Dans le cadre de sa carte blanche avec la Philharmonie de Paris, Jeanne Added a consacré un concert basé sur le songbook de Joni Mitchell. Égrenant les titres connus ou moins connus de l’artiste canadienne qu’elle confie volontiers écouter quotidiennement… Et quand on sait que Jeanne Added est avare de confidences, c’est dire à quel point cette artiste doit être importante pour elle.
Autre point significatif, selon moi : le fait que le concert soit programmé le 21 avril. Où l’on commémore le décès de Prince, autre artiste majeur pour Jeanne Added. Je crois d’ailleurs avoir lu que Prince était aussi fan de Joni. Et que c’est la raison pour laquelle il l’a citée dans le titre « The Ballad of Dorothy Parker ». Jeanne Added indique d’ailleurs l’avoir découverte ainsi via son autre idole.
Pour ce concert, qui devrait être unique, Jeanne Added était accompagnée de Marc Ducret (guitare), Vincent Courtois (violoncelle) et Sarah Murcia (contrebasse). Mais aussi avec ses partenaires du groupe de jazz Yes is a Pleasant Country : Bruno Ruder (piano) et Vincent Lê Quang (saxophone, arrangements).
Le groupe Yes is a Pleasant Country reste actif et propose épisodiquement des concerts, au gré des agendas des différents membres. Leurs concerts en commun restent (trop) rares (le dernier remonte à juin 2021).
L’écrin de la salle Boulez se prêtait parfaitement à ce concert. Ce dernier était quasiment complet, malgré le peu de communication de Jeanne Added à ce sujet. Mais c’est souvent le cas avec elle.
Ce serait d’ailleurs intéressant de savoir qui du public était venu pour Jeanne Added. Et qui était venu pour voir une artiste interpréter le répertoire de Joni Mitchell.
Selon moi, le public était constitué pour 1/4 du public de Jeanne Added, 1/4 pour Joni Mitchell et 1/2 d’abonnés de la philharmonie qui viennent découvrir des concerts en faisant confiance aux programmateurs de la salle (…je fais aussi pareil dans certaines salles où je suis abonnée…).
Les applaudissements nourris à la fin du concert, puis du rappel ont toutefois montré qu’elle a su conquérir l’ensemble du public présent.
Les musiciens sont entrés en scène suivis de près par Jeanne Added. Habillée d’une robe fourreau blanche égayée de quelques couleurs, cheveux mi-longs comme on a dorénavant l’habitude de la voir.
Le piano de Bruno Ruder est placé sur le côté gauche de la scène (côté Jardin), Vincent Lê Quang et son saxophone soprano sont derrière lui, il y a ensuite la contrebasse de Sarah Murcia (qui fait aussi quelques chœurs), Vincent Courtois et son violoncelle, puis Marc Ducret et ses guitares.
Jeanne Added se trouve devant avec un pupitre qu’elle tourne au gré des morceaux.
Assez vite j’ai été surprise de voir à quel point cette orchestration en acoustique mettait sa voix en avant. Ayant ainsi l’impression de la re-découvrir sur certains titres.
Je n’ai pas réussi (ni pensé 😅) à noter les différents titres constituant la set list. Aussi, je ne me risquerais pas à essayer de la faire a postériori.
Il y avait bien sûr quelques classiques de Joni Mitchell. Mais aussi plusieurs titres moins connus issus plutôt des 1ers albums de la prolifique carrière de l’artiste canadienne.
De temps en temps, Jeanne Added questionnait les spectateurs pour qu’ils disent de quel album tel ou tel titre était issu…. Peu osaient répondre.
Avec d’autres spectateurs nous avons aussi relevé l’absence de « in-ear monitors » pour l’ensemble des musiciens, y compris Jeanne Added.
Toujours est-il que le son dans la salle était très bon, très net. J’ai moi-même assez vite retiré mes protections d’ailleurs.
Jeanne Added était très concentrée, du coup elle était moins souriante qu’à son habitude.
Elle disait être très fière et chanceuse d’être accompagnée des musiciens qui l’entouraient sur scène. Qu’elle a d’ailleurs présentés à plusieurs reprises tout au long du concert.
Elle est également parue extrêmement émue avant de commencer le titre « The Ballad of Dorothy Parker » de Prince, seule incartade au songbook de la soirée. Ce titre était combiné avec « help me » de Joni Mitchell.
Pont parfait entre ses 2 idoles, en ce jour qui était si particulier pour les fans du kid de Minneapolis.
Une très belle soirée de concert, où une artiste a su rendre hommage au travail d’une de ses idoles. En magnifiant son travail, sans chercher à le copier, ou à copier les très nombreuses reprises déjà effectuées en la matière.
Je ne peux qu’espérer qu’il y ait eu une captation audio (ou vidéo de l’ensemble)…..
Chronique : Magali Clochet
Photos : M. Guthfreund / Philharmonie de Paris
