3 mai 2007 – Smooth au Nouveau Casino

Je peux louer (entre autres, mais notamment) le festival des primeurs de Massy qui m’a permis de découvrir le groupe SMOOTH il y a de ça un an et demi. Lorsqu’on découvre un groupe sur scène et que c’est de cette façon qu’on en tombe amoureux, on sait qu’on pourra le voir et le revoir sans jamais être déçu.

Et SMOOTH est bien un groupe de scène ! Le grand Sinclair lui-même ne s’y est pas trompé, qui les a littéralement kidnappé pour sa première partie lors de sa tournée cette année. C’est ainsi qu’en février dernier, après la petite salle de banlieue parisienne, j’ai revu ces trois là au Zénith de Paris. Rien que ça ! Enormissime. Oui enfin, énormissimement trop court aussi. Impossible de se contenter de la demi-heure réglementaire et de laisser la place à la  » deuxième partie  » sans regrets : il fallait se guérir de la frustration, et ne pas les manquer au Nouveau Casino où ils jouaient en ce trois mai, lendemain de débat électoral.

Bien entendu, la salle, est pleine. Bien jolie salle d’ailleurs que celle du Nouveau Casino, avec sa taille humaine, presque intime, ses lustres au plafond, son bar rouge surplombé de deux énormes lampes de table d’opération, son petit escalier menant à la mezzanine où l’on peut se vautrer dans des fauteuils bas. Bien jolie aussi pour sa programmation avant-gardiste : on sait ici, en général, repérer les talents avant qu’ils n’explosent.Après une première partie plutôt étonnante choisie par la programmation de la salle justement, et sur laquelle je ne m’attarderai pas, les SMOOTH entrent en scène. Trois trentenaires du type  » gendre idéal « , plutôt BCBG, plutôt agréables à regarder : Nicolas, à la basse et à la programmation, Christophe, à la batterie, et David enfin, le charismatique chanteur, aux claviers, mélodica et guitare. Je simplifie pour être honnête, en fait ils sont tous trois multi instrumentistes ! Et puis allez, je me rattrape, je ne voudrais pas que vous pensiez qu’ils sont aussi sages que je viens d’essayer vous le faire croire. Bien au contraire, c’est le moment de balancer : ces trois là sont un peu fous ! Ne serait-ce que par leurs influences qu’ils mélangent allègrement et citent sur le titre  » I Am « , offert en rappel : Les Doors, les Beatles, Steevie Wonder,… Le résultat est explosif : musique funk, électro et saoul, jazzy par moments, très dansante, festive, toute la salle est embarquée !

Le son n’est pas le seul témoin de leur folie douce. Car aller voir les SMOOTH c’est aussi en prendre plein les yeux. Principalement parce que, et c’est si rare, ils jouent vraiment ENSEMBLE. D’ailleurs Ils JOUENT tout court, un jeu dont le bonheur qu’ils en retirent semble aussi fort que celui de l’enfance. Je ne connais pas tellement de musiciens qui se déplacent pour se positionner en face l’un de l’autre de cette façon, qui s’éclatent en groupe, qui ont un sourire explosé quand ils se regardent, qui s’amusent à ce point. C’est assez fantastique à voir, des gens aussi heureux sur scène. C’est très communicatif. On donnerait cher, à vrai dire, pour ressentir ce que visiblement, ils sont en train de vivre devant nous… Las, les SMOOTH sont généreux, je parie qu’ils perçoivent cette petite jalousie que je partage sûrement avec d’autres. A moins qu’ils ne se rendent compte à quel point cette chance qu’ils ont est exceptionnelle. Qu’ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas la garder pour eux seuls.

Alors voilà. C’est la troisième fois que je les vois, et comme les deux fois précédentes, il arrive toujours un moment, dans leur set, où ils offrent ça au public. C’est la magie encore une fois renouvelée. Personne ne sait résister à un tel appel, aux mains levées, aux sourires immenses qui nous sont, cette fois, adressés, à cette invitation qui ne se refuse pas. Le Nouveau Casino tout entier danse, s’amuse, reçoit et renvoie à son tour. Quand ce moment s’achève, quand le concert se termine, je m’en irai en gardant l’image de tous ces visages heureux, d’un David descendu dans le public avec sa guitare, de cette jolie pause dans le quotidien qui fait du bien.

A bientôt les garçons, et merci : c’est chouette comme la vie peut être belle en musique …

Isatagada

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