Nouvelle interview dans le cadre des métiers qui gravitent autour de la musique. Après Skull Gwen pour les cordes, Nick pour la partie ingé son live, HK pour l’ingé son studio et Angie pour la partie relations presse, intéressons-nous à la partie merch.
C’est un secteur très important de la musique. Déjà pour l’économie du secteur. Que ce soit pour les groupes qui ont grâce à ça un apport leur permettant de mener à bien leurs projets. Ou pour des marques qui sont très liées à la musique. C’est important aussi pour les fans, qui peuvent grâce à cela s’identifier entre eux et à des groupes ou des courants musicaux.
Nous avons interviewé Anne-Andréa des Poulettes Sisters. Poulettes Sisters c’est une marque, mais cela va bien au-delà car c’est également une communauté et une association. Revenons donc sur tous ces aspects.
Bonjour. Merci déjà pour cette interview ! Est-ce que tu peux te présenter, et nous dire quel est ton métier ?
Hello, moi c’est Anne-Andréa, 44 ans, créatrice de la marque POULETTES SISTERS. Styliste-modéliste de métier, agrémenté par un master en business et marketing. J’étais styliste dans l’accessoire et le sportswear, puis responsable de collection prêt-à-porter Homme pendant 15 ans.
J’ai tout plaqué il y a 3 ans pour tenter l’aventure de faire grandir Poulettes Sisters que j’ai créé en 2019.
Le parcours avant Poulettes Sisters
Quel a été ton parcours avant de lancer les Poulettes Sisters ?
J’ai grandi au milieu des potes de mon grand frère. Tous à fond dans le BMX et le Skate à l’époque. Et avec eux, j’ai commencé à écouter beaucoup de punk rock (Pennywise, NOFX…) et du RAP US (Cypress Hill, Dog Eat dog..).
J’adorais cet univers, leurs codes et le style qui en découlait. C’est à cette époque que j’ai eu envie de devenir styliste dans le sportswear – surfwear pour dessiner des vêtements stylés et solides…
J’étais fan des marques comme VANS, CARHART, QUICKSILVER, VOLCOM.. Ça me faisait rêver.
Diplômée en stylisme-modélisme à ESMOD en 2001, j’ai commencé à travailler pour une grande marque au service des licences où j’ai pu toucher à tous types de produits : sacs, bagagerie, chaussettes, papeterie, et beaucoup de sportswear.
Pas vraiment le style auquel j’aspirais au départ. Mais poussée par un crédit étudiant qui me pesait sur les épaules, j’ai pris le premier job que j’ai trouvé.
Par la suite, j’ai commencé à voyager dans les usines de fabrication au Maroc. Et j’ai énormément appris sur les différentes techniques d’impression, de broderie, de fabrication et d’industrialisation du vêtement. Mais aussi des accessoires de tous types.
Bref, ce fut 5 années très formatrices. Beaucoup de mes compétences viennent de ces années là.
Ensuite, je suis passée dans une autre société dédiée au prêt-à-porter Homme. Plutôt sportswear, inconnue du grand public. Mais je croise encore régulièrement mes créations sur le dos d’inconnus dans la rue.
J’y suis restée presque 15 ans. Avec eux j’ai beaucoup voyagé, autant pour la fabrication que pour le shopping et les shooting catalogues. Chine, Bangladesh, Hong-Kong, Londres, Berlin, Amsterdam, Cap Town en Afrique du Sud ou encore Los Angeles.
J’ai commencé à perdre goût à ce que je faisais…
J’ai beaucoup aimé travailler chez eu. J’y ai développé mes compétences et grandi avec la société.
J’ai aussi découvert l’envers de la production de masse dans différentes usines. Des très bien comme des franchement critiquables, principalement en Chine et au Bangladesh.
Au bout de 5 ans, mon boss a accepté que je fasse une formation car je me sentais restreinte dans mes compétences.
J’ai choisi de faire un Master en business et marketing de la Mode, toujours à ESMOD. Cette formation a été dure, mais en même temps passionnante. Ce fût pour moi une révélation et elle m’a permis d’aller plus loin dans mes réflexions. Cela a aiguisé ma vision de ce que je faisais déjà.
Puis au bout de 14 ans, j’ai commencé à perdre goût à ce que je faisais…
Trop de vêtements partout, des soldes à tout va et tout le temps, une redondance dans les créations, un manque de logique et de bon sens dans cette industrie… Bref, une perte d’intérêt évidente et la recherche d’une quête de sens. Et le Covid est arrivé…
Poulettes Sisters – Les origines
Comment a démarré ensuite Poulettes Sisters ? Tu avais déjà l’idée en tête de lancer quelque chose pour toi, ou ça s’est fait au fil du hasard ou des opportunités ?
