Distortion Festival #1

La première édition du festival Distortion s’est tenue à l’Estérel Arena de Saint-Raphaël dans le Var le 28 septembre 2024. Ce type d’événement étant plutôt rare dans ce coin de France, autant dire que ce fût un moment fort pour les fans de Metal de la région, qui ont répondu présent en masse pour cette soirée explosive.
A l’affiche Septaria, Eihwar, Sylvaine, Darkenhöld, ACOD et Celeste.
Retour sur cette soirée où la brutalité et la beauté du métal se sont entremêlées pour un spectacle inoubliable.

Septaria

Septaria au Distortion Fest 2024

Le festival débute avec Septaria. C’est un jeune groupe en provenance d’Aix en Provence et la tâche de chauffer le public leur revient.

Les musiciens, concentrés, enchaînent leurs morceaux avec la fougue de la jeunesse. Leur musique mélange divers styles de Metal mais se résumerait plutôt à une fusion de Post-metal et de Progressif.
La recette fonctionne bien car le public adhère totalement à leurs compositions bien travaillées comme “Centaure” ou” “Psyché”.

Sur le dernier morceau, le bassiste se transforme en saxophoniste et de son cuivre les sonorités apportées donnent un côté très planant. En nous quittant, Hugo, un des deux chanteurs/guitaristes annonce la sortie de leur premier album prévue en novembre.

Eihwar

Eihwar au Distortion Fest 2024

Place ensuite au pagan-viking de Eihwar, qui apporte un souffle épique et tribal au festival. En parlant de festival, le groupe a d’ailleurs  reçu un très bel accueil en juin dernier au Hellfest sur la scène de la TEMPLE.

C’est donc un changement radical dans l’ambiance. Un couple de trentenaires à côté de moi m’informent ne pas être des fans de Metal mais être venus ce soir exprès pour Eihwar. Ils ont découvert le groupe sur les réseaux et quand ils ont vu qu’il passait dans le coin, ils n’ont pas hésité à prendre leurs places.
Sur scène, ils ne sont que deux. Asrunn, en mode femme Berserker, nous délecte des ses envolées lyriques au chant, tandis que Mark s’occupent des rythmiques et pousse également la voix d’un ton plus grave.

Pour les amateurs du pagan-viking, Eihwar c’est un peu le Danheim made in France. Les rythmiques de “Ragnarök” ou “Baldr”, sur lesquelles Mark ajoute électroniquement des sonorités d’autres instruments, rappellent la cadence de marche des anciens guerriers au champ de batailles. Le groupe nous a fait ainsi voyager en terres scandinaves pendant 45 minutes de communion dans une ambiance chamanique.

Sylvaine

Sylvaine au Distortion Fest 2024

Sylvaine prend ensuite possession de la scène. Avec son mélange de shoegaze et de post-black metal atmosphérique, la parisienne d’adoption offre une parenthèse de douceur mélancolique dans cette soirée. Elle aussi était cette année sur la scène de la Temple au Hellfest. Le show est un peu plus court ce soir mais on y retrouve une setlist quasiment similaire avec entre autres “Nova” en intro, “Earthbound”, “Abeyance”, ”Fortapt”, “I close my eyes so I can see” et “Eg er Framard”.

Sa voix douce et pure flotte au-dessus d’un océan de guitares distordues et de percussions lentes, créant une ambiance à la fois poignante et envoûtante. Les jeux de lumière accentuent aussi cette sensation d’apesanteur, plongeant l’Estérel Arena dans un véritable cocon. Le public, pourtant habitué aux sonorités plus dures, se laisse volontiers porter par cette vague d’émotions. Sylvaine démontre avec brio que le métal peut aussi être synonyme à la fois de fragilité et de profondeur.

Darkenhöld

Darkenhold au Distortion Fest 2024

Le festival se poursuit avec le black metal médiéval des niçois de Darkenhöld.
Les premiers riffs résonnent comme l’appel des anciens châteaux fortifiés dont le groupe s’inspire tant. Sur scène, les membres de Darkenhöld dans leurs tenues apparaissent tels des  seigneurs d’une autre époque. Bien que le groupe existe depuis 2008, c’est une découverte pour ma part ce soir.

Dans le public, il y a des fans de la première heure qui headbanguent avec frénésie au premier rang. On se laisse rapidement envoûter par cette atmosphère mystique. Les compositions, plutôt épiques, rappellent des batailles oubliées et des forêts ancestrales.
Les growls déchirants du chanteur s’élèvent au-dessus d’un mur de son solide, tandis que les guitares délivrent des mélodies aiguisées comme une épée.

ACOD

ACOD au Distortion Fest 2024

On continue à s’enfoncer dans les ténèbres avec ACOD et leur death/black metal. Les Marseillais sont attendus de pied ferme par leurs fans qui ont fait le déplacement, et ils ne déçoivent pas.

La batterie, déchaînée, propulse des rythmes frénétiques, tandis que les guitares tranchantes découpent l’air comme des lames acérées. Le public, galvanisé, se replonge dans le chaos surtout que Fred, le chanteur, réclame des circle pits qui sont parfaitement exécutés.

Sept titres sont interprétés dont cinq de l’album “Fourth Reign Over Opacities And Beyond”. On aura droit uniquement à “Son of a God” tiré du dernier E.P sorti cette année. Cela n’empêche pas ACOD de délivrer une performance sans failles, où chaque morceau est un hymne à la noirceur et à la puissance.

Celeste

Celeste au Distortion Fest 2024

Le clou de la soirée arrive enfin avec Celeste (ndlr : vus à la Boule Noire pour leur Release Party). Connus pour leur blackened sludge, les Lyonnais offrent un show à la hauteur des attentes.

Dès leur entrée en scène, les lumières rouges, presque infernales, plongent l’arène dans une atmosphère suffocante. Les membres de Celeste, reconnaissables à leurs lampes frontales rouges, semblent surgir des ténèbres pour délivrer leur vision unique du Metal. Leur musique lourde emporte tout sur son passage.

Le public se laisse engloutir par cette vague sonore d’une intensité inouïe. Les hurlements du chanteur se mêlent à des nappes de guitares abrasives, créant une symphonie apocalyptique qui laisse les spectateurs sans voix. Les images de certains de leurs clips sont projetées en même temps derrière le batteur rendant l’ambiance encore plus suffocante quand on connaît leur esthétique.

Sur ces notes sombres, la soirée touche à sa fin et le public, ayant fait son stock de décibels, quitte doucement les lieux.

Conclusion du Distortion Fest #1

Verdict de cette soirée : une réussite pour la scène Metal dans le Sud !

Le festival Distortion a réussi son pari : rassembler des passionnés de Metal autour d’une programmation de qualité, variée et audacieuse. Le public, nombreux et enthousiaste, a répondu présent, confirmant que la région a soif de ce type d’événement.

En une seule soirée, l’Estérel Arena s’est transformée en un temple dédié aux sonorités extrêmes, porté par une organisation sans faille. L’ambiance était festive et chaleureuse, avec une belle affluence dès les premières heures, prouvant que l’événement avait déjà conquis le cœur du public.

Si cette première édition est une indication de l’avenir, Distortion pourrait rapidement devenir un rendez-vous incontournable.

Texte et photos : Alex / Studio Dysphanie Concert (instagram)

2 commentaires sur « Distortion Festival #1 »

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