AkiaveL sort son nouvel album. Et ça c’est déjà une excellente nouvelle !
Ce groupe a une place particulière pour HexaLive et moi depuis qu’on a eu la chance de passer une journée avec le quatuor au Mennecy Metal fest.
Je découvre donc leur nouvel opus avec un peu d’avance. Voici mon retex avec les écouteurs dans les oreilles et les doigts sur le clavier.
InVictus, le nouvel album
Un rythme lancinant qui se transforme presque en thème martial nous saisit dès les premières secondes. Ça monte crescendo jusqu’au growl toujours aussi implacable de la chanteuse, Auré. Ainsi commence l’aventure INVICTUS, le 4e album d’AkiaveL!
L’ambiance, depuis l’artwork sur la pochette s’annonce sombre et poignante, dans les textes comme dans la construction musicale.
TIc Toc Tic Toc Tic Toc murmure Auré, mais nos oreilles sont-elles seulement prêtes pour la bombe sur le point d’exploser ?
InVictus, morceau par morceau
Le morceau Oozing Concrete a le mérite d’ouvrir en grande fanfare le 4e album du groupe. C’est une claque. Direct. Sans autre forme de cérémonie.
Sur Membrane, un growl plus lourd nous accueille, suivi de passages où se mêlent murmures et voix claires. Ce titre semble être l’un de ceux qui intègrent le plus de modulations vocales, offrant une palette d’émotions très variée.
Pur morceau bien death, à la batterie énervée, Daddy Defield Me, risque bien de soulever quelques questionnements (Papa m’a souillée). Le blast beat égraine un rythme effréné, âpre et hargneux. Une légère mélodie se détache au deux tiers : une éclaircie dans la noirceur ? Le titre se finit sur une sorte de berceuse pour un retour au calme qu’on sait temporaire.
D’ailleurs, l’enchaînement est radical, sans concession avec Captured Alive dont le martèlement de la batterie évoque les barreaux d’une cage sur lesquels on cognerait comme un sourd. Et au cœur de cette pièce musicale, toujours un instant d’éclaircie comme pour accorder un léger répit.
Chaque titre a son identité sonore en rapport avec l’histoire qu’elle intègre. Une intro plus aérienne par ici, un couplet plus brutal par là, une incantation en guise de mélodie et parfois une fin abrupte et sèche comme sur Promise To My Daughter.
La violence se déchaîne dans les titres, SK1 et Teenage game pour lequel nous sommes prévenu.e.s : get ready to fight ! ça envoie donc et c’est du lourd.
Dans Lights for Life, l’atmosphère détonne. C’est beau et mélancolique voire tragique à souhait. Ce titre possède la plus belle “éclaircie” de l’album avec un air aérien, des voix murmurées et du clavier . Quelques notes de basse viennent souligner un break avant une conclusion à la guitare seule, isolée.
Auré chante en clair sur l’intro de Heart in Chrysanthemum et cela interpelle. Dans tout l’album, les modulations du growl (parfois très gras) et les jeux de tonalités sur la voix (murmures, voix claires) apportent des touches singulières à l’ensemble, et ce n’est pas pour nous déplaire.
L’intro de Guillotine, avec deux mesures répétées telles un balancement d’un pendu au bout d’une corde renforce la brutalité de la suite du morceau, bien tranchante ! Brutalité confirmée par le riff de guitare qui se détache. Un poil plus épique, ce morceau emporte franchement l’auditeur.ice !
Violet conclut l’album avec panache et emphase. Peut-être de manière un peu triste, comme une fin de saison d’une série qu’on aime beaucoup et qu’on souhaite pourtant ne pas voir se finir.
Nouvel album d’AkiaveL, conclusion
Difficile de s’attacher à un morceau plus qu’un autre, l’album est bavard et divin et il me tarde de le découvrir en live. Néanmoins, j’ai un faible pour Oozing concrete et Lights for Life et Heart in Chrysanthemum qui m’ont touchée plus intensément, sans vraiment savoir pourquoi. La douleur et la tristesse invoquées dans Lights for Life se vivent à l’écoute et ce n’est pas négatif. Bien au contraire. La force d’Akiavel est de faire passer des émotions fugaces et cathartiques par les oreilles.
L’ensemble est redoutable. Je me régale de cette noirceur mélancolique et de la brutalité.
Mon seul regret peut-être est de n’avoir pas eu les paroles pour suivre et approfondir les morceaux plus en détail. Ce sera avec le vinyle que je vais assurément commander dans la foulée.
InVictus apparaît tel un recueil de nouvelles, donc chacune nous raconte une histoire. Même sans les paroles, la volonté narrative se retrouve complètement dans la structure des morceaux. C’est bavard et nourrit. La mélodie de la guitare, la rythmique et les modulations de voix, tout participe à nous créer une atmosphère unique, propre à Akiavel.
Un album réussi et qui ne demande plus qu’à vivre sa vie sur scène !
Retrouvez pour compléter cette chronique l’interview d’Akiavel à l’occasion de la sortie d’InVictus
Maïa (instagram)