Honnêtement, non. Je n’avais pas du tout l’intention de monter une marque, ça s’est fait un peu comme ça. Au fur et à mesure.
J’ai toujours été créative et entreprenante. Entre chaque collection, dans les moments calmes d’inter-saison, je me lançais milles idées de créas personnelles, des idées de business. Mais toujours rattrapée par le rythme soutenu des collections qui reprenaient, je n’allais jamais très loin dans mes projets. Et le Covid passant par-là, l’activité s’est réduit sensiblement. J’ai eu plus de temps pour gamberger, comme beaucoup d’entre nous.
Quand je l’ai terminé, je l’ai pris en pleine figure, comme une symbole fort de ce que j’étais
Tout est parti d’un dessin, mon logo actuel, que je faisais pour ma déco personnelle en point de croix. Cette main inspirée du logo EMP.
Au vu de tous les stickers qui trainaient chez moi, j’ai décidé de le féminiser avec des ongles rouges et un petit cœur noir sur le poignet.
Quand je l’ai terminé, je l’ai pris en pleine figure, comme une symbole fort de ce que j’étais. Une nana, qui aime le style pin-up, les choses féminines. Et qui écoute du gros son, du punk, du rock indé et du metal… Et j’ai eu envie d’en faire un pin’s.
J’ai souvent des lubies créatives et là c’était de faire des pin’s !
Je me suis lancée et j’ai ouvert les pages des réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Comme je propose un univers metal féminin, et surtout parce ce je ne me retrouvais pas dans ce qu’on pouvait proposer sur un market de festival (et encore moins dans des boutiques classiques), j’ai rencontré des nanas qui se sont reconnues dans ma proposition créative.
J’ai commencé à vendre mon pin’s sur Etsy, et j’ai rapidement fait des tee-shirts. Un des premiers fût le « Not Your Poulette » et ma « Skull Poulette » inspiré du personnage Rosie The Riveter du peintre Norman Rockwell, devenue ces dernières années une icône féministe.
Son côté pin-up et femme indépendante accomplie, je l’ai réinterprété à ma façon.
Au départ, je réinjectais tout ce je gagnais dans des nouvelles idées. La collection a donc grandi petit à petit. Je créais pour le plaisir de partager.
Comment te viennent les idées pour tes créations ? Et qu’est-ce que tu utilises comme process et outils pour modéliser tes créations, et passer de l’idée à une première maquette ?
Les idées me viennent de multiples façons.
Déjà, en tant que styliste homme pendant 15 ans, je mettais de côté plein de choses inspirantes (mon univers) dans mon Pinterest. Comme un tableau d’inspiration géant dans lequel je farfouillais régulièrement pour faire des projets créatifs personnels.
Tu imagines en plus de 15 ans ce que j’ai pu mettre de côté !
J’ai donc un univers bien rempli et qui grandit en permanence.
Les moments de créations sont souvent nocturnes, quand l’idée que j’ai en tête a eu le temps de mûrir
Tout m’inspire : une actualité, un moment que je vis, plein de choses que je vois et que j’emmagasine lors de mes voyages, mes sorties. Tout ce qui me passe devant les yeux, et qui ressort avec mon interprétation personnelle.
La vie et tout ce que tu croises sont une source d’inspiration.
Après j’ai mon filtre personnel et mes goûts qui le retranscrivent.
Je fais tout, toute seule (ou presque) : création, impression, suivi de fabrication (quand je ne fabrique pas moi-même), comptabilité, logistique, emballage commande…
Les moments de créations sont souvent nocturnes, quand l’idée que j’ai en tête a eu le temps de mûrir.
Ça peut aussi venir d’une rencontre avec un/une illustrateur/trice ou artiste ou graphiste sur lequel je flashe et qui me donne envie de collaborer.
Leur coup de crayon avec mon style donne des rencontres créatives cool. Comme avec Mademoiselle Rouge, Bidule Von Machin, Thibault Schultz ou encore récemment l’artiste tatoueuse La Dame aux oiseaux.
Depuis 2 ans, j’ai « Kat Pinoope » qui bosse avec moi sur les festivals. Et à l’atelier pour l’impression et les expéditions dans les périodes de rush. Mais la création et le développement de la marque reste mon domaine.
