Mon Côté Manouche

Interview Mon Côté Manouche – 12 avril 2008 à l’Attirail.
Rencontre avec Isatis et Béluga, les deux membres du groupe Mon Côté Manouche. Beaux-frères dans la vie, complices de scène, ils affichent une sacrée complémentarité.
Rendez-vous pris depuis un moment, je me rends à l’Attirail quelques heures avant l’un de leurs derniers concerts parisiens. Je suis aphone ce jour-là, pas facile pour discuter… mais les Nouch’ma, plein d’humour, se prêtent au jeu et répondent à pleine voix à mes questions posées à demi-mots

HL – Parlez-moi de vous …Vos noms signifient dauphin blanc (Beluga) et renard polaire (Isatis). Ca vient d’où ? Mon Côté Manouche a démarré comment ?

MCM – On a voulu gardé nos totems scouts parce que Mon Côté Manouche a commencé comme ça il y a 9 ans. On a fait beaucoup de camps scouts où on chantait surtout des reprises, il nous arrivait aussi de créer des morceaux pour des veillées. D’ailleurs on en a gardé deux qu’on chante encore aujourd’hui sur scène. On les avait créées pour une aventure sur les pirates et les corsaires, c’est « Jour de pluie » et « Pirate à la con », hyper théatral. Il y a deux ans et demi, on s’est dit qu’on allait construire quelque chose, on a formé un groupe et depuis un an et demi, on tourne avec nos compos exclusivement.

HL – Vous faites ce qu’on appelle de la  » chanson festive « . La musique qui vous a bercés c’est quoi ? Est-ce qu’il y a des groupes qui vous ont influencé plus que d’autres ?

I – Les VRP, c’est certain, après ça j’ai écouté beaucoup de punk, de métal ou de hardcore, c’est ce qui fait mon côté un peu plus brutal, « bordélique ».
B – Moi je viens plutôt du classique, ça fait un bon mélange. J’ai un côté plus carré.

HL – Vous êtes deux mais quand j’ai écouté vos maquettes, j’ai entendu des tas d’instruments différents. Vous êtes tous les deux multi-instrumentistes ? Vous jouez de quoi ?

MCM – Sur scène, guitare et ukulélé tous les deux.
I – Moi je joue en plus du métallophone, du mélodica …
B – Et moi je joue du pipeau, de la flûte

HL – Qui écrit ?

I – Tu veux dire les chansons ou sur le papier ? Sur le papier c’est toujours lui, c’est la règle.
B – Je fais le cobaye …
I – Pour les chansons, en majorité c’est moi parce qu’il y a des textes et des idées de textes que je trainais depuis un moment donc ceux-là c’est moi qui les ai finis. Mais maintenant sur les nouveaux morceaux on travaille à deux. Pour ce qui est de la musique, on apporte les trucs qu’on a dans la tête et on la fait ensemble comme un tricot …

HL – Vous avez des sujets de prédilection ?

MCM – A la base c’était beaucoup l’écologie « Un steak pour chaque renard », « Des glaçons pour ma banquise », « On n’a pas de métiers faciles ». On parle rarement de notre vie, notre truc c’est plutôt de raconter des histoires. A partir de là on se limite pas, on peut parler de tout.

HL – Vous avez gardé l’esprit scout ?

MCM – L’avantage de ces « chansons à la con » c’est que ce sont des chansons qu’on peut facilement chanter et faire chanter, ça c’est le côté scout. On pourrait faire des choses très compliquées, très techniques tant à la voix qu’à la guitare mais on n’a pas envie de ça.

HL – Mon Côté Manouche, c’est avant tout un groupe de scène ?

MCM – Exactement. Même si on a aussi plein d’envies pour faire un album très complet.

HL. Vous faites plus de trente concerts par an dans la région, mais vous donnez ce soir votre avant-dernier concert à Paris avant de vous arrêter un bon moment. Pourquoi ?

MCM – On a encore quelques dates ensuite dans des festivals en province, le week-end. On est programmés en off, c’est une façon d’entrer dans ces festivals par la petite porte pour revenir plus costauds l’année prochaine. Mais on lève le pied sur les concerts à Paris pour nous concentrer sur notre album justement. On a commencé les enregistrements, mercredi dernier.

HL – L’album sur lequel vous travaillez, ce sera un réenregistrement de la maquette  » De Marseille à Paname  » ?

MCM – On garde les titres et le visuel mais il y aura beaucoup plus de morceaux. On réenregistre avec un ingénieur du son. Même s’il doit y avoir un décalage avec ce qu’on fait sur scène, pour cet album, on a vraiment envie de se faire plaisir, de jouer de plein d’instruments. Il y aura sans doute quelques contributions extérieures mais on a envie de faire beaucoup nous même, on aime bien toucher un peu à tout, y compris pour les arrangements. On est quelquefois accompagnés sur scène par un musicien qui joue de la contrebassine et du tuba. Il sera là c’est clair, pour les autres contributions, on y réfléchit, on n’est pas encore fixés.

HL – Vous êtes partout sur le net, vous proposez vos maquettes en téléchargement gratuit. Vous avez quelle position par rapport à tout ça ?

MCM – Pour l’instant on travaille avec du fait-maison, on a surtout envie de se faire connaître par tous les moyens. Nos maquettes à la fin des concerts, on les jette on les donne. On verra quand on aura un album en vente…

HL. J’ai vu sur votre page MySpace que vous proposiez des concerts MSN ? Ca consiste en quoi ? C’est la même idée ?

MCM – On s’est dit que c’était important d’avoir un pied dans chaque ville. Aujourd’hui on a à côté un boulot et des études qui nous empêchent d’aller partout, alors on propose des mini-concerts en conversation vidéo sur MSN. On fait un petit décor et on chante deux chansons par personne. C’est marrant et ça frappe les gens, en général ils transmettent à leur carnet d’adresses MSN et ainsi de suite … On a joint comme ça entre 120 et 140 personnes en France, en Irlande, au Québec …

HL. Vous avez la pêche et plein de projets. Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?

MCM – D’avoir tout notre temps pour faire que de la musique !

Propos recueillis par Christine Agostini

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