17 décembre 2008 – DAhLIA @ Glaz’art

Vous savez ce qui est un signe indéniable de fan-attitude absurde ? C’est quand vous vous retrouvez à écouter en boucle un atroce (pour la saturation s’entend) enregistrement de concert en boucle.

J’avais connu, pourtant, une longue période de rémission. Et même oublié le retour des excellents DAhLIA sur scène en ce 17 décembre 2008, débordée dans ma vie sans eux. Aussi fallut-il le coup de fil salvateur de Marie pour me rappeler à mes devoirs de fan : ‘Tu vas toujours au Glazart ce soir ?‘. Silence angoissé de plusieurs secondes à l’autre bout du fil : j’avais tout simplement ou-bli-é ! Grâce à son appel (et un mari compréhensif, prévenu à la dernière minute), je me retrouvais pourtant au Glazart pour la prestation de retour parisien des DAhLIA, deux ans après leur dernier concert, que nous n’avions pas pû nous empêcher d’aller voir … à Lille !

Orly Chap ouvre le bal. La voix de la chanteuse est très particulière. Trop sans doute pour l’apprécier pleinement lors d’une première rencontre. Si apprivoisement il y a, cela prendra du temps. Et à vrai dire je suis assez distraite par mes discussions avec les DAhLIA, trop heureuse de les retrouver. Si Yves-André n’a pas bougé d’un poil, Guillaume, qui a troqué le look de jeune premier contre celui du bucheron canadien, semble avoir pris les kilos qu’Armel a perdu. Je pose mille questions. J’apprends que leur véritable concert de rentrée a eu lieu à Rennes pendant les Trans, que Ouest France y était et qu’il a noté que le groupe avait fort injustement été jusqu’ici ‘mésestimé’ (tu m’étonnes !), que cela les avait galvanisés et qu’avant cela les garçons n’avaient pas joué ensemble depuis un an et demi. J’apprends aussi qu’un clavier fera désormais les scènes avec eux, qu’Armel a joué comme guitariste de scène d’Agnès Bihl pendant cette pause (Guillaume, de son côté, a développé son projet solo ReDeYe, tandis qu’Yves-André jouait avec Dominic Sonic), et que leur album est fin prêt. Ce qui ne veut pas dire, malheureusement, que nous le trouverons demain dans les bacs. Car DAhLIA attend encore le partenaire qui pourra donner à ce nouveau bébé toutes ces chances, et en ces temps de crise, les maisons de disques ne se précipitent pas.

Orly Chap a laissé la place à Yules, annoncé dans le supplément sortir du Télérama avec deux ‘T’, ce qui n’est pas rien. Le nom ne m’avait jusqu’ici inspiré que mollesse et nième folk insipide façon Cocoon. Mais depuis le temps qu’il circulait, ce nom, justement, il était temps de le confronter à sa réalité. Bonne surprise, le groupe n’est pas aussi mou que le nom me l’avait laissé supposer, et j’apprécie plutôt une musique plus inspirée, voire délicate, que gnangnan (voilà pour mes impressions fondées sur les simples sonorités d’un nom), malgré l’insupportable son du Glazart qui parvient même à faire saturer des enceintes avec de la folk. Une honte pour une salle qui a pignon sur rue à ce point.

C’est enfin le retour tant attendu de DAhLIA. Je suis dans les starting blocs, le doigt sur la gâchette. Record mode. Le son, malheureusement, n’est pas meilleur. Ça crache tant que ça peut dans les enceintes. Inutile, dans ces conditions, d’espérer comprendre réellement les paroles des nouveaux titres. Car après Aimant (mon préféré du dernier album, ça commence bien !) et Fragments, Guillaume annonce : ‘on a pas mal de nouveaux titres à vous jouer ce soir; celui-ci s’appelle Absence‘. ‘Dis-toi bien qu’on échappe à rien, mais qu’il faut rester debout[…]‘ et voilà, c’est reparti, petite phrase introductive, avec la diction ‘soul rap’ de mister Fresneau (dixit lui-même aux primeurs de Massy il y a quelques années déjà), et les guitares, et la batterie, et les notes du clavier enfin, qui prend ici toute sa place, et la voix de Guillaume qui revient, ‘Aaaahahahahaaahhhhhh’, cette voix si particulière, quasi … vous allez me prendre pour une dingue !, quasi celtique !

DAhLIA n’est pas mort, non monsieur Olivier Bas, grâce à qui j’avais découvert le groupe lors d’une édition de Paris Plage, et malgré ce que vous aviez cru cet été : DAhLIA est toujours là, et bien là, avec son nouvel album, le troisième et voyez-vous, c’est toujours bien du DAhLIA ! Du bon, du très bon même. Car au cinquième titre du set, après avoir présenté Vincent (le clavier donc), Armel reprend enfin le violoncelle. Ah ! Comme j’aime ce violoncelle, cette couleur qui n’appartient qu’à eux, cette faculté d’alterner cette délicatesse (cette intelligence ?) avec l’énergie brute d’une guitare électrique plus rock encore qu’avant. Je reste fan de ça, et aussi de cette batterie tour à tour malmenée ou caressée par les grands gestes d’Yves André. Comme j’aime terriblement, outre son timbre de voix, ce phrasé saccadé de Guillaume, ses gestes, ses sourires qui nous le rendent, derrière le look, depuis plus loin, depuis plus important surtout. Depuis l’essentiel …

Les titres défilent. C’est une première écoute pour Enfant, une deuxième pour Partage, que j’avais déjà filmé à Lille. Superbe, avec une belle ligne de guitare mélodique, déchaîne les applaudissements du public, tandis que le groupe entame Un Geste Immense dont la vidéo est visible sur leur myspace. Je connais le titre suivant, sans parvenir à le rattacher à un album. Il est coutumier des sets pourtant. ‘Merci beaucoup, ça nous avait vraiment manqué tout ça‘ (et nous donc), et Guillaume d’annoncer le dernier titre déjà, ‘hé oui, les sets sont courts !‘ Bien trop court en effet pour le public du Glazart qui ne va pas les laisser partir comme ça. Ça applaudit, ça crie ‘encoooore !’, et je ne suis peut-être pas objective, mais je n’ai pas le sentiment que les deux groupes précédents aient suscité autant d’engouement. Correction : je ne suis SUREMENT pas objective !

Rappel donc, ‘avec un vieux morceau‘, et les premières notes de A Contre Courant qui me font déglutir. C’est le goût de la fin qui me vient dans la bouche, le goût que je n’avais pas vu arriver, amer, comme ils le sont quand on ne sait encore rien de la prochaine fois… Pourvu qu’elle ne soit pas trop éloignée.

Welcome back DAhLIA : vous nous aviez méchamment manqué …Isatagada

Set list (que j’ai essayé de reconstituer tant bien que mal, il y a certainement des erreurs) : Aimant (le Grand Jeu) / Fragments (le Grand Jeu) / Absence (nouvel album) / ? (nouvel album) / Enfant (nouvel album) / Partage (nouvel album) / Superbe (nouvel album) / Un Geste Immense (nouvel album) / Avant qu’on en ait fait le tour (?) / ? (nouvel album) // Encore : A Contre Courant (le Grand Jeu)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *