5 au 8 juillet 2023 : Musilac

Retour sur l’édition 2023 du festival Musilac !

Musilac – Jeudi 6 Juillet

Shaka Ponk

Jeudi 6 juillet Shaka Ponk était au Festival Musilac d’Aix-les-Bains dans le cadre de leur tournée d’adieu : « The Final Fucked Up Tour« 

En ce jeudi soir, c’est un Shaka Ponk au top de sa forme qui débarque sur scène sous les acclamations du public. Frah, le chanteur, s’adresse à l’esplanade du lac du Bourget en ces termes : « J’ai une petite question à vous poser et je crois que je connais la réponse mais je vous la pose quand même … ARE YOU READYYYYYYYYYYYYY ?!?!?!« . C’est alors que les hurlements et l’euphorie du public laissent place au déferlement de gros riffs de l’intro du concert. Le groupe, porté par les voix de Sam et Frah, la guitare énervée de CC, la basse groovy de Mandris, les mélodies et samples ingénieux du clavier de Steve et la batterie foudroyante de Ion, investi la scène de long en large accompagné ce soir par pas moins de 16 choristes tous de blanc vêtus.

C’est ensuite au tour du titre « Je m’avance » de faire sauter l’ensemble de l’esplanade puis « Wanna Get Free » et « Twisted Mind » durant lesquels Sam et Frah viendront haranguer la foule au plus près de la fosse, fosse dans laquelle Frah s’offrira plusieurs bains de foule suivi notamment par CC et sa guitare venus aguicher le public du premier rang. Pour le prochain titre, c’est principalement Sam qui se retrouve sous les projecteurs avec son interprétation de « J’aime pas les gens » durant lequel elle nous gratifiera d’un sympathique « mais vous je vous aime quand même » en esquissant un sourire complice.

Quelques titres plus tard, après le très catchy « I’m Picky », Frah demande à l’audience un chemin d’amour. Ainsi, ce fameux chemin l’emmène à travers la foule jusqu’au beau milieu de l’esplanade où une plateforme l’attend. Il annonce alors à ceux qui seraient un peu fatigués, un peu jeunes ou un peu petits qu’il faut s’éloigner car une grande danse circulaire va être offerte à la Terre… En effet, un circle pit géant est en formation autour de Frah alors que la tension est à son comble. Dès le coup d’envoi, une puissante déflagration de riffs de guitare massifs accompagne l’euphorie collective qui s’empare de la foule déchaînée.

Une fois les esprits retrouvés, place au calme. Les arpèges reconnaissables de « Smells Like Teen Spirit » version Shaka Ponk résonnent dans l’esplanade, le temps semble s’être arrêté à Aix-les-Bains. La voix sensuelle et harmonieuse de Sam est soutenue par celle de Frah, toujours sur sa plateforme au loin, formant ainsi un duo d’une rare tendresse semblant envoûter l’audience dans un rêve éveillé. La foule est captivée, ni plus ni moins. Soudain, lorsque, transperçant la nuit, une distorsion massive rugit depuis les amplis de guitare, lorsqu’un tonitruant break de batterie débarque tout droit des enfers et que la lourdeur de la basse entre en éruption, la chanson explose, le public est déchaîné. Frah profitera de l’occasion pour regagner la scène sous l’acclamation d’un public survolté. Pour finir en beauté, le groupe donnera tout avec le dernier titre de leur setlist « Sex Ball » comme pour remercier l’audience de sa ferveur et son enthousiasme.

Alors que le reste du groupe adresse ses remerciements et émouvants adieux, la chanteuse s’approche du premier rang pour prendre congé d’une manière plus personnelle notamment en prenant dans ses bras une fan en pleurs. Comment ne pas être nostalgique en sachant qu’il s’agit là de leur tournée d’adieu ? Rassurons-nous tout de même, avant de tirer sa révérence pour se consacrer pleinement à l’écologie comme ils l’ont récemment annoncé, Shaka Ponk parcourra encore la France jusqu’au printemps 2024.

Gojira

Les nombreux fidèles du groupe présents en nombre ne le savent pas encore mais le concert qu’ils s’apprêtent à vivre restera dans les mémoires. D’entrée de jeu, le groupe landais mené par le guitariste chanteur Joe Duplantier met le feu à l’esplanade du lac du Bourget avec le puissant « Born for One Thing« , véritable ouragan de fureur. S’ensuivent deux titres tout aussi puissants puis « Flying Whales » dont la fascinante introduction révèle à quel point le groupe composé également de Mario Duplantier, frère du guitariste chanteur à la batterie, Christian Andreu à la guitare et Jean-Michel Labadie à la basse maîtrise tant la puissance de ses riffs que la qualité de ses harmonies d’une richesse incroyable.

