Le PlaneRFest se tiendra cet été les 5 et 6 juillet à Colombier-Saugnieu-Montcul (69) avec une belle programmation (Hatebreed, BlackBomb A, Beast In Black, Eluveitie, ROTNS, Igorrr, etc.).
Le Warm-up avait lieu ce vendredi 8 mars à l’Empreinte avec en tête d’affiche ASHEN (présent au festival le samedi 6 juillet), Point Mort (programmé le samedi 5) et en première partie le groupe de Deathcore Hurakan, nominé aux Triomphes du Metal Français 2023 dans la catégorie Deathcore/Slam.
HURAKAN, un véritable déferlement de puissance
Les lumières de la salle s’éteignent et les cinq membres du groupe apparaissent sur scène. Le frontman (cargo noir, sneakers noires, anorak noir, bonnet noir) se positionne sur un réhausseur puis lève son micro près de la bouche et envoie immédiatement un growl impressionnant, alors que les premières notes se font entendre.
Son cri envahit l’espace et nous fige littéralement sur place : Hurakan démarre en force. Force 9 !
Après une telle première impression, la suite du set distille l’énergie de leur Deathcore sans aucune déception. Leur présence scénique est époustouflante avec la façon de headbanger des guitaristes/bassiste en rythme de manière hyper synchro. Cela souligne la rythmique : le batteur tient l’ensemble du bout de ses drumstick !
Le charisme du chanteur retient l’attention : il se contorsionne; le buste en arrière quand il growl, dégageant un chant puissant et une hargne sans commune mesure. Il semble emporté et cela participe à amener le public dans leur univers avec enthousiasme. Tel un volcan en éruption, il nous crache des growls incendiaires, embrasant l’atmosphère. Sa voix, parfois à la limite des techniques de black metal, laisse entendre des modulations intéressantes. Ces variations dans le growl apportent une complexité particulière à Hurakan qui ne peut laisser indifférent.
Le guitariste lance des riffs subtiles qui viennent aérer la lourdeur du deathcore. Ce léger contraste ajoute une teinte originale à Hurakan. En plus de ces arpèges électriques, des breakdowns fracassants et des silences parfois longs de plusieurs secondes laissent entendre une richesse et une complexité dans leurs compositions.
Le chanteur a précisé à plusieurs reprises venir du Slam (“mais pas celui de Grand Corps Malade !”) et a attendu un “bordel bien débile” dans le pit. Le public de l’Empreinte est encore un peu timide pour cette première partie. Cela n’empêchera pas d’avoir un circle pit vers la fin du set. La température va significativement grimper : le Warm-up a bien démarré !
Avec Hurakan, c’est un ouragan déchaîné qui nous est passé dessus. Nous laissant ébouriffé.e.s.
Setlist :
Asmodeus
Void
Warlords of Bos Taurus
Abyssal
Earthborn Cattle
Charon
New track (en attente de nom)
Umbra
Cold Heart
POINT MORT, un concert sensitif
Après un passage obligé au Merch, les notes aériennes de Point Mort nous convoquent dans la salle rapidement. Dans celle-ci, l’atmosphère a changé : une odeur d’encens nous saisit les narines alors que l’éclairage minimaliste nous prive de la vue. La pénombre laisse juste entrevoir trois silhouettes sur la scène et une autre derrière les fûts.
Un chant mélancolique s’empare de nos oreilles. Une voix féminine au timbre cristallin se fait entendre. Une belle mélodie qui pourrait bercer l’assemblée si on ne percevait pas que quelque chose de puissant se prépare; on est au point mort mais on sent parfaitement qu’il s’agit du calme avant la tempête…
Dans ce clair-obscur un peu lugubre, la silhouette menue de la chanteuse aux longs cheveux noirs se détache délicatement. Les cymbales claquent, la saturation des guitares augmentent, la note chantée s’étire jusqu’à ce que tout explose en même temps que le chant clair se transforme en un growl… CO LO SSAL !
