Mikou Cerutti

C’est l’histoire d’un homme, dans tout ce qu’il y a de plus humain.
Je me suis entretenue durant une bonne heure avec Mikou Cerutti, fondateur, auteur, compositeur et interprète de Monsieur Melon. Et oui ! Rien que ça ! Monsieur Melon c’est lui !

Et pourtant, à l’époque, Monsieur Melon a connu « son petit brin de succès », comme le dit Mikou. Après avoir joué dans les bars, dans le métro, le premier album de Monsieur Melon « Même en hiver » sortie en 2007, trouve son public.
Il enchaîne les festivals, les scènes et vit « une vie de troubadour ». Un second album sort de son couvre-chef en 2010 « Le trou du chapeau ».
Puis, en 2011, une nouvelle aventure… Mikou devient papa. Et on sait que ça vous change un homme.

L’envie de se poser et de voir son enfant grandir se fait sentir. Mikou s’écoute. Alors, il se lance dans « l’accompagnement de groupe » comme il dit. Le mot manager n’est jamais prononcé (sauf par moi), c’est dire l’importance donnée aux mots, à l’humanité, par cet homme.
Mikou s’y attèle donc durant plus de 10 ans. Il les conseille, il les fait tourner, il fait écrire des chansons à des auteurs qu’il confie entre les voix d’autres artistes. Au cœur d’un important processus d’écriture, et après avoir connu la lumière, il est désormais l’homme dans l’ombre.

Vient ensuite le temps où ses origines le rappellent, la nature aussi. Il déménage en Corse en 2020, en plein Covid. « J’ai eu besoin de me poser, de passer à une autre phase de ma vie », explique-t-il.

Après une vie parisienne à cent à l’heure, Mikou se ressource depuis 4 ans sur son île. Se reconnectant et se ressourçant dans la nature dont il se sent plus proche, c’est dans ce contexte que je rencontre l’artiste et l’homme, en toute simplicité. Au naturel.


Mikou, comment arrives tu à une « sortie musicale » dans ce contexte, à ce moment de ta vie, après plus d’une dizaine d’années d’absence ?

En arrivant ici, j’ai