Ten56., Violence et Train Fantôme à l’Empreinte, le 9 décembre 2023

22h25 Extinction des lumières. Lancement de l’intro de Who Dat Boy de Tyler The Creator.

22h30 tapantes, les membres du groupe montent sur scène avec les premières notes de Diazepam. De quoi réveiller directement le public, malgré les fonctions sédatives de ce médoc ! Avec les effets d’éclairage et de fumée, on ne remarque pas immédiatement que les Ten56. sont seulement quatre sur scène !
Luka, le guitariste absent, avait pourtant signé le vinyle du pote peu de temps avant le concert ! Inquiétude et incompréhension se mélangent à la joie de revoir Ten56..

Au bout de 2 titres, Aaron, le chanteur, explique que le guitariste vient de se déboîter l’épaule et qu’il est aux urgences ! Cela vient donc d’avoir lieu, quelques minutes avant, peut-être pendant le show de Train Fantôme ou de Violence, les premières parties.

Cela n’empêche en rien la force, l’intensité du groupe sur scène de se répercuter sur l’état du pit (absolument déchaîné et agité). Les premières parties avaient déjà bien échauffé les esprits. Notamment Violence qui, comme son nom le laisse entendre, casse des nuques par la force de son dubstep aux basses et percu sur-puissantes (ndlr : vous pouvez consulter la chronique sur HexaLive de leur passage au Hangar) : les revoir était d’ailleurs une nécessité (oui, carrément !). Puis l’énergie des 5 chanteurs de Train Fantôme avait de quoi remuer les amateurs de rap punk.

Aaron reprend la parole après quelques titres pour nous redire ce qu’il s’est passé avec Luka en backstage mais dans sa langue maternelle cette fois. D’ailleurs, plus tard, il se fera appeler “Rosbif” par un gars dans la fosse (un comique, nulle doute…), auquel il répondra, amusé, que c’est bien ce qu’il est !

Les titres bien énervés comme Yenta, Shitspitter, Choky s’enchaînent et entre deux, Aaron nous invite à dégager la fosse. Veut-il lancer un Wall of Death ? Non ! Il demande aux femmes, et uniquement aux femmes, de se mettre dans le pit. Celui-ci sera donc exclusivement féminin, nous permettant de nous en donner à cœur joie sans avoir à se confronter aux “mâles alpha” et autres lourdauds . Ce qui n’est pas un luxe quand on subit des mains baladeuses aux abords du pit (ce qui est arrivé ce soir-là à une amie). Même pour les mecs, le pit ce soir apparaît comme peu bienveillant. Le côté (je cite : ) “c’est moi le plus fort” impact l’ambiance négativement. Lassitude…

Pour faire redescendre le rythme sinusal, Aaron chante RLS, seul sur scène d’un flow rap ralenti mais toujours puissant. Un moment suspendu qui donne du relief et laisse présager une reprise d’activité d’autant plus énergique. Ce qui n’a pas manqué, bien évidemment !

Plus tard, l’ancien chanteur des Novelists, Matteo Gelsomino, prend le micro pour un petit bœuf surprise !

A la 3e évocation de l’état de santé du guitariste, le public se met à scander en rythme son prénom ; une façon de lui souhaiter un prompt rétablissement à distance et de l’inclure dans le concert auquel il n’aura pas participé… La guitare absente se fait sentir sur l’ensemble, mais le show reste de haut niveau. Le charisme d’Aaron, le jeu de basse de Steeves qui se jette au sol, emporté par la puissance ambiante y sont pour beaucoup. Arnaud, le batteur, torse nu, déchaîné, littéralement trempé de sueur n’est pas en reste derrière ses fûts.

Le seul moment où le pit a été ralenti considérablement c’est quand Aaron, nous a convié à nous accroupir quelques secondes histoire de mieux s’élancer plus fort, plus haut, plus rageusement !

Sur Kimo, le dernier titre, les membres du groupe ont interchangé leur place. Le guitariste, Quentin s’est retrouvé à la batterie et l’a malmenée tout autant, pendant que Steeves s’est jeté au sol pour le boxer avec hargne.

Ce soir, à l’Empreinte, Ten56. a donné un concert très intense malgré une situation qu’on imagine stressante. Jouer sans l’un des leurs a dû être une épreuve mais ils n’ont jamais rien laissé paraître pour fournir un show impeccable avec une setlist bien rythmée forte de moments extrêmes et ponctuée d’aérations. On en ressort, certes rincés mais revigorés : un concert de Ten56., ça vaut tous les tranquillisants du monde !

Maïa (instagram)

Setlist :
Intro (Who Dat Boy)
Diazepam
Exit Bag
Saiko
Yenta
Shitspitter
Choky
Sick Dog
Traumadol
RLS (solo)
Intruder
Masque
Ender
Boy
Kimo

Aaron Matts : chant
Steeves Hostin : basse
Arnaud Verrier : batterie
Quentin Godet : guitare
(Luka Garotin : guitare)

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