AkiaveL, interview autour du nouvel album InVictus

A l’occasion de la sortie du nouvel album d’Akiavel InVictus (dont vous pouvez trouver la chronique dans nos pages), échange avec Auré, chanteuse du groupe. L’occasion de parler entre autres de la génèse de l’album, de ses thèmes, de l’enregistrement et des poules d’HK (?)


Le nouvel album InVictus, composition et thèmes

Lorsqu’on vous avait laissé lors de la précédente interview, vous étiez en train de commencer à vous occuper de ce nouvel album. La phase de composition a commencé à quel moment exactement ? 

Depuis 2 ans ! Haha !
En vérité, dès qu’un album est sur le point de sortir, nous pensons déjà à la direction du suivant ! 

Après les cinq blessures de l’âme, les blessures physiques et les tueurs en série, quels thèmes avez-vous abordé cette fois-ci ?

InVictus est un album hommage aux individus capables de se relever face aux épreuves les plus sombres. 

Comme toujours dans les textes, je me sers d’histoires vraies

Être invaincu.e, invincible (InVictus), est-ce être résilient selon vous ? D’ailleurs, voyez-vous votre musique comme un moyen cathartique d’évacuer ses problèmes, ses souffrances personnelles ? Est-ce le cas lorsque vous composez, comme pour nous, public, quand nous nous défoulons en concert dans le pit ?

Absolument, « invincible » ou « invaincu » incarne la résilience et le courage face à l’adversité. L’album explore les dualités de la vie : douleur et espoir, faiblesse et force, ombre et lumière. Nous avons tous cette part de dualité. 
Chaque morceau a été composé avec minutie pour transmettre des émotions complexes et intenses. Comme toujours dans les textes, je me sers d’histoires vraies, ça me paraît plus authentique pour transmettre une profondeur émotionnelle. 

Le 3e morceau, Daddy Defiled Me semble évoquer l’inceste, sujet difficile et épineux. C’était important pour vous d’aller vers l’aspect le plus abominable de l’être humain ?

Daddy defiled me reprend l’histoire d’Elizabeth Fritzl. C’est une histoire terrible, comme toutes celles évoquées dans l’album. 
Malheureusement l’inceste fait partie de l’humanité, il est important de souligner le courage dont a fait preuve cette jeune femme, comme chaque victime à qui ce genre de choses affreuses peuvent arriver… 

Cela représente 2 ans de recherches !

Où avez-vous trouvé l’inspiration ? Y a-t-il des lectures, des films, qui ont nourri votre processus créatif ? Y a t-il des œuvres qui vous ont accompagnées dans l’écriture de cet album ?

Oui, lorsque je trouve un sujet je me renseigne à fond sur le fait divers. Livres, films, interviews, reportages, podcasts, etc. Chaque histoire a été creusée sur tout ce que je peux trouver qui en parle. Ça me permet d’avoir une vue d’ensemble sur les affaires, y compris les discours des avocats de la défense. Les témoignages des proches aussi sont très importants. En creusant à fond, je peux plus facilement cerner les états émotionnels et essayer d’écrire plus précisément mes strophes. 

Donner une liste exhaustive des recherches serait TRÈS long (cela représente 2 ans de recherches !). Mais par exemple pour Guillotine j’ai lu entre autre Le pull-over rouge de Gilles Perrault. Pour SK1 j’ai beaucoup pris les informations auprès de Patricia Tourancheau qui est une très bonne journaliste et qui était présente au procès de Guy Georges.

Et cela pour chaque morceau, à part pour Lights for Life, et Heart in Chrysanthemums qui sont beaucoup plus personnels. 
L’autre travail de recherches est d’associer de façon logique une fleur par histoire. 

On se demandait ce que voulait dire SK1 mais tu viens d’y répondre, c’est donc en rapport avec Guy Georges ?

Oui tout à fait. Le refrain se passe dans le tribunal où la victime (seule survivante) se trouve en face de Guy Georges (son agresseur). 

