Chanson rock ou simplement rock made in Macon, c’est comme cela que nous pouvons décrire le groupe Semtazone qui nous emmène ici vers son troisième album : Alles is Durven. Que dire de ce disque ? D’un point de vue général il s’agit d’un voyage entre hargne et colère emmené par deux voix, celles de Sara et de Charlie qui se mêlent, se complètent puis s’approprient plusieurs morceaux pour un résultat prenant ampleur et relief.
Une fois l’écoute lancée on constate que les textes et surtout leurs interprétations ne nous embarquent pas seulement vers des sonorités pures et simples. Il s’agit en fait d’un rock en images, on ne se contente pas d’écouter les mots, on les vit. C’est ainsi que le premier titre Bagdad ouvre le bal. Naviguant entre tristesse calme et insurrection en solo de guitare, le morceau est déroutant et inattendu dans sa construction et dans sa richesse avec cette sonorité très 70’s qui rappellera sans nul doute Hendrix et son Voodo Child.
Les morceaux avancent et les décors défilent mais un fil directeur se fait sentir : celui de la mélancolie, du vague à l’âme. D’ailleurs c’est ce qui arrive dans Londres qui nous emmène dans cette ambiance fin XIXeme aux côtés d’un Jack l’éventreur des plus sombres, sanglant.
Ambiance que l’on retrouvera aussi sur le titre Monterrey qui livre une bataille d’une vaste cruauté. Puis viendra la solitude qui sonne très blues avec un brin de folie supplémentaire délivrant une énergie live terrible. Nous assistons donc à une sorte de patchwork rock mélangé à une démonstration des capacités scéniques du groupe.
Que penser de l’ensemble? Et bien le disque est fédérateur d’images et d’émotions, étonnant d’un bout à l’autre : on est stupéfaits à chaque écoute par l’aspect non linéaires des morceaux.
Pour conclure nous pouvons dire que cet album est d’un relief déconcertant entre frisson cruellement délicieux et folie destructrice .
Lunikseb : Fileccia Sébastien