8 juillet – Soviet suprem au Trad’In Festival

Le 8 juillet, nous sommes retournés au Trad’in festival pour allez voir Les Wampas et le Soviet Surprem.

L’occasion de rencontrer R.Wan aka Sylvester Staline de Soviet Suprem.

Hexalive : Salut R.wan, tu étais déjà venu dans les Alpes de Haute Provence ?

R.Wan : Je suis venu avec mon groupe Java. On a joué pour un festival au bord du lac

Hexalive : Tu as dû voir que le niveau de l’eau est plus haut cette année, puisqu’il y a moins de sécheresse. Cela me fait penser à la fonte du pergélisol dans les plaines de Sibérie, as-tu une avis sur l’impact sur le Soviet Suprem ?

Le Soviet est complètement international, donc il n’est pas délimité aux territoires russes. Il s’est réuni en comité, après ce s’est passé avec la guerre en Ukraine et a décidé de partir en Chine qui est la dernière du dernier grand empire communiste.

Notre prochain album s’appellera justement « Made in China » et sortira en début 2024. Il y aura des singles qui qui sortiront avant.

Alors est-ce que ça va permettre d’éviter la fonte du permafrost ? Je ne sais enfin, mais en tout cas, on positive et l’industrie de la Chapka arrivera bien sûr à s’adapter. Macron dit souvent, on s’adapte, on s’adapte vraiment, prévoir à l’avance et c’est le principe de la planification.

Hexalive : Que penses-tu pour la jeunesse soviétique du dessin animé Masha et Michka et du boycott de Coca-Cola, marque phare de l’impérialisme capitaliste ?

R.Wan : je ne connais pas ce dessin animé. En fait, le Soviet Suprem a été créé avec Toma Feterman, appelé John Lenine et moi qui suis Sylvester Staline. On s’est créé dans les soirées des Balkans. Et donc c’était plus de soviétisme au départ version musique de l’Est, moins lié à la Grande Russie. Alors on a commencé en allant dans les soirées avec de la musique des Balkans. Thomas est originaire de Pologne et de Roumanie, il adore cette culture-là, il parle serbe, et cetera, et donc il allait souvent dans les soirées des balkans.

Je n’avais aucune véritable connaissance de cette musique là et il m’a invité une fois et on a décidé de monter un groupe. Quand il a fallu choisir le nom et ce qu’avait en commun toutes ces républiques,  c’était qu’elles étaient des ex-républiques soviétiques. Moi j’ai déjà joué en Russie en solo à Moscou, j’ai fait un morceau, un morceau solo qui s’appelle Happy. C’est hip hop mais y a un truc un peu russe et c’est un cinéaste russe a fait un clip dessus, donc.

Pour le Coca, ils ont qu’à importer du Breizh Cola.

Hexalive : Parlons propagande de l’est, RT et Sputnik ont été banni de France, qu’en penses-tu ?

R.Wan : Il n’y a qu’une propagande c’est celle du Soviet suprem qui est certifiée. On n’est pas sur les chaînes en continu, mais on va s’y pencher peut-être doit-on faire une chaîne Soviet TV.

En tout cas on devrait aussi retirer C News qui est aussi de la propagande.

Hexalive : Aujourd’hui, c’est l’ouverture de Paris plage, existe-t-il un Moscou ou un Saint-Pétersbourg plage ?

R.Wan : Oui. La première pochette de « l’Internationale », c’est une très belle femme qui est pleine de grâce et agile sur la glace à Saint-Pétersbourg, donc ça existe déjà.

Hexalive :  Le marteau et la faucille ne sont-ils pas archaïques ? Après tout, la faucille n’est plus utilisée, . Il faudrait peut-être moderniser l’image avec un marteau et une tondeuse, non ?

R.WAN : C’est vrai mais graphiquement, la faucille est mieux et on peut s’en servir pour couper des têtes comme dans le morceau « Couic couic »

Hexalive : Capitaliste, soviétisme, quel avenir vois-tu pour les grands empire ?

