Pixel : groupe carrément dépareillé. Ca commence par une musique. Rien de bien étonnant jusque là pour un album musical ! Puis, la voix grave du chanteur emplit nos oreilles : grave par la mélodie épurée qu’elle donne à entendre, grave par l’émotion simple qu’elle cherche à susciter.
Nassib prononce, en effet, des paroles tranchantes. Il n’est pas sans rappeler, à certains moments, un autre interprète de talent : Ridan. Quand l’un chante » je t’apprendrais à être un homme » à la piste 5 du présent opus, l’autre semble lui répondre en clamant » Woman « , hommage au beau sexe.
Le positionnement de » Dépareillés » en début d’album est stratégique. Le titre se pose très clairement comme l’avertissement d’un groupe qui va oser tous les mariages musicaux. Les guitares (Nassib et Natan à la basse) s’y trouvent harmonieusement mêlées au violon de Claire sans nous faire penser une seconde au titre du morceau. L’auditeur est donc prévenu !
Pixel n’a pas peur non plus de nous proposer des compositions hors norme par leur format. Pour s’en rendre compte, il faut écouter » Un ange passe » qui dépasse célestement les 10 minutes. Le groupe surprend (une fois n’est pas coutume !) par l’absence de » lyrics » pour « Les guerriers du sommeil « . Notons que le titre de ce morceau qui verse dans l’électro parle d’ailleurs de lui-même. Le pari du » pas pareil « , le pari de ceux qui se nourrissent aussi bien d’Eminem que d’Henri Salvador, est réussi.
Mais il s’en aurait pourtant fallu de » Quatre fois rien « , nom donné à l’album du quatuor…Retrouvez-les sans plus tarder avec » Ton héritage » sur la compil’ » 20 bands in a box « , une sélection des autoprods de la rentrée 2006. Une autre surprise vous y attend.
Aline Grandjean