4 octobre 2007 – Soko et Sharko à la Flèche d’Or

Venir les mains dans les poches à la Flèche d’Or un soir d’affluence expose à rester à la porte si on n’arrive pas suffisamment tôt. Pas question pour moi de manquer les SHARKO, venus de Belgique avec leur excellent album MOLECULE, et qui sont en résidence trois jeudis d’affilé.

Me voici donc devant la salle dès dix-neuf quinze pour, d’un rapide coup d’œil, prendre toute la mesure du (relatif) ridicule de la situation. Car je suis seule. Absolument seule. Et les portes ouvrent à vingt heures. Pas avant. Deux jeunes hommes viennent néanmoins partager mon grand moment de solitude, ce qui nous rapproche suffisamment.-  » Vous êtes venus pour SHARKO ?  » leur demandes-je, de cette intonation qui transforme une interrogation en affirmation.

En fait pas du tout, les deux viennent du grand sud de Paris, pour juger sur pièces la prestation de la française de SOKO qu’ils ont programmé pour la saison de musique de la commune de Dampierre en Burly, près d’Orléans. –  » Tu te rends compte, c’est sa dernière date en France avant quelques mois ! Et c’est gratuit ! Alors on a pensé qu’il valait mieux venir à l’avance ! » J’avoue bien volontiers que non, je ne me rends pas compte. A tort très certainement, puisqu’un rapide coup d’œil à son mySpace m’avait déjà interpellé plus tôt dans la journée. Plus de 750 000 visites et près de 25 000 amis, c’est plus que rare pour une artiste française : le  » buzz  » est manifeste.

La jeune femme, également comédienne (Les Copines, Au Secours J’ai 30 ans, Ma Vie sans Meg Ryan,…) est seule en scène avec un guitariste. Pas n’importe lequel faut-il le préciser. Celui de Jean-Louis Aubert. Excusez du peu. Elle, ne joue d’aucun instrument. Elle, est là pour chanter et rien d’autre. La voix est juste et claire, un peu mutine, très agréable à écouter en tout cas. Autour de moi des comparaisons sont avancées avec CocoRosie, même Bjork à certains moments … Les compositions sont plutôt folk, légères et gaies, font penser à de la musique de pub. Même si je suis loin de tomber de ma chaise, la jeune femme affiche une belle fraîcheur en tout cas (et un joli minois). Il paraît qu’elle est en train de choisir sa maison de disque, et que ces dernières font la queue devant sa porte. A suivre donc !

A sa suite, les anglais de  » The Rodeo  » nous projettent dans le Sud des Etats-Unis avec une musique Country aux accents plutôt rythmés. Mais le premier amusement passé, on retourne aux discussions de salon avec les copains dans le coin resto qui surplombe les rails.

Vers vingt-deux heures trente débarquent enfin les SHARKO – David (voix et basse), Teuk (basse) et Julien (batterie) – sous les acclamations d’un public qui s’avère donc être également venu pour les voir. Très rapidement, le groupe, solidement campé sur ses deux pieds, captive l’attention de la salle. Le leader est ultra charismatique, excessivement généreux. Il se dépense sans compter et n’hésite pas à aller au contact, haranguant le public pour le faire chanter, descendant dans la salle pour fendre la foule avant de monter debout sur le bar. Chez certains c’est une mise en scène, chez d’autres, la marque d’une authenticité brute qui ne fait aucun doute. C’est la première fois que je les vois en live et je suis séduite par le contraste entre les physiques relativement trapus, l’énergie très masculine du groupe et la finesse des compositions et des textes. La voix, également, est très belle et originale. A peine éraillée, forte, assurée, singulière en tout cas. J’adore. Un regard autour de moi et je saisis des visages au sourire éclatant, des danseurs, un gros dynamisme qui s’est propagé dans le public, à la fois empreint de bonne humeur et de tension. Cocktail explosif. Et excellente prestation que l’on aurait voulu beaucoup, beaucoup plus longue et qui sera, pour le plus grand plaisir de tous, saluée par un rappel, le premier auquel j’assiste à la Flèche d’Or.

Je rate le dernier groupe (Euro Childs) et plus tard la prestation DJ de Sue du groupe Pravda pour aller rejoindre mes amis en terrasse extérieure autour d’un dernier verre, avant de rentrer chez moi en chantonnant :  » No Contest, I am the Best  » !

Isatagada

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