoire de Locomuerte ! El Termito a tout composé, il a fait toutes les guitares et tout. Il nous a envoyé le truc, c’était génial et ça devait être le délire acoustique. Finalement, on a répété, on a essayé de le faire en one shot en mode saturé, et ça s’est hyper bien passé.

El Termito : L’idée était de faire deux parties dans le clip. Une première partie où on faisait carrément un vrai clip tout pété de Locomuerte, à la manière de Los Cuates de Sinaloa, avec les mêmes effets spéciaux, tout ça. Et une deuxième partie où on raconte une petite histoire, où on est dans une salle de concert.
C’était à l’occasion d’un concert à l’Empreinte que vous avez tourné, des ami.e.s y étaient !
Nico : C’était l’apéro métal et les gens ont été géniaux, ils ont hyper moshé ! Après avoir joué un petit set, on leur a dit : « Bon, maintenant on va tourner un petit clip« , et on a joué le morceau sept fois d’affilée. Plus on le jouait, plus l’ambiance devenait dingue !

El Termito : On n’a joué que la partie électrique, qui dure environ une minute, une minute et demie. Donc le tournage a duré environ 10 minutes. On l’a refait plusieurs fois et tout le monde s’est pris au jeu, c’était génial !

Locomuerte hellfest off
Photo : Jean Michel. O

Collaboration

Peut-on revenir sur vos collaborations avec les membres du groupe Lofofora, notamment cette superbe cover de L’Œuf ? J’aimerais en savoir plus à ce sujet, étant fan de Lofofora depuis mes 15 ans !

Nico : C’est Phillus (bassiste de Lofofora, NDRL) qui nous a demandé de faire cette cover. Et c’est vraiment un honneur de collaborer avec un groupe que tu admires depuis tant d’années. Quand j’étais gamin, je les considérais un peu comme des professeurs. À chaque fois qu’on allait les voir en concert avec Richard, on prenait une claque au niveau du son, de leur présence sur scène, etc. On absorbait tout cela comme des buvards, en se disant : “Put** mais wow, il faut faire un set avec la même intensité !”.
Les gars ont cette manière hyper cool de communiquer avec le public, c’est vraiment le point fort de Reuno. Il réussit à embarquer les gens dans son délire de manière super forte et sympa. Personnellement, je n’aime pas trop les artistes qui montent sur scène en disant « Ouais, bougez-vous le c** ! » comme si c’était un dû.
Reuno, lui, sait emmener les gens dans le délire de Lofofora, et à la fin, c’est toujours l’émeute.

El Mitcho : Ce qu’on aime chez Lofofora, c’est le côté Rock and Roll qui nous correspond beaucoup aussi. Et puis ce sont des supers gars !

El Termito : Des passionnés !

Nico : Des passionnés de musique comme nous ! Des mecs sincères ! C’est pour ça qu’ils sont toujours là après toutes ces années.

Quelques similitudes dans le jeu de basse.

Nico : C’est vrai, dans la basse aussi. C’est du métal fusion, entre fusion, punk et rock and roll, comme le dit Richard. C’est un bon mélange de tout ce qu’on aime bien.
Et les textes aussi ! Dans le métal, le français, c’est compliqué… Et Reuno, il a vraiment son style. Il a tellement son truc que souvent quand on entend un mec chanter en français, on se dit “Putain, ça ressemble à Lofofora”.
Malheureusement, on n’a pas eu l’occasion de la faire ensemble sur scène. Ils vont sortir un album en octobre, nous aussi, fin septembre. Donc j’espère qu’on pourra faire des dates ensemble et qu’on aura l’occasion de partager la scène.

Actualités récentes ou à venir

Le 18 mai à l’Empreinte de Savigny-le-Temple, il va se passer quelque chose ! On peut en savoir plus ?

Nico : On a vraiment hâte de commencer à jouer sur scène ! Et le 18 mai, on va organiser une journée spéciale pour promouvoir l’album (ndlr : retrouvez le compte rendu de cette journée sur HexaLive). À la base, c’était quelque chose de plus intimiste, réservé aux contributeurs Ulule qui avaient pris un pack qu’on appelait Casa Bonita. L’Empreinte, c’est un peu notre maison maintenant. C’est là qu’on répète, dans le grand studio du haut où on peut accueillir des gens.
On a finalement créé tout un concept qu’on appelle « Parano Booster Expérience« , un peu inspiré de l' »All Nightmare Long Experience » de Metallica.
Tu allais au concert : tu pouvais voir des costumes de scène, leur matériel, essayer leurs guitares, voir des textes, etc. Là, on va jouer tout l’album en live, présenter tous les visuels des artistes, dévoiler en exclusivité le clip « Parano Booster« , et montrer « B91 » qui est déjà sorti. On va aussi organiser une conférence avec les médias présents sur place. Notre pote Dwidou, qui nous a photographiés pendant 2 ans, va faire une expo avec ses incroyables photos de Loco. C’est un mec incroyablement talentueux. Enfin, on finira par une dégustation de la bière Locomuerte qu’on a brassé avec la brasserie Bouledogue !

