Le Mennecy Metal Fest, ce sont 3 jours de métal dans un site à taille humaine, le tout organisé par la mairie de Mennecy depuis 2012. La 11ème édition se tenait du 8 au 10 septembre avec une affiche alléchante, notamment en scène française. Des artistes confirmés et attendus, comme Akiavel (que nous avo, Black Bomb A, No Return, Sortilège, TTT (Tribute To Thrash)… Des artistes à découvrir également, avec des coups de coeur comme Howard, Monnekÿn ou Worselder.
Nous vous proposons de revenir, en mot ou en images sur quelques-uns de ces concerts.
PS : A l’occasion de ce festival, nous avons eu la chance de pouvoir suivre Akiavel toute la journée, vous pouvez retrouver tout cela dans un article dédié, « une journée avec Akiavel« .
Vendredi 8 septembre – Mennecy Metal Fest jour 1
Howard
L’avantage au MMF, c’est l’absence de préparation de running order. En effet, les 2 scènes (la MennStage et la Eye Stage) s’alternent en permanence et ne jouent jamais en même temps. Donc, pas de dilemme : on peut tout voir sans sacrifier un groupe plus qu’un autre. Sauf, si on tombe un soir de match de coupe de Monde de rugby mais ça, c’est une autre histoire.
La programmation prévoit toujours un grand groupe en tête d’affiche (Paradise Lost, ce soir-là) et des plus “petits” groupes à découvrir.
Ce vendredi soir, sur la Eye Stage, la découverte se nomme HOWARD, un trio français de rock inqualifiable. Dans un éclairage quelque peu psychédélique, JM Canoville, tout de blanc vétu, Tom Karre et Raphaël Jeandenand nous balancent leur univers aux oreilles. Avec eux, sur scène, il y a aussi une guitare, une batterie, un clavier – parfois une basse apparaît – et surtout… deux totems bizarres qui encadrent la scène.
Aux premières notes, on se dit : c’est étrange, on dirait un peu de Deep Purple, un peu de Led Zepp… voire de Doors par certains aspects ? On peut même penser à un vieux film de SF style Blade Runner (Vangelis ?) et un poil de funk parfois.
Y a-t-il un trou de ver, une faille spatio-temporelle ici ? Nous étions à Mennecy pour un festival de métal et on se retrouve dans une autre dimension, dans les 70’s. Loin. Ailleurs. C’est incroyable !
Certaines notes ressemblent à des cloches, le reste sonne atmosphérique et assez barré avec des sons “rayons lasers”. On sent le rock mais il y a bien une énergie propre au métal. D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas ; le mosh pit est agité. La voix de JM est claire et forte. Pas de growl ni de scream, mais une détermination s’impose.
Les cassures de rythmes sont toujours inattendues, comme les riffs et leurs structures ; ce que Howard veut nous raconter dans sa langue s’écoute avec curiosité et headbangage ! Le clavier, style orgue peut surprendre mais jamais de façon négative : tout s’imbrique parfaitement. Il y a toujours une tonalité, un timbre qui va se distinguer et donner un sens global solide à l’ensemble. Que ce soit grâce au clavier, aux riffs ou à la voix !
Le set se termine sur une chanson absolument sublime, riche de (faux) calmes annonciateurs de montées rageuses parfaites pour un Wall Of Death final : Event Horizon.
Un morceau ponctué par le son extraterrestre des fameux totems : il s’agit en fait de thérémines ! L’instrument le plus étrange qu’il soit puisqu’il émet de la musique sans être touché…
Event horizon est aussi le nom de leur dernier album. Un terme lié à la relativité qui désigne la « partie d’un trou noir à partir de laquelle la vitesse de libération atteint celle de la lumière«
Un autre monde musical s’est refermé avec les dernières notes de Howard. Il faut bien atterrir et passer à autre chose, pourtant ! Difficile moment après une telle expérience.
Heureusement, le match France /Nouvelle-Zélande permet une bonne transition (oui, une tv a été judicieusement installée un peu plus loin -_^).
Maïa
SETLIST :
I heard A Sound
Quicklime (thérémine à la fin)
Evil
Void
Event Horizon (thérémine à la fin)
Samedi 9 septembre – Mennecy Metal Fest jour 2
Monnekÿn
Il est bientôt 15h à Mennecy, soit 13h au soleil… La canicule de septembre (wtf ?) bat son plein. Il doit faire au moins +50 degrés !
L’orga du MMF a eu la judicieuse idée de faire installer par les services municipaux de la ville (rappel : le festival est municipal !) des brumisateurs artisanaux dans le parc de Villeroy. Les festivaliers se réhydratent volontiers en dessous tant la température est élevée.