SK1 c’est le nom du dossier au 36 quai des Orfèvres, car en France dans les années 80/90, on ne voulait pas croire aux tueurs en série qui étaient réservés aux États Unis. Même si en France il y avait déjà eu des énergumènes, le premier à avoir eu la nomination de tueur en série (SK1) auprès des autorités fut Guy Georges. 

On a tellement travaillé que non je ne suis pas inquiète !

Comment appréhendez-vous la sortie prochaine ? Avec excitation, inquiétude, … ? Avez-vous hâte d’entendre les premiers retours ?

J’ai vraiment hâte de faire découvrir cet album à nos auditeurs car pour moi c’est le plus abouti qu’on ait pu faire. On a pris le temps avec beaucoup de minutie, et de multiples chamboulements, de réflexions, pour le concevoir comme une œuvre complète. 
On a tellement travaillé que non je ne suis pas inquiète ! Les deux premiers titres qui ont été présentés ont reçu de très bons retours, et ceux que nous avons présentés sur scène lors des derniers concerts de même ! Verycords, RageTour et le public nous ont fait confiance, on espère satisfaire tout le monde avec InVictus ! 

Ta voix growlée, puissante et magnétique, laisse parfois place à quelques murmures (Lights for life). Est-ce que davantage de passages en voix claire (Heart in chrysanthemum) seraient envisageables dans le futur ?

Non ce n’est pas calculé ! Parfois, je sens que musicalement ça passe mieux qu’une voix exclusivement growlée. On teste, puis si ça passe bien on fait comme ça ! Dans Lights for Life le murmure est là comme une voix d’outre tombe, avec de la douceur car notre ami l’était (RIP). 

Artwork

Sur le recto de la pochette, l’imagerie Death/gothic est redoutablement exploitée. On retrouve des symboles de la mort (crânes) et du temps qui passe (montre gousset), des symboles bibliques (pommes, serpents) et j’ai l’impression qu’il y a des références aux contes célèbres (la robe rouge, le miroir brisé, la pomme aussi). Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur la signification et la symbolique de tout cela ?

Oui c’est bien vu ! La pochette de devant évoque la fragilité et la complexité de la vie au travers de tous ces symboles.

Akiavel, nouvel album InVictus

La fleur symbolise les dualités de la vie, elle est à la fois forte et fragile

Plus loin on a un bouquet de fleurs, 11 comme le nombre de morceaux. Les fleurs sont différentes, j’imagine qu’elles racontent quelque chose à elles seules ?

La peinture au dos illustre les onze fleurs des morceaux dans un crâne humain en guise de vase. 
La fleur symbolise les dualités de la vie, elle est à la fois forte et fragile, capable d’éclore à partir du chaos. Chacune a été utilisée en fonction de l’histoire. 

OOZING CONCRETE = la passiflore qui représente le temps, sur l’angoisse de la découverte d’un crime passionnel. 

PROMISE TO MY DAUGHTER = le bleuet qui est une fleur symbole de l’Allemagne où la petite a trouvé la mort 

LIGHTS FOR LIFE = le muguet pour représenter à la fois la chance pour la personne qui va recevoir un don d’organes et la période du décès de notre ami. 

MEMBRANE = la rose pour symboliser les marches blanches pour les jeunes victimes. 

DADDY DEFILED ME = la pensée pour représenter l’inquiétude de la jeune fille disparue qui était finalement enfermée sous leur pieds durant des années. 

CAPTURED ALIVE = le dahlia blanc pour représenter la beauté de Blanche qui a été retrouvée dans un état abominable. 

SK1 = le lys symbole de Paris où le tueur a sévi. 

TEENAGE GAME = la variété géranium Kelly, le prénom de la jeune fille qui a été torturée. 

HEART IN CHRYSANTHEMUMS = chrysanthèmes pour le deuil d’un amour toxique.

GUILLOTINE = orchidée sauvage, fleurs que les enfants ont cueillies et qui poussent en région marseillaise avant l’enlèvement de la petite. 

VIOLET = la violette pour représenter les hématomes que faisait le mari violent sur son épouse. 

Qui a réalisé l’artwork ?

Une peintre talentueuse Slovaque qui s’appelle Dhomth.