R.Wan : Je pense qu’il faudrait faire un grand empire francophile justement là, parce qu’on est plutôt dans une période où il y a beaucoup de bavures, beaucoup de racisme en France. On est en train de créer deux France et pour les réconcilier il faut créer un grand empire francophile qui s’appellerait la France un peu plus foncé. Ce serait un grand empire qui envahirait tout le monde et qui serait un empire cosmopolite. Mais qui sait, ce serait l’empire islamo-gauchiste. Voilà, je suis pour.

Car en réalité, il n’y a qu’une lutte des classes.

Hexalive : Sylvester Staline est un de tes personnage de scène, comment tu gères avec tes autres projets ?

R.Wan : C’est ça qui est agréable. Que ce soit moi avec Java ou Thomas avec la caravane passe, ce sont des groupes qui évoluent dans la scène dite underground. On a toujours vécu, finalement depuis une vingtaine d’années, des concerts. Et quand tu fais un concert, ce qui est intéressant c’est de proposer un concept, des costumes et des visuels. Ça doit être presque aussi important que la musique. Donc moi, j’aime bien jouer des personnages et surtout il y a des énergies. Soviet Suprem, c’est vraiment la révolution du Dancefloor, donc les gens dansent. Il y a le coté satirique aussi, avec une page qu’on a fait depuis Facebook. Il y a quelque chose de très français dans la satire, de pouvoir se moquer. En prenant ce postulat-là d’être soviétique, on peut caricaturer toute la stupidité ambiante, ça nous fait un angle pour se moquer. En même temps, ce n’est pas que ça, l’idée au départ était de faire des vraies chansons, et des albums mais avec un enrobage.

Nos personnages sont des militaires, car par principe les militaires n’ont pas d’humour. C’est intéressant de prendre des militaires hyper sérieux. Puis c’est un jeu, car quand on assiste à un concert, on vient voir un groupe. Généralement, la plupart des groupes ont des grands messages qui sont souvent de la démagogie. Il y a donc aussi une caricature de la scène, parler mal aux gens ils adorent ça, faire un goulag sur scène. Ça, ça correspond au grand guignol.

J’ai commencé la musique avec les bonimenteurs. Je ne suis pas musicien, ce qui m’a donné envie de monter sur scène, ce sont les vendeurs d’épluches patates, les gens qui sont de Monsieur loyal du cirque de prendre les gens et de capter l’attention.

Soviet Suprem, le concert

Comme l’avait indiqué R.Wan dès le début du concert, c’est le commencement d’une grande caricature de la société, maquillée du rouge de la grande époque communiste.

Des décors de scène représentent les personnages Sylvester Staline et John Lénine alors que DJ.Crout-Chef, derrière ses platines lancent une musique rappelant les chœurs de l’armée rouge.

Les deux chanteurs entrent en piste, vêtue de leur tenue de militaire soviétique et le concert démarre.

Les morceaux aux sonorités des Balkans et aux rythmes électro transforme le trad’in festival en une grande piste de danse.

Pour que les regards restent braqués vers l’est, quand il s’agit de faire bouger les bras du public, c’est toujours vers la gauche et vers la gauche. Tout le spectacle est ficelé pour que le spectateur reste captif de cette univers aux couleurs d’empire soviétique.

Masque de Vladimir Poutine ou mise en place d’un goulag avec de nombreuses personnes du public invité à venir les rejoindre, le quatuor du Soviet Suprem montre son sens de la mise en scène et d’un faux sérieux très amusant.

Chaque chanson est drôle et théâtralisée, ils ne s’enchaînent pas simplement, chacune a son introduction comme ce discours sur le soutien au féminisme avant « Rongrakatikatong », pendant que John Lénine distribue ses poils de torse au public.

C’est un concert totalement loufoque, une fusion unique entre l’électro, le rap et l’esprit de la propagande soviétique avec deux chanteurs au flow rapide et précis.

Le temps du concert, nous sommes tous des révolutionnaires et même si l’ambiance est teintée du rouge bolchévique, le Soviet Suprem, rassemble le public autour de valeurs communes de justice sociale, de solidarité et du sens de la fête.

Leur show reste engagé et audacieux, pas uniquement par leur discours et leurs chansons mais aussi grâce à toute la mise en scène qui fait de leur live, une satire festive

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