Poulettes Sisters et les festivals
On vous voit souvent dans les markets de différents festivals (Hellfest, Motocultor, Mennecy…). Comment vous préparez ces gros évènements ? Et comment se passe ensuite une journée type (si ça existe) sur le festival ? Et est-ce que vous arrivez à voir quelques concerts à cette occasion ?
N’ayant pas de boutique, j’expose sur des festivals.
J’ai commencé sur des rassemblements motos et voitures anciennes. Et bien sûr, les festivals rock et metal étaient une évidence. Simplement parce qu’avant d’être créatrice, j’étais festivalière et que dans les créations que je fais, j’ai envie de parler aux nanas qui me ressemblent.
On a tenté une photo de groupe, ce fut impossible
Le premier festival
Depuis notre première fois au Mennecy Metal fest en 2021 (invitée par une Poulette du crew à exposer), je favorise les festivals de musique metal. Parce que c’est là que je me sens le plus à ma place et que je rencontre le public qui comprend le mieux mon univers.
Je dois bien sûr parler de notre premier Hellfest en 2022, programmé sur un double week end !!
Ça été l’endroit où j’ai rencontré, en même temps et au même endroit, la majorité des Poulettes avec qui j’échangeais sur les réseaux depuis les débuts en 2019. C’était fou !
On a tenté une photo de groupe, ce fut impossible. On a fait un trombinoscope avec des selfies… truc improbable ! J’en ai fait un montage.
Ce fut une expérience folle qui a donné une vraie visibilité à la marque. Et depuis, c’est mon plus gros défi chaque année, depuis 3 ans. Je m’y prépare comme un sportif qui prépare un marathon, autant dans la fabrication que l’organisation. Tout le monde est mis à contribution. Mon cher mari, mon « barbu » est d’une aide précieuse et bosse sur les structures techniques du stand, qui évolue chaque année.
Je m’y prépare comme un sportif qui prépare un marathon
L’organisation en amont
Ces gros festivals, on les prépare des mois à l’avance. Car je n’ai pas de stock, puisque je fabrique sur commande toute l’année pour le site internet. Donc ça représente des mois de travail au préalable.
J’ai toujours envie d’amener des nouveautés dans tout. Autant dans les produits que je fais que dans la manière de les présenter. Les nouveaux projets et les nouvelles idées sont mon moteur.
Et j’aime les défis, je m’en mets de nouveaux tout le temps en me réinventant depuis 3 ans.
Chaque fois, on améliore notre organisation. Je gamberge tout le temps pour faire mieux. Sans compter toutes les idées créatives et les envies qui concernent les collections qu’on présente sur le stand.
Pour parler d’une journée type, on vous a fait un petit montage de notre dernière sortie sur la convention rock et Metal Fire Master en octobre dernier : chargement – trajet – montage du stand – ambiance du festival – quelques moments partagés – démontage et retour chez nous.
Je ne suis jamais seule sur un stand, Kat Pinoope m’accompagne partout. Ensemble, on est un binôme de choc, d’efficacité, d’énergie positive et de bonne humeur. Je suis ravie d’avoir rencontrée cette meuf incroyable, cette warrior couteau suisse avec qui je fonctionne si bien et qui est devenue une amie chère.
On est quand même là pour bosser hein 😊
Pour les gros festivals comme le Hellfest et le Motocultor, on peut être jusqu’à 6 sur le stand. Mon mari, mes frères, mes amies. Et on s’arrange toujours pour qu’on puisse chacun son tour profiter de quelques concerts. Même si on ne les fait pas toujours en entier, et à vrai dire c’est même assez rare.
Souvent, on en fait que la moitié, on est quand même là pour bosser hein 😊
Poulettes Sisters, la communauté !
Poulettes Sisters, c’est plus qu’une marque. C’est même presque plus une communauté j’ai l’impression. Est-ce que c’est parce que ce ne sont pas juste des vêtements et accessoires, mais qu’il y a aussi un message derrière, l’esprit metal, de la sororité également ? Comment tu expliques cela ?
Quand j’ai commencé à avoir suffisamment de commandes, mon frère m’a proposé de me faire un site, car je galérais à gérer la logistique.
Et comme c’est aussi un créatif dans sa partie, on a décidé de faire plus qu’un simple site. On a ajouté un club, un espace collaboratif pour partager tout ce qu’on aime : des lieux cools, des évènements, des festivals, des tatoueur(euses).
