La sortie du prochain album de LocoMuerte est fixée au 27 septembre. Nous avons eu déjà la chance de le découvrir en live lors de la journée Parano Booster Expérience. Mais il nous tardait de pouvoir l’entendre de nouveau, au calme, sans headbanger (quoique). Avec sa jaquette piquée à Terry Gilliam et son fameux Las Vegas Parano, impossible de ne pas faire le lien avec l’univers psyché-délire du film. Ça promet du son… stupéfiant !
L’album s’ouvre sur B91 avec un air enjoué à la guitare sèche, façon narcocorrido. LocoMuerte nous raconte l’origine du groupe, venu tout droit de France, et plus précisément du Barrio 91. L’occasion de présenter les membres : El Termito, El Mitcho, El Nico, El Floco. Ce clin d’œil à une certaine tradition mexicaine laisse place, on s’en doute, au détour du second refrain, à une explosion thrash. Le titre B91 nous plonge sans autre préliminaire, directement dans l’univers brut et percutant du groupe. Un premier titre judicieusement placé qui met en avant l’originalité et l’ambiance “guacamole“ barrée des Loco.
Le morceau éponyme de l’album, Parano Booster, entérine le début des hostilités : dès les premiers riffs, on sent que le ton est donné. Le chant scandé « Booster, Booster, Booster » martèle nos tympans et le refrain « PARANO ! » suivi du chœur « BOOSTER ! » s’impose comme une véritable invitation à le reprendre en criant. La puissance est palpable et on ne peut s’empêcher de taper du pied. Voire même, pas que du pied.
L’un des points forts de l’album réside dans la performance vocale d’El Termito, dont le flow en live m’avait déjà impressionnée sur Demonios. En CD, l’impact est tout aussi puissant. Les effets vocaux, les basses omniprésentes et les riffs oppressants créent une atmosphère démoniaque qui se transmet aussi bien sur enregistrement que sur scène. Le final est particulièrement marquant. Demonios, avec son refrain entêtant, risque sûrement d’être mon morceau préféré.
Avec un titre comme Pura Violencia, inutile d’être devin pour se douter que celui-ci sera… muy brutal. Effectivement, les riffs sont acérés, la batterie déchaînée et le flow est speed à souhait. Ça brûle : on en redemande. Non, finalement, ce sera lui mon titre préféré ! L’intro avec l’effet sirènes d’ambulance donne un aspect d’urgence saturée qui enflamme encore davantage une salsa déjà bien épicée de ce début d’album. On imagine le pit parfaitement démonté en concert que ça va donner !
Les variations de rythmes et le refrain plus clair sur Nosotros apportent un relief intéressant à l’album. Quand El Termito chante « Mi familia », on sent un frisson parcourir l’échine. Un refrain porteur, fédérateur efficace ponctué d’un solo de guitare intense.
Autre moment jouissif : le solo sur Fumamota. Il monte en puissance progressivement, nous enveloppe et nous emporte complètement.
Chaque titre de l’album a sa propre signature, que ce soit à travers un changement de rythme surprenant, une voix claire inattendue, ou un solo de guitare particulièrement inspiré. Tout est parfaitement dosé, à l’image des chœurs sur Animales, où les grognements viennent ponctuer un final explosif. Cette chanson pourrait bien être l’une de mes préférées, juste derrière B91 et Chupa, avec son riff acidulé.
L’album regorge de moments mémorables : des pauses dans les riffs qui laissent la basse groover avant de repartir encore plus fort, comme sur Chinga Tu Madre (qui semble être une insulte… ) et dont la conclusion brutale rappelle un règlement de comptes en bonne et due forme.
Sur Plata o Plomo, El Termito lance des hurlements déchaînés en guise d’introduction, avant que le riff ne prenne le relais, direct et incisif. Les solos de guitare d’El Mitcho ne sont pas en reste : bavards, jouissifs, ils ajoutent une certaine “narration” aux morceaux, comme sur Los Narcos, où ils semblent raconter toute une histoire à eux seuls.
Les intros, quant à elles, oscillent entre tranchantes et progressives. Chaque morceau regorge de détails à savourer. Les refrains scandés en chœur apportent une cohérence et une intensité à l’ensemble. Même sans comprendre l’espagnol, on saisit l’essentiel : chaque titre raconte une histoire. Les modulations de voix, la puissance des refrains, les solos de guitare ou encore la batterie qui varie en intensité, tout concourt à un récit musical captivant. Le titre est presque secondaire face à cette narration sonore.
Avec l’album Parano Booster, LocoMuerte nous embarque dans un voyage furieux et déjanté en onze étapes. On quitte la France pour s’immerger dans l’univers muy bbrrrrrutal et explosif du Barrio Nuevo Uno. Une chose est sûre, résister à un tel déversement de fureur mexicaine est impossible. On sent bien que l’album restitue parfaitement l’expérience live des Loco. Il n’y a pas d’aspect affadit par la production en studio. Il ne manque que les cris du public pour que l’illusion soit parfaite !
Maïa (instagram)
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