Festival Les Gueules Rouges à Saint-Martin-de-Valgalgues

L’été approche doucement avec ses gros festivals. Et le mois de mai nous en propose déjà des plus petits à taille humaine dans des lieux ruraux de notre bel hexagone. Aussi, pour ce dernier long week-end du mois de mai, c’est à Saint Martin de Valgalgues, à côté d’Alès dans le Gard, que se tenait la 6eme édition du Festival les Gueules Rouges.
Véritable rendez-vous festif mêlant animations d’arts de rues et concerts envoûtants, le tout sur un fond d’échange et de solidarité, cet évènement incarne de belles valeurs et un fort engagement en faveur de la culture pour tous.

Clara Sanchez

Clara Sanchez au Festival les Gueules Rouges

Pour commencer cette édition, CLARA SANCHEZ démarre la soirée. Clara, c’est un petit bout de femme frêle venue du Sud-Ouest. Elle arrive seule accompagnée de son accordéon sur cette scène immense qui semble l’engloutir. Elle parait timide et le public aussi car un peu éloigné des planches.
Souriante, elle entonne alors son premier morceau sous les notes vibrantes de son instrument. On découvre alors un univers qui nous rappelle une époque d’autrefois à la croisée d’Edith Piaf et de Jacques Brel.

Elle nous raconte des histoires de la vie de tous les jours enrobées de poésie. La magie opère. Le public se rapproche et s’amasse au pied de la scène. Avec cette ambiance de bal musette, certains se mettent à valser au milieu de la foule. Les applaudissements montent en intensité à chaque fin de morceau. Pour les derniers titres, elle est rejointe par Dorian, un percussionniste joueur de cajón.

Sa prestation touche doucement à son terme. Mais le public sous le charme de sa bonhomie, de son sourire et de ses grands yeux joyeux en redemande. Elle nous offre alors en rappel le traditionnel “Mon amant de Saint-Jean” de Lucienne Delyle qui est repris en chœur par le public. Et qui lui vaut une ovation bien méritée pour ce moment rempli de nostalgie et de bonheur musical.

Cachemire

Cachemire au Festival les Gueules Rouges

Changement d’ambiance avec le groupe CACHEMIRE et son rock’n’roll qui décoiffe.
La foule est bien plus massive à présent. Les fans sont là arborant leur t-shirt à l’effigie du groupe. L’intro à l’ambiance western de leur troisième album “Dernier Essai” est lancée. Cela annonce d’une part le titre suivant “Criez”, vu que les 2 titres s’enchaînent ainsi sur l’opus. Et d’autre part que cela va commencer très fort.

Pantalon court, veste orange à étoiles noires sur le dos, chaussettes blanches Adidas et casquette de la marque Crève estampillée “Mange tes dents” vissée sur la tête, c’est ainsi que surgit Fredbastar à côté de ses 4 acolytes musiciens. J’avais vu juste ça commence en effet très fort. Le chanteur de CACHEMIRE est une vraie bête de scène et il sait enflammer la foule.
Le premier refrain entraînant aide sans difficulté à faire chanter les connaisseurs comme les novices. Freddy lance “Et tu dis yeah!« , le public répond “yeah !”. Freddy relance avec “Et tu dis wow » et le public renvoie un “wow !”.

Avec énergie, ils enchaînent ainsi huit morceaux de leur dernier album. On a droit à des titres accrocheurs et forts en texte. Comme “Rouge” qui critique la vie politique, “Influenceur” qui laisse à réfléchir sur les réseaux sociaux. Ou encore “Déconnecte” pour lequel Freddy demande au public de ranger son téléphone portable. Parce que les vrais souvenirs perdurent dans notre tête et pas sur un écran.

Sur “Les petits poings” un wall of death ouvre le morceau pendant que le reste du public reprend en chœur un “ho ho ho ho ho hooooo” envoûtant.
S’ensuit la ballade “Plus tu me” sur laquelle le chant aigu atteint un niveau impressionnant. La reprise “La nuit je mens” de BASHUNG tourne la page des nouveaux morceaux. Et succèdent alors sept morceaux tirés des deux premiers albums. Tous aussi énergiques avec des riffs de guitare lourds et des refrains enivrants dont “Eric Cantona”, “La veste” ou “Photochope moi”.

Freddy dans un intermède chauffe la foule à reprendre avec lui le fameux “wazaaaaa” de la pub de Budweiser de 1999. Le groupe termine sur “Moi être roi” qu’il rallonge afin de remercier l’organisation du festival et ses bénévoles, le staff technique, le public et surtout les parents qui amènent leurs enfants à des concerts de rock’n’roll.
Freddy en profite pour faire monter quelques enfants sur scène et leur montrer l’émotion que procure la fusion entre la scène et le public. Le show se termine sur les notes de “Kashmir” de Led Zeppelin. Les spectateurs saluent la performance sous un tonnerre d’applaudissements. Les lumières s’éteignent et les roadies s’activent déjà pour le changement de plateau.

Tagada Jones au festival Les Gueules Rouges

Tagada Jones au Festival les Gueules Rouges

La soirée est déjà bien avancée mais la foule est toujours là plus chauffée que jamais.
Les TAGADA JONES arrivent pour conclure cette 6eme édition sur une intro aux sonorités plutôt électroniques et entament directement avec “Le dernier baril”. La déco fait son effet. Avec un immense étendard derrière la batterie, barils sur les côtés reprenant le nom du groupe et feux d’étincelles géants.

En cette année 2024, le quatuor rennais poursuit la tournée de ses 30 ans de carrière. Et oui, 30 ans déjà. Le temps passe parfois vraiment très vite. Les TAGADA JONES sillonnent ainsi la France à la rencontre de son public. Ils remplissent des salles entières, se voient à l’affiche du mythique Olympia le 1er juin 2024 mais participent aussi à des petits festivals comme celui des Gueules Rouges.
Depuis toutes ces années, le groupe n’a pas changé de cap. Toujours la même rage, le même combat et cela se ressent sur scène comme dans la fosse. Le public très punk pogote dans tous les sens et reprend à tue-tête les refrains comme sur “Je suis démocratie”, “Zéro de conduite” ou “Tout va bien” pour ne citer que ceux-là.

Cette tournée anniversaire offre un répertoire rétrospectif des meilleurs titres du groupe. Quasiment pas de pause entre chaque morceaux qui sont joués à la perfection presque machinalement, tellement le show est bien rodé. Vu les décennies passées, le mot “expérience” prend toute son ampleur. Le public est alors conquis par les vingt compositions qui combinent la setlist.
L’incontournable “Morts aux cons” transforme la fosse en une marée humaine qui hurle jusqu’à la lune le “la-la, la-la-la-la, la-la-la-la, la-la-la-la” d’introduction.

La fin est proche. Niko prend alors le micro pour rappeler que si les TAGADA JONES sont ici ce soir c’est parce que d’autres groupes les ont inspirés dans leur jeunesse. Ils rendent ainsi hommage au groupe PARABELLUM en jouant l’indémodable “Cayenne” qui est repris par les voies de l’assemblée qui leur fait face. Au milieu du morceau, Niko remercie à son tour l’ensemble de l’organisation. Et évidemment par le public avec lequel le groupe vibre grâce à ses échanges incroyables depuis toutes ces années.

Le rideau se ferme sur ce concert où des artistes aux influences variées ont partagé la scène le temps d’une soirée.
Merci aux Gueules Rouges de nous avoir permis de découvrir leur festival à taille humaine qui regorge de capacités et de qualité.
Hâte de voir la programmation pour 2025.

Texte et photos : Alex / Studio Dysphanie Concert (instagram)

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