Merzhin

Replaçons l’action, dans le tumulte rassurant d’un petit café parisien, Pierre chanteur de son métier côté banquette et qui commande un café long est sur le point de nous parler d’un sujet qu’il maîtrise bien : Merzhin.

Hexalive : Merzhin… Musique Bretonne ou rock Français ?

Pierre : Très bonne question en fait, le groupe a suivi une évolution assez particulière, c’est vrai qu’au départ on a commencé par jouer une musique festive et basée sur des mélodies bretonnes et des instruments bretons comme les bombardes. Mais on avait 18/19 ans maintenant on en a 30 et notre musique à évoluée avec nous, on est très attaché au rock même si c’est la musique bretonne qui nous a réunis. L’évolution c’est peut être le mélange des deux, par exemple, Ludo qui joue les vents au sein du groupe s’est mis au saxophone.

Hexalive : Le public breton est différent du public extra-breton ?

Pierre : Tu ressens la différence oui, déjà le public breton a une chance énorme, c’est qu’il est dans une région où il y a une multitude de festivals et de concerts. Il y a donc une grande ouverture musicale, en tout cas c’est vrai qu’on tourne principalement dans cette région et dans les environs.

Hexalive : Mais quand tu es sur scène le rapport au public est-il le même ?

Pierre : C’est différent, car je pense qu’en Bretagne il y a des gens qui nous connaissent pas forcément et qui viennent nous découvrir tandis qu’à l’extérieur, ce sont des gens qui connaissent Merzhin et le public sera à la limite plus chaud.

Hexalive : En visitant le site de Merzhin, j’ai découvert une production abondante …

Pierre : Oui c’est vrai, il y a eu quelques EP, avec le live on en est à notre quatrième album sans compter notre enregistrement en Inde, qui en soit est aussi un EP (autoproduit) et qui a été enregistré dans le cadre d’un plan alliance française.

Hexalive : Au regard de votre participation à la compilation de l’ UNISEP contre la sclérose en plaques, est ce que tu considères Merzhin comme un groupe engagé ?

Pierre : Engagé je ne sais pas mais nous avons dans notre entourage des gens atteints de cette maladie et il a été important pour nous de participer à cette compilation. Un exemple aujourd’hui Merzhin reçoit une 40ène de demande de concerts caritatifs par an et nous ne pouvons pas nous engager dans toutes les causes non plus alors on essaye d’en faire au moins quatre ou cinq pour des causes qui nous touchent particulièrement.

Hexalive : Il y a un nouvel album prévu pour 2009, va-t-il s’inscrire dans cette évolution que prennent les albums au fur et à mesure, devenant un peu moins festifs et un peu plus matures ?

Pierre : On marque en effet une évolution, avec tous ces concerts on a rencontré des tas de gens qui nous ont apporté leurs expériences et qui nous nous ont marqué dans cette évolution plus sérieuse que prend le groupe. On est moins festif qu’avant mais ce qui nous touche aujourd’hui c’est plus l’aspect social, la musique n’est pas qu’un divertissement, c’est devenu notre métier et elle doit servir à parler du contexte social dans lequel ont vit. On a aussi une approche plus intime, et une réflexion qu’on essaye de développer au travers de nos textes.

Hexalive : En ce qui concerne le CD Live on ressent que vous vous êtes fait bien plaisir, en général vous êtes plus dans votre élément sur scène ?

Pierre : Pour ce qui est sur le CD c’est un vrai live enregistré uniquement sur deux dates dans une salle que l’on connait bien avec un public d’habitués. On a voulu un son brut de décoffrage parce que c’est comme on est. On est en effet surtout un groupe de live après près de 400 concerts en 10 ans !

HexaLive : Question sérieuse, comment tu vois l’industrie musicale et comment vous vous placez là dedant ?

Pierre : Si tu veux Merzhin s’inscrit dans un contexte particulier, quand nous avons commencé il y a 10 ans, c’est un ami qui a monté un label et qui nous a produit. On est toujours avec ce label aujourd’hui et vis-à-vis de BMG, nous proposons et ils décident de prendre ou de ne pas prendre. Nous sommes donc autoproduits chez BMG !

Hexalive : Quant à la distribution ?

Pierre : Le marché à évolué et est devenu difficile pour tout le monde. Les plateformes physiques de distribution ne proposent plus aux gens que des produits dont le succès est assuré, exit les autoproductions. Pour ce qui est d’internet la solution du titre par titre n’est pas une bonne chose pour autant car un album, c’est pas des titres classés par ordre alphabétique mais un choix délibéré …

Epilogue :Y’a pas a dire ils sont sympas ces bretons définitivement je vais me mettre au Chouchen moi !

Interview réalistée par Williams

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