« Partageons, métissons et à bas les conventions, la musique ne peut être faite uniquement par des artistes préfabriqués et sectaires « , tel est le leitmotiv de ce groupe issu des collines niçoises. Avec » Quand je serai grand « , les 5 musiciens (Vinciane, Jean-Marc, Fred, Antoine et Benoît) nous entraînent dans un univers où métissage semble être le mot d’ordre !
Tout au long de l’album, ils explorent avec talent différentes ambiances musicales : orientale, latine, jazzy, swing… Les instruments se croisent, se mêlent s’entrechoquent, une grande place est laissée aux percussions, mais tous les instruments (guitare, piano, accordéon, banjo, mandoline…) s’expriment pleinement, tour à tour, en nous offrant de jolis solos.
Les instrumentaux prédominent, avec d’incessants changement de rythmes : Ali Baba, Swinging’ Bab El Oued… révélant de réelles performances musicales. Les voix s’affirment, jouent entre elles (L’onde amère, Ce matin...) sur des textes simples et sans fioritures, abordent des thèmes parfois graves (la pollution des océans dans l’Onde amère), parfois légers (l’Effet Yoyo).
Cependant, quelques longueurs qui gâchent un peu certains morceaux- je n’ai pas compris leur démarche dans Je te dis tu me dis par exemple- mais cet avis n’engage que moi bien évidemment. A noter l’intervention de Laura Laino au violoncelle sur Ce matin, et celle de Dja au chant sur Khaffi, mon morceau coup de cœur sur cet album.
Habituellement plus sensible aux mots, je me suis laissée porter par la musique, et comme ils le revendiquent, leur univers n’est ni sectaire, ni préfabriqué, l’énergie qu’ils distillent est contagieuse, ils sont bourrés de talent, mais je pense que c’est un groupe qui gagne davantage à être découvert sur scène. Souhaitons-leur bonne route, ils le méritent !
Sandrine PALINCKX