Toi aussi, t’es une poulette !
Avec le covid, il avait du temps et moi aussi. On bossait ensemble en visio des heures et chaque jour des nouvelles idées nous venaient. On a aussi ajouté des artisans qu’on aimait, le partage de comptes Vinted des nanas de groupe FB, etc.
Un mini réseau social collaboratif est né et a été décliné en application Iphone. Mon frangin a fait ses débuts de développement d’app sur ce projet, comme un TP d’entrainement. L’appli n’existe pas sur Android n’étant pas formé à cette plateforme, mais c’est déjà énorme d’avoir une app mobile !
Bref, on a mis tout notre cœur dans ce club. Et parce qu’on aime partager les pépites qu’on trouve et rassembler les gens autour des choses qui nous animent. On est des passionnés.
Ce club et le groupe Facebook donne un espace d’échange génial. Et ce qui est fou, c’est quand le premier été, en 2021, certaines ont commencer à se rencontrer sur des événements. Se reconnaissant avec un teeshirt, ou un pin’s. Et se tombant dans les bras en se disant « toi aussi t’es une Poulette ! », en publiant des photos de leurs rencontres sur le groupe FB.
On a halluciné !!
En m’adressant à des nanas qui me ressemblent, isolées par leur goûts musicaux un poil extrêmes 😊 et leurs styles forts, on les a réunis.
Une sororité Rock et Metal
Des goûts communs tel que la musique et le style vestimentaire, mais pas seulement.
Il y aussi les valeurs qu’on partagent.
Pas de jugements, on est là pour se soutenir et se motiver, partager du positif.
Post Covid et avec le monde pourri dans lequel on vit, je pense que ça fait du bien de retrouver ses pairs dans un univers cool, sympathique et bienveillant.
Je pourrais faire le parallèle avec l’impression que l’on peut avoir quand on se retrouve dans la communauté metal, pendant les festivals et la dépression post fest quand on retrouve le monde de tous les jours.
Nos festivals metal sont notre utopie finalement. Notre bulle de bonheur, un endroit où on peut être nous à part entière, où on se sent bien avec des gens qui nous ressemblent. Dans une bienveillance et le sentiment d’être en famille, celle qu’on a choisi, qu’on ne retrouve pas ailleurs.
Poulettes Sisters, c’est une marque avec mes créations. Mais c’est aussi une jolie communauté de nanas rock qui partagent plein de choses dans le club et qui papotent dans notre groupe Facebook. Elles se retrouvent aujourd’hui sur des concerts, se marrent ensemble, s’hébergent occasionnellement, s’entraident, se boostent. Bref, une sororité Rock et Metal.
Poulettes Sisters, l’équipe
Est-ce que tu peux nous présenter un peu l’équipe, et comment vous vous êtes rencontrées ?
Je suis arrivée à Tours il y a 3 ans, après avoir quitté la banlieue parisienne. Et ça correspond au moment où j’ai décidé de tenter l’aventure et de me lancer à 100% dans le projet de faire grandir la marque.
Et j’ai rencontré des Poulettes locales
Je ne connaissais personne dans cette ville, et j’ai eu le réflexe d’aller dans le groupe FB des Poulettes demander s’il y avait des Poulettes dans le coin. Afin de sortir boire un café ou une bière, et prendre l’air.
Et j’ai rencontré des Poulettes locales. Notamment une, avec qui avec qui j’ai créé l’association Poulettes l’Assaut, une association loi 1901 qui a pour objet de créer du lien social dans notre univers plutôt rock, punk et metal.
Je cherchais à me créer une vie sociale à Tours, et m’investir dans l’associatif me semblait la bonne façon de le faire. Et surtout, en montant notre propre association avec nos valeurs et nos envies communes. Ce fût pour moi une évidence, puisque j’adore rassembler et organiser des trucs en tout genre.
C’est comme ça que ça a démarré.
Finalement, j’ai trouvé des amies, qui m’ont aidé et qui me prêtent main forte sur les gros festivals. Et l’une d’entre elles Kat Pinoope, vendeuse aguerrie dans le pop vintage pin-up aux multiples talents et avec une expérience proche de mes besoins à ce moment-là, s’est lancé en indépendante pour me suivre sur les festivals tout au long de l’année et venir m’aider à l’atelier.
Parlons justement de l’association « Poulettes l’Assaut« . Il y a des organisations d’évènements, de concerts, des actions caritatives… Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Et quels sont les prochains évènements que vous avez prévus ?