Ça promet d’être une super journée ! Et accessoirement, ce sera mon anniversaire, mes 51 ans, donc je ne pouvais pas rêver meilleur cadeau. On est vraiment des frérots, tous les quatre. Et c’est rare, très rare.

El Mitcho : Locomuerte c’est une histoire d’amour, vraiment. Tous les 4 on est comme des frérots. C’est rare de s’entendre aussi bien. Humainement et musicalement.

Nico : On a eu de la chance. C’est un truc de fou parce que ce groupe a été fait à la suite de splits de plusieurs groupes qu’on avait avec Richard. Quand le chanteur est parti, c’était vraiment incroyable de retrouver quelqu’un comme El Termito. Pareil avec El Floco, ça a matché tout de suite. C’est une chance parce que c’est la première fois qu’on mettait une annonce.

El Floco : c’est une chance, c’était la première fois que je regardais les annonces !

Nico : El Floco joue plein de styles de musique : de la soul, du funk, du Jazz, du blues, plein de trucs, et du coup, il a ce swing vraiment particulier. Loco ce n’est pas que des pures parties extrêmement metal. Notre approche du crossover, ce qu’on appelle le « chicano mosh« , ce n’est pas juste une réplique des crossovers des années 80.

Vous étiez au vernissage de l’exposition Metal Diabolus in Musica à la Philharmonie de Paris, expo dans laquelle les Locomuerte ont une place ! On voudrait bien savoir ce que vous en avez pensé ?

El Termito : C’est vraiment cool de voir que ça rassemble autant de monde !. Je vois le boulot que ça a dû représenter pour rassembler des pièces assez rares, c’est vraiment balèze.

Nico : On remercie vraiment Corentin (Charbonnier, commissaire de l’exposition, NDRL) de nous avoir invités à son vernissage. C’était chouette de voir toutes ces pièces de toutes les époques du métal.

El Termito : Ce qui était vraiment cool, c’était de voir autant de personnes réunies autour d’une même passion. On a souvent tendance à dire qu’en France, la musique metal n’est pas forcément très populaire, mais en fait, il y a vraiment beaucoup de monde qui s’y intéresse.

Nico : Quand tu vois que le Hellfest se remplit en deux heures chaque année ! Et des actions comme celle à la Philharmonie, c’est symbolique, parce qu’à la base, c’est un lieu consacré à la grande musique. Et voir le métal exposé et joué là-dedans, c’est génial.

La Familia

Il est évident que vous vous amusez beaucoup et que vous prenez énormément de plaisir dans ce que vous faites. Cela se ressent vraiment, surtout à travers la communauté que vous avez créée, la Familia Locomuerte, sur les réseaux sociaux. Je pense que tout ce travail commence à porter ses fruits, n’est-ce pas ?

Nico: On a vraiment de la chance d’avoir beaucoup de gens qui nous suivent et qui sont hyper investis dans Loco. Nous avons maintenant une street team qui compte plus d’une centaine de membres. D’ailleurs, quand on a tourné le clip « Barrio« , c’était la première réunion de la street team et franchement, on a passé une super soirée.
On l’a fait en partenariat avec Savage Lands, le projet de l’ONG de Sylvain Demercastel et du batteur de Megadeth. El Floco va jouer au Hellfest sur la mainstage le vendredi à 17h00 après Fear Factory. On sera là pour l’encourager !

Et oui, effectivement, tout travail finit par porter ses fruits. Quand on s’investit vraiment dans ce que l’on fait et qu’on y met tout son cœur, cela peut prendre un certain temps, mais à un moment donné, cela finit par payer. Nous, on le fait vraiment avec passion.
Je pense qu’on a réussi à combiner notre amour pour les pratiques old-school avec une approche moderne de la communication. En tant que groupe underground, on utilise les outils de marketing numérique actuels, ça commence à porter ses fruits car les gens nous découvrent enfin. À l’époque, Stéphane Buriez nous engueulait souvent en disant qu’on ne faisait pas ce qu’il fallait. Mais il nous a toujours soutenus et a cru en nous, en nous encourageant à faire le travail nécessaire, car il savait qu’on avait tout pour réussir.

El Termito : Aujourd’hui, on est beaucoup plus actifs sur les réseaux sociaux. Personnellement, je passe mes journées à mettre à jour notre présence en ligne et à relayer toutes nos actualités. Nico fait de même, passant beaucoup de temps à ça.

Nico : J’ai eu l’opportunité de pouvoir fermer ma boîte… Bon, je n’ai plus autant d’argent, mais je suis heureux, je fais ce que je veux dès le matin ! (rires). Je me consacre à mon groupe et j’y investis tout mon cœur et toute mon énergie.

El Mitcho : En fait, Nico est le manager du groupe. Donc, y avait pas mieux que lui pour ça.

Nico : On est tous complémentaires dans le groupe, Richard gère l’association et s’occupe de l’administratif, El Floco s’occupe de sa batterie et de prendre soin de sa moustache et d’entretenir son corps. (rires)

Locomuerte sortie 13 pessac
Photo : Laurent Robert

On est vraiment heureux tu vois ! Et quand on sort du merch c’est pas juste un t-shirt : on y met toute notre âme, quoi. On veut que le visuel soit mortel, on veut que le T-shirt soit super!

Tous les visuels c’est vous ?

Nico : Oui. En gros, on a des idées et on travaille avec des graphistes. On a de la chance d’avoir dans notre entourage des graphistes talentueux. Notamment mon meilleur pote qui a créé le logo original, il est vraiment doué en dessin ! Et puis, on collabore aussi avec des tatoueurs. Et récemment HP, un graphiste de la marque Crève. Dès qu’on repère des gens talentueux, on les intéresse à notre projet. Sur le plan humain, on s’entend bien avec beaucoup de personnes talentueuses, comme notre ingénieur du son et par exemple, Dwidou, qui est pratiquement notre photographe attitré.

El Mitcho : On réussit à fédérer un bon crew !

Nico : Il y a Gornoss, un pote de longue date, un vrai de vrai, qui est fan du groupe depuis le tout début. Il s’est vraiment impliqué, bien plus qu’un simple réalisateur. Comme disait Richard, c’est vraiment une aventure humaine. La street team, par exemple, elle est déjà présente dans 25 départements, c’est vraiment cool. On est plus seulement ancrés dans l’Essonne comme avant. Et puis, en Amérique du Sud aussi, on commence à faire parler de nous. El Termito, il surveille de près nos écoutes sur Spotify.

El Termito : Colombie, Mexique, Espagne, Costa Rica, tout ça. On a vraiment pas mal d’auditeurs, c’est plutôt cool. Notamment grâce au clip de « Barrio« , qui a cartonné et qui a vraiment touché toute une communauté latino. Même « Mi Familia » et le dernier clip, « B91 » ! On est plutôt contents des résultats.

Nico : En 2024, on a vraiment plein de dates prévues. Et ensuite, notre deuxième objectif, c’est de partir à l’étranger. On a vraiment envie de jouer dans les pays hispanophones. Moi, j’aimerais bien qu’on aille dans le sud des États-Unis, notamment à Los Angeles. Il y a plein de gens là-bas à rencontrer. Et puis, je regarde aussi beaucoup du côté de l’Asie. Au Japon, aux Philippines, il y a énormément de cultures chicano. Ce sont des Asiatiques, mais ils vivent vraiment à la mode de Los Angeles, tu vois ? Ils sont vraiment imprégnés de la culture chicano. Et je pense que justement, il y a une possibilité pour Locomuerte au Japon, ça pourrait vraiment cartonner. Donc c’est un travail de longue haleine, mais on va mettre tout ça en place.

El Termito : Peut-être que j’irai en janvier au Japon, justement. Je ferai de la prospection, je distribuerai des stickers partout ! J’écrirai en kanji, tu vois, histoire de s’adapter.

Conclusion

Quelles sont les actualités récentes concernant Locomuerte ?

Nico : J’espère que tu vas kiffer l’album ! Le clip de Parano Booster sort le 21 juin. Puis le 13 septembre, on lâche « Demonios« , et le 27 septembre, c’est l’album Parano Booster en entier qui débarque.

Merci les gars ! Je n’ose pas le dire en espagnol.

Les locos : Tu dis Moustache Gracias ! Très bonne soirée à toi !

Maïa (instagram)

3 commentaires sur « Locomuerte, l’interview »

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