Mais alors que le public se remet à peine des derniers accords foudroyants de « The Cell« , à la surprise générale, la scène se retrouve soudainement plongée dans le noir le plus complet… Gojira vient de faire sauter les plombs du festival ! Cela dit, il en faudrait plus pour arrêter les fiers porteurs de l’étendard du métal français. C’est ainsi que, dans la pénombre, Joe Duplantier propose aux festivaliers de continuer sans spots ni écrans géants mais avec la lumière des téléphones en guise d’éclairage. Bien entendu, la totalité de l’auditoire dégaine alors son smartphone pour le plus grand bonheur du groupe. Par la force des choses, c’est donc dans une ambiance beaucoup plus intime que le show se poursuit. D’ailleurs, difficile de rêver d’une meilleure aura pour « The Art of Dying« , premier titre interprété dans ces conditions. Le groupe et la foule semblent ravis de cette atmosphère si particulière.

Arrive ensuite un interlude mettant en lumière (pour ainsi dire) le batteur qui se prête à l’interprétation d’un solo de batterie. Puis, comme si toute l’énergie délivrée par Mario Duplantier durant cet intervalle avait remis les pendules à l’heure, la lumière revient dès les premiers riffs incisifs du prochain titre : « Grind« . Quelques titres plus tard, le chanteur remercie chaleureusement la foule présente pour le moment de convivialité partagé dans l’obscurité et nous invite, pour clore le concert, à chanter avec eux. C’est alors que Gojira interprète « The Chant » avec son refrain repris en chœur par plusieurs milliers de choristes. Néanmoins, malgré la fatigue accumulée durant leur tournée européenne s’achevant ce soir à Aix-les-Bains, Gojira ne souhaite pas s’en aller tout de suite et offre encore « The Gift of Guilt » pour le plus grand bonheur de tous.

La suite pour Gojira c’est une tournée outre-Atlantique avec Mastodon dès le mois prochain. En attendant leur retour, nul doute que dans leur pays natal tant les fans de la première heure que les nouveaux adeptes séduits aux fils des années attendront leur retour avec impatience.

Musilac – Samedi 8 Juillet

Phoenix

A peine arrivés sur scène, ni une ni deux, Phoenix ouvre le bal avec un de leur plus grand succès, si ce n’est le plus grand : « Listzomania« . Dès les premières notes, l’hystérie est à son comble sur l’esplanade du lac du Bourget. Le chanteur Thomas Mars et ces 3 acolytes, Deck D’Arcy à la basse et au clavier ainsi que les frères Laurent Brancowitz et Christian Mazzalai aux guitares sont accompagnés ce soir par Thomas Hedlund à la batterie et semblent bien déterminés à faire danser les milliers de fans présents tout en défendant leur dernier album « Alpha Zulu » produit par Thomas Bangalter de Daft Punk.

Grâce aux jeux de lumières savamment orchestrés ainsi qu’aux images diffusées sur les écrans géants, Phoenix apparaît tantôt sous forme de silhouettes, tantôt émergeant d’un flot de couleurs psychédéliques. Tout cela additionné à une prestance scénique maîtrisée et une alchimie musicale évidente donne un spectacle grandiose. D’ailleurs, les Versaillais ne cesseront, tout au long de leur set, de nous offrir une musique riche aux influences diverses comme ils savent si bien le faire. Evidemment, les titres à succès tels que « Entertainment« , « Too Young » et « If I Ever Feel Better » pour n’en citer que quelques-uns ne manquent pas à l’appel ce qui n’est pas pour déplaire à l’audience qui chante, danse et s’amuse dans cet immense dance floor à ciel ouvert qu’est devenue l’esplanade grâce à Phoenix.

Thomas Mars, entre deux titres, aura à cœur de rendre hommage à feu Philippe « Zdar » Cerboneschi, dit Philippe Zdar, figure emblématique de la musique électronique, pionnier de la French Touch, membre de Cassius et principal producteur de Phoenix qui était originaire d’Aix-les-Bains lors d’un émouvant discours durant lequel il annonce que l’année prochaine, la ville donnera son nom à une partie de l’esplanade du lac du Bourget.

Par la suite, le show reprend de plus belle avec toutefois quelques instants calmes, d’autres plus frénétiques et de nombreux torrents de synthétiseurs semblant répandre comme une traînée de poudre la vitalité débordante de la musique de Phoenix dans tous les coins et recoins du festival. Il faudra attendre les derniers instants du concert pour danser sur « 1901 » avant que Phoenix nous offre un dernier titre, à savoir « Identical« , single issu de la bande originale du film « On the Rocks » de Sofia Coppola pour ensuite quitter la scène sous un tonnerre d’applaudissements largement mérité.

Actuellement en tournée mondiale et annoncés à l’affiche de différents festivals cet été, Phoenix n’en a pas fini de charmer les foules.

Textes et photos : Javier Monferrer (Instagram)

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