Depuis longtemps, j’avais bloqué la date du 15 février à l’Empreinte sur mon agenda. Moi qui n’ai écouté l’album dans son intégralité que via Myspace, j’ai prié tous les diables pour que le groupe, objet de cette interminable attente, joue aussi des morceaux des précédents albums… Et ouf, j’ai été exaucée ! Ce n’est pas tant que je n’aime pas le nouvel opus mais plutôt que je n’ai pas encore fait mon travail de digestion. Pour être franche, je reste personnellement très attachée à des morceaux comme » Le Rouge et le noir » et » Pas assez loin « .
Le concert se joue, semble-t-il, à guichet fermé. On se dit qu’il n’est pas besoin de présenter la tête d’affiche. Qui ne connaît pas les talentueux Thomas, Etienne, Charlotte et Ben ? Or, le public n’est pas entièrement constitué de fidèles de la première heure. Il y a aussi des curieux nouvellement conquis à la cause sombre et mélancolique, venus découvrir le » Hérésie Tour 2008 « .
Le groupe a fait le show grâce au choix des morceaux de la set list : les plus pêchus ou les plus connus. Pour preuve, chacun a pu reprendre en chœur : » Si n’existe pas » ; « La réponse » ; « Le poids des mots » ; » A chaque seconde » ou encore « Superstar « .
Et puis, contre toute attente, entre certains titres, chacun s’est mis à cracher… ses souhaits de manière non-hygiénique, si vous me suivez bien. Mauvais exemple pour le public : à leur place, je me méfierai des représailles ! D’autant plus que certains sont déjà peu respectueux comme le souligne Thomas : » Elle n’est pas bientôt finie la petite réunion là ! » Encore lui, de défier les jeunes agités : « Gueulez, on vous écoute ! » Ils se sont défilés et d’autres ont pris la relève. Belle démonstration de cris de mâles !!!
Le groupe a donc indéniablement pris du galon et ça s’entend. Les très attendus » 312 « , » Karma et nicotine » et » Uniformes » n’ont pas déçu. Pour preuve, je n’ai pas vu slammer à tout va depuis au moins mon dernier concert de Lofofora !!! Et ça fait déjà quelques années qu’ils sont passés au Furia Festival en direct de Cergy (95).
Pas de rappel mais le temps pour eux de se changer et hop les voilà en train de distribuer autographes, sourires aux photographes amateurs et d’échanger des impressions sur cette troisième date de la nouvelle tournée. On ne peut pas dire que la première partie ait été en reste.
De nombreux » frères » étaient venus applaudir Bawdy Festival, un groupe métal hardcore comme j’en n’ai jamais vu. Le » cirque de l’horreur » est arrivé dans la petite ville sans histoire de Savigny le Temple. Le pire est-il à venir quand on sait que Bawdy Festival est de sortie après avoir été » enfermé à double tour » ?
La » Boogalion mafia » fait son entrée, tout chapeau dehors. Malgré leurs costumes bariolés (modèle du genre que celui de Bungy Bingo Fucka), ils n’ont rien de rassurant à commencer par leur visage grimé, à mi-chemin entre Bozo et Skeletor (mais si, ce personnage maléfique des » Maîtres de l’univers » !). Teddy DKC, au chant, hisse le drapeau noir. Les micros sont chargés, prêts à tirer… Cachons-nous ! Et quand tu t’attends à ce qu’ils dégainent, c’est un jet de confettis qui t’atterrit sur la tête. L’armée de clowns de combat est également venue soutenir N-DMC, un clavier qu’on croirait tout droit sorti d’un Tim Burton et forçant un peu sur les moulinets de bras.
Ces deux prestations scéniques m’ont tellement happée que j’en ai oublié de passer dans les coulisses, la troisième chanson passée. Un vigile m’a gentiment rappelée à l’ordre en me tapant sur l’épaule et en m’indiquant les loges, là où pour moi le concert a pris fin. Le genre de soirée passant à une vitesse folle qu’on aimerait bien revivre…
Clo’s Song