Les lumières nous éblouissent au même instant, faisant de nous des lapins pris dans les phares d’une voiture, prêts à être écrasés par le rouleau compresseur que représente Point Mort. Bref, c’est une véritable claque ! Alors que les yeux sont littéralement scotchés sur Sam, la chanteuse, les oreilles quant à elles sont happées par la basse surpuissante. Celle-ci est intensifiée par l’énorme ampli positionné juste derrière le bassiste.
Point Mort c’est du post-metal expérimental qui propose une innovation musicale singulière. L’accentuation de la ligne de basse interpelle. Les vibrations ainsi amplifiées s’emparent des corps. Les titres s’enchaînent, le growl de Sam laisse place à un chant retenu parfois murmuré. Mais elle maintient un haut niveau d’acrimonie tout au long du concert. Cette exigence continuelle est saisissante.
Les musiciens vivent leur musique intensément, le guitariste aux cheveux si longs semble en transe. L’énergie de la chanteuse qui saute et danse en occupant toute la scène électrise les amateur.ices resté.e.s jusqu’au bout du set. Les chansons alternent le français et l’anglais et nous laissent entrevoir une nouvelle histoire, un autre univers à découvrir à la lecture des paroles.
Point Mort propose un métal organique qui saisit physiquement et de manière équilibrée les 5 sens de tout humain.e.s présent.e.s dans la salle. Leur musique déstructurée brise les codes habituels et nous amène dans des contrées méconnues du métal, entre délicatesse et apreté, une douce amertume musicale.
ASHEN, l’énergie vibrante.
Les fans du groupe sont maintenant présents. Ils ont dû patienter au bar en attendant que les premières parties aient fini leur sets car la salle de l’empreinte se remplit davantage. Dommage, ils auront loupé de belles découvertes musicales.
Les spots leds sur scène s’éclairent violemment au rythme de la voix synthétique qui se fait entendre. Pendant que l’enregistrement termine son speech, Clem Richard entre sur scène rapidement suivi par les autres membres du groupe sous les cris du public. Il est vêtu d’un pantalon moulant patte d’eph bordeaux et d’un boléro crop-top de la même couleur.
Leur style vestimentaire, façon emo, fait la part belle au maquillage et aux bijoux, ainsi qu’aux couleurs vives et participent à briser les frontières des genres. D’ailleurs, sur leur merch, ils proposent des faux ongles originaux à l’image de ceux que portent le chanteur dans le clip Angel. Chanson qu’ils vont très vite interpréter pour le plus grand bonheur des fans.
Leur set laisse place à un hommage au chanteur de Linkin Park et une cover de Nirvana, Smells Like Teen Spirits. Le solo de Tristan Broggia à la batterie reste un moment marquant du show. Celui-ci s’execute sous les cris déchaînés et les applaudissements nourris.
Leur énergie n’est plus à démontrer, Ashen a déjà pas mal de succès après avoir joué avec While She Sleep sur leur tournée française et Novelist pour leur tournée européenne. Ce soir, ils enchaînent leurs titres avec une joie communicative. Leur style Nu mEtal, metalcore empreint de de riffs enlevés draine un public de passionnés. Wall of death et pogo se sont enchaînés durant leur prestation. L’ambiance est indéniablement montée de plusieurs crans. A la fin du show, les fans se sont retrouvés au merch et sont restés longtemps au stand après la fin du concert.
Conclusion
L’empreinte de Montcul, ou le warm-up du PlaneR fest, en plus de teaser l’événement estival et de faire découvrir la scène montante du métal français, a aussi permis de faire gagner des pass pour le festival et pour le Grand Paris Sludge. Entre chaque groupe, les questions (très faciles !) ont permis à plusieurs chanceuses et chanceux de remporter les lots.
Mention spéciale pour cet habitant de Meaux qui a proposé la meilleure vanne avec le nom de la ville de Montcul qui accueille le PlaneRfest : il a rappelé que les Meldois étaient les habitants de Meaux et que si lui-même gagnait un pass, il serait donc un Meldois dans Montcul… Il l’a évidemment remporté.
Cette soirée, soigneusement animée par l’équipe du PlaneR fest, a permis à chaque groupe de mettre sous la lumière leur style et a offert une diversité de sons et d’émotions.
Maïa (instagram)