Nos activités et actions sont principalement :
- L’organisation de concert, même si on n’est pas spécialiste et que nous avons surtout peu d’expérience. Mais faire jouer des petits groupes qui veulent passer à Tours ça nous plait.
- On propose du soutien à la scène locale. Par exemple pour des groupes qui ont besoin d’une association pour tenir les entrées. Ou comme sur un petit festival qui a eu lieu en juin dernier, on a prêté main forte en tant que bénévoles au catering, à la sécu et sur un stand de prévention.
- On organise des soirées meufs, mais aussi des soirées mixtes avec des animations funs pour parler de nos actions et faire découvrir « l’Assaut ». Mais aussi pour le plaisir de se réunir et s’amuser.
- On pose des stands avec des outils de prévention comme des préservatifs, bouchons d’oreilles, capotes de verre anti-drogue.
Et pour parler aux gens, on a une arme fatale : on propose, à prix libre, de les maquiller avec des paillettes.
C’est fun et ça permet de prendre le temps de parler avec les gens de solidarité, de prévention et de nos actions.
Même si nous ne sommes pas une asso de prévention en tant que telle, on trouve important de parler de VSS, de protection, de bienveillance. Prendre soin des uns et des autres et profiter de la fête en mode « safe ». Comme ce qu’on propose depuis 2 ans au Motocultor qui nous accueille. Mais aussi sur d’autres festivals plus petits comme le RIIP Fest à Tours.
On leur apporte un peu de chaleur humaine pendant les fêtes de fin d’année
- Chaque année on organise un marché de Noël pour mettre en avant des petites créatrices locales, parfois des créateurs aussi, dans un esprit rock’n’roll, pour trouver des cadeaux de Noël originaux.
D’ailleurs le prochain se déroule le 8 décembre à Tours au bar le Piraat café.
- Tous les premiers vendredis du mois, on collecte des produits d’hygiène féminine devant Carrefour market dans le centre de Tours, avec qui on a un partenariat. On les redistribue ensuite dans des foyers d’urgence, foyers pour ados en insertion, association d’étudiant à la fac… Dans 11 structures maintenant.
- Et enfin notre grande collecte annuelle des Sacs de l’Avent, une grande action solidaire destinée aux femmes en situation précaire.
On collecte des sacs à dos et on demande aux gens de mettre des produits de première nécessité comme un bonnet, une écharpe, des gants, des produits d’hygiène. Mais aussi des petits plaisirs, des gourmandises et du loisirs. Comme un cahier de coloriage, des cartes à jouer, des chocolats, une jolie carte avec un petit mot à l’intérieur.
Bref un cadeau utile et agréable pour dire à ces femmes qu’on pense à elle.
On leur apporte un peu de chaleur humaine pendant les fêtes de fin d’année.
Nous sommes en plein dedans en ce moment, et nous collectons des dons jusqu’au 15 décembre. Vous pouvez trouver toutes les informations sur cette opération ici.
Et pour en faire parler, on organise un concert caritatif le 22 novembre à Tours. 3 groupes viennent jouer pour une soirée animée sous le signe de la solidarité. C’est gratuit, ouvert à toutes et à tous.
On vous propose de venir avec des dons physiques, ou de faire des dons monétaires.
Cette collecte a lieu dans plusieurs départements, grâce à des Poulettes bénévoles d’un peu partout et ça c’est juste génial ! On supervise tout sur notre Discord, on les accompagne, on leur donne les affiches, les flyers et on leur dit comment démarcher des commerçants pour devenir points de collectes, pour trouver les centres d’hébergements d’urgence pour les distributions. Ce qui permet de répliquer ce qu’on fait à Tours, ailleurs.
A ce propos, une filiale de notre association est née à Clisson, Poulettes l’Assaut – Hell a Woman, qui organise depuis la rentrée aussi des évènements de leur côté, calqué sur ce qu’on fait à Tours. Elles ont organisé leur premier concert caritatif le 9 novembre dernier et ont aussi plein de projets. C’est cool ça se multiplie😊
Mais pourquoi pas un festival un jour, j’y pense…
Est-ce que tu as d’autres idées en tête, pas encore concrétisées mais que tu aimerais beaucoup mettre en place ?
Des idées je n’en manque pas, c’est du temps qui me manque ! Et il faut le dire des moyens financiers, faire tourner tout ça et assumer ma vie de famille.
J’ai un mari et 2 enfants de 8 et 13 ans. Ce n’est pas simple, mais c’est passionnant et je vis une aventure incroyable. Et je fais tout pour que ça perdure.
Si tu me demandais ce que je ferais si demain je gagne au loto ? Bah oui, il ne faut pas se mentir, l’argent ça aide… Je développe la marque à fond, je vais vers l’international et je me décharge des parties logistique et fabrication. Je monte un atelier pour fabriquer en autonomie avec des équipes. Et je passe plus de temps dans la création et l’organisation de trucs cools.
Why not un festival Poulette, un truc fun et décalé réunissant tout ce que j’aime : la musique, le fun, l’inattendu et les sports à roulettes… skate, roller, BMX…
Sérieusement, de manière plus réaliste, là tout de suite, je souhaite réussir à pérenniser la marque et l’association. Continuer à vivre tout ça en encore plus grand !
Mais pourquoi pas un festival un jour, j’y pense…
Poulettes Sisters et la musique
Parlons un peu musique. Il y a une grosse composante metal derrière Poulettes Sisters. Mais qu’est-ce que tu aimes bien écouter ?
Mes premiers amours d’ado sont tres punk rock et rock alternatif. Et un peu toute la musique que tu trouves dans les BO de vidéos de skates et BMX. Mon premier concert à mes 16 ans fût Deftones.
Depuis mes 15-16 ans, j’écoute du Nirvana, Hole, Red Hot Chili Peppers, Muse, The Smaching Pumpkins, PJ Harvey, Protishead, Deftones, Pearl Jam, Beatie Boys, Green day, NOFX, Pennywise, Linkin Park, The offspring, Primus, Rage against the machine, Metallica, Black Sabbath, Cypress Hill. Et du Trip Hop, Massive Attach, Wax Tailor que j’écoute toujours d’ailleurs.
Tout ça vient se mélanger avec du rock des années 60 comme Nate King Cole, The Animals, The baseballs, Aretha Franklin, Nina Simone, Bruce Ruffin, Lynyrd Skynyrd. Et je suis aussi une grosse consommatrice de reggae roots. J’aime le son de cette époque.
Ça a ensuite évolué vers du Petrol Girls, Bikini kill, the runaways et d’autre groupes de punk Grrrl power d’une part. Et d’autre part du Korn, Slipknot, Skindred, Gojira, Chevelle, System of Down, Avenged Sevenfold, In this Moment, Lamb of god, Siberian Meat Grinder, Zeal and Ardor, Machine Head, Mass Hysteria, Jinger, Infected Rain, Akiavel… Et je ne vais pas vous faire toute ma playlist, elle est longue…
Découvertes musicales
On est friands de découvertes chez HexaLive, est-ce que tu as quelques pépites découvertes récemment que tu aimerais nous partager ?
Comme vous, j’adore découvrir des groupes et récemment je kiffe Unprocesses, Fever 333, Wage war, Otep, Seeds of Mary, MF Crew et Pussy Miel (découvertes à l’Xtreme fest). Elles viennent jouer à notre concert caritatif ce 22 novembre.
Madam, Falling in Reverse, Jiluka, The Bridge City Sinners, Cobra, the impaler (découverts au Hellfest). Devil Driver, Bad Omens, Last Hounds, Polaris, Fallcie, les rennais de Ab-Natural…
Les meilleures découvertes, je les fais sur les festivals quand je pars en pause du stand. Et ces 3 dernières années, ce fut Hippotraktor, Revnoir, Hipskör, Shaârghot, Locomuerte, Hanabie, Avatar, Crisix, Alien Weaponry, et j’en oublie plein….
Les concerts
Dernier concert passé, et prochain concert prévu ?
Derniers concerts : je vois pas mal de groupes sur les festivals et je kiffe ça, donc beaucoup de concerts même si parfois je ne les vois pas en entier. Les derniers datent du Fire Master.
Le dernier festival sans bosser : Le SID Fest à Tours en septembre avec Rise of the Northstar, Drop dead Chaos et Sidilarsen et d’autres.
Le dernier gros concert que j’ai fait sans bosser : Gojira à Bordeaux, un de mes meilleurs concerts !
Sinon on bouge régulièrement voir des petits groupes qui passent à Tours dans des bars concert. Et le dernier j’ai découvert Ice Sealed Eyes et Eiga, bien cool.
Je vous partage la playlist collaborative du Poulette crew : https://deezer.page.link/8SyFUu3qGPqRCTHd9
Merci beaucoup pour cette interview !
Interview réalisée par Arnaud Guignant
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