Les Ramoneurs de Menhirs – Dañs an Diaoul

Petite précision importante avant de parler de l’album des Ramoneurs de Menhirs : j’ai grandi dans le pays du pastis et non dans celui du beurre salé, ce qui fait que j’aborde cet album on ne peut plus objectivement, même si j’avoue tout de même un (gros) faible pour tout ce qui touche de près ou de loin aux Bérurier Noir.

Le contexte étant précisé, on peut démarrer l’écoute. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le décor est rapidement planté : un larsen, une boîte à rythmes qui s’affole et le mélange trad-punk qui fait l’essence du disque démarre de façon endiablée, avec alternance de montées et de passages où l’on a d’ores et déjà des fourmis dans les pieds. Le couple entre accords punk à la gratte saturée et instruments traditionnels bretons fonctionne de façon tellement naturelle qu’on n’est à aucun moment décontenancé par ce mélange des genres.

Si vous doutez encore, jetez une oreille au festif ‘Dañs gwadek 1‘ vous m’en direz des nouvelles (le seul problème est que vous ne risquiez de ne pas lire la fin de cette chronique, car vous verrez comme c’est difficile de rester assis sur sa chaise). Le chant quant à lui est un peu surprenant au départ, mais devient très vite addictif.

L’album ne fait pas qu’explorer le folklore breton, il propose aussi quelques morceaux ‘traditionnels’ punk, à l’image de morceaux joués en leur temps par les Bérus comme ‘Vive le feu‘ (clin d’oeil au morceau qui a été le pont entre les Bérus et les sonneurs bretons) et ‘Captain Kirk‘, où si la guitare de Loran est toujours présente, l’ensemble est revisité à la sauce Ramoneurs.

On trouve également venant des archives à crêtes ‘Nomades‘ qui nous ferait trouver presque réducteur l’appellation ‘trad-punk’ car après une intro épique, les guitares sur les couplets ont un côté métal, et le pont un petit air oriental. Et qui dit punk dit aussi esprit et engagement, on n’est donc pas étonnés de retrouver dans ces reprises traditionnelles des morceaux de lutte, à l’image du titre ‘BellARB‘, inspiré de ‘Bella Ciao’, fameux chant des partisans italiens et d’un chant révolutionnaire breton.

Seul petit regret : le fait de ne pas être breton fait que toutes les paroles ne sont pas compréhensibles. Mais malgré tout, preuve en est que cet album est susceptible de séduire les bretons comme les non-bretons, et je dirai également sans trop prendre de risque qu’il peut être aussi apprécié par plusieurs générations.

Arnaud Guignant

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