Malgré le cagnard, un bon rassemblement s’est formé devant la Menn’Stage, pour le groupe français de fusion, Monnekÿn.
Très vite apparaissent les 7 musiciens qui forment le groupe : batteur, guitaristes, bassiste, chanteurs et sampler. Vu le look arboré sur scène, on sent le metalcore qui se profile. Le rythme bien soutenu envoie déjà du gros et le style de chant confirme l’impression première. Le chant est clair, cadencé tel un flow rap énervé qui agite déjà la foule. Le groupe dégage une énergie remarquable pour un tel climat !
A plusieurs reprises, 2 breakdancers tout de noir vêtus s’invitent sur la scène. Ils ponctuent certaines chansons de leurs figures acrobatiques assez époustouflantes. Leur style est impeccable et la foule apprécie si on en croit les cris, les applaudissements et les téléphones levés pour immortaliser leurs enchaînements. C’est sacrément original pour un groupe de métal ! C’est ça le trap metal ! Dans la lignée de Scarlxrd mais en moins indus.
Même sous la fournaise menneçoise, le mélange prend et plutôt bien ! Le public se déchaîne et plus les titres s’enchaînent, plus les têtes se secouent.
Les samples laissent entendre un chant aérien bientôt ponctué de la voix du chanteur, les cassures de rythmes s’imbriquent en alternance avec les différents chants (clair/growl, suivant les chanteurs), les phases de “calme” évoquent du grunge latent. Le titre Ego Trip purement hip hop énervé dans le flow apparaît comme le morceau le plus “lourd” avec une base métal rageuse. C’est puissant comme on aime. Bref, tout le set emporte l’auditoire, étuve estivale ou pas.
C’est sûrement dû également au jeu scénique. Effectivement, en plus des danseurs, les frontmen, dont l’un fait rapidement tomber le t-shirt (laissant apparaître de nombreux tatouages), savent faire le show ! Ils sont dynamiques et vifs, utilisant chaque m2 de la Menn’Stage. On a presqu’envie qu’ils s’économisent car on a chaud pour eux ! Le soleil tape dur sur la scène et ne les épargne pas. Mais, c’est trop bon, alors quand ils terminent leur live, on laisse échapper un“déjà ?” !
Avec un son particulier et original, par son interaction avec le public et sa générosité scénique, Monnekÿn est un groupe énergique à revoir impérativement !
-Intro
-Simian Nation
-Secret
-Creepy Porn
-Harambe
-Joker
-Ape Sorrow
-Ego Trip
-Release The Tribe
Composition :
Chant : Louis Emrys et Gubs
Guitares : Sonny Floresta et Cédric
Basse : Nash
Batterie : Kron
Worselder
Tribute To Thrash
Comme nous avons passé la journée de festival avec Akiavel, nous n’avons pas pu voir beaucoup du concert de TTT (Tribute To Thrash). Il nous est donc impossible d’en faire une chronique correcte.
Mais sur le peu qu’on a vu : grosse énergie et présence scénique indéniable. Le tout est des classiques du Thrash Métal. Bref, le genre de concert où on a envie de lâcher l’appareil photo et tout le matériel et se jeter dans la fosse.
Akiavel
Nous avons passé cette journée de festival avec Akiavel, de leur arrivée sur site à l’après concert. Pour en savoir plus sur ce moment passé avec eux, et pour en savoir plus également sur le concert, vous pouvez lire l’article sur cette journée avec Akiavel.
Black Bomb A
Le Mennecy Metal Fest vient enfin refermer une faille temporelle. Depuis le temps que Black Bomb A tourne, je ne les ai vu qu’une fois sur scène, et il y a très (très) longtemps.
Je les avais découvert dès le premier album, « Human Bomb« , que j’avais écouté, ré-écouté et écouté encore. Je les avais vu à cette époque sur scène lors d’un « Sriracha Tour » avec Lofofora et Watcha.
Et puis, sans trop savoir pourquoi, un peu comme un vieil ami qu’on perd de vue sans raison particulière, je n’ai plus suivi l’histoire du groupe. Jusqu’à un passé récent.
Le groupe succède à Akiavel sur la Menn’Stage. La température est beaucoup plus supportable avec la nuit, mais dans la fosse ça s’échauffe assez vite.
La faute à des riffs ciselés et à l’alternance contrastée des voix entre Poun et Arno qui fonctionnent toujours aussi bien.
Bref, beaucoup d’énergie. Les classiques du groupe étaient de sortie (Mary, Police stopped da way…) et faisaient mouche, tout comme la reprise de Midnight Oil « Beds are burning » qui date de l’album « One sound bite to react » et qui sonne mieux en live que sur l’album.
Je pense que je n’attendrai pas 20 ans pour les revoir à nouveau sur scène !
Arnaud Guignant