Enregistrement

Comment s’est déroulée la phase de pré-production, en amont du studio ? Dans l’interview précédente, vous nous disiez que cela se faisait chez Jay. Cela a été le cas aussi sur cet opus ?

Oui absolument, on ne change pas nos habitudes.

On a eu en moyenne une semaine par musicien, ce qui est très confortable

Vous étiez ensuite chez HK au Vamacara (que l’on a interviewé sur HexaLive) pour l’enregistrement. Cela s’est fait sur combien de jours ? Et quel a été le planning de cette session ?

Oui, et Stéphane Buriez était là aussi en duo avec HK. On a eu en moyenne une semaine par musicien, ce qui est très confortable pour faire autant de prises qu’on souhaite, prendre le temps de revenir sur des détails. Et avoir leurs avis sur plusieurs éléments. 
D’abord les batteries, guitares, puis basses et chants ensemble pour reposer la voix quand c’est nécessaire. 

On sent sur les titres qui sont déjà sortis un gros travail de production, de mix et de mastering. Qu’est-ce qui fait la différence selon vous ?

L’habitude d’enregistrer et de travailler ensemble. Nous sommes tous les trois très connectés et échangeons chaque jour depuis la création d’Akiavel

Jay préfère sortir dehors dire bonjour aux poules d’HK plutôt que de me saluer

Avez-vous des anecdotes particulières sur cette session d’enregistrement ?

On a beaucoup rigolé, beaucoup travaillé, c’était vraiment chouette de partager ce moment avec HK et Steph !
Pour moi la meilleure anecdote c’est qu’à chaque réveil Jay préfère sortir dehors dire bonjour aux poules d’HK plutôt que de me saluer, alors que j’ai fait le café pour tout le monde ! Haha ! 

Tournée

Plusieurs dates et festivals sont à venir. Mais j’ai l’impression d’ailleurs que même avec l’album en cours, vous n’avez jamais complètement arrêté les concerts ? 

Jamais ! Nous avons toujours beaucoup de plaisir à jouer et rencontrer nos auditeurs ! Nous arrivons à composer même si nous avons beaucoup de concerts et le travail la semaine, nous sommes tellement heureux des retours que ça nous nourrit et nous motive à rester productifs ! 

Vous avez fait un certain nombre de dates avec Ultra Vomit. Est-ce que vous pensez que cela les a inspirés et qu’il y aura un morceau “à la Akiavel” sur leur prochain opus ?

Haha ! Ça serait rigolo ! On a vraiment passé de bons moments avec eux, toute leur équipe est adorable. 

On a vraiment hâte !

Vous serez de retour en septembre au Mennecy Metal Fest. Vous nous disiez la dernière fois que c’était un de vos meilleurs souvenirs de concerts. J’imagine que vous avez hâte d’y retourner ?

À fond ! Si nous n’avons pas d’autre concert dans le week-end nous envisageons d’y aller durant tout le festival car c’est à chaque fois un moment génial ! On a vraiment hâte !

Y-a-t-il un groupe avec lequel vous rêveriez de jouer en première partie ? 

METALLICA ! Haha ! Restons terre à terre, perso j’adorerais ouvrir pour CARCASS car ce sont de vraies légendes, et ça reste dans notre style Death Melo. 

Conclusion

Quel serait le mot de la fin pour vos fans et nos lecteurs ?

Un grand merci de nous suivre et de rester à nos côtés ! Nous réalisons chaque jour que notre fan base est ultra bienveillante et c’est grâce à vous que nous en sommes là aujourd’hui ! 

Interview réalisée par Maïa (instagram) et Arnaud Guignant

4 commentaires sur « AkiaveL, interview autour du nouvel album InVictus »

  1. Merci Auré pour toutes ces explications, hâte de voir ce que ça donne en live.
    Rendez-vous donc le 4 octobre en headliner au Mauges Pit Fest IV.
    Merci Hexalive pour vos interviews très intéressantes.
    Stay metal, stay heavy
    Fabrice
    Président du Mac’N Roll Metallicus

    1. Merci Fabrice pour le commentaire !
      Je pense qu’en live ça devrait mettre tout le monde d’accord 🙂

      On sera là pour voir ça au Mauges Pit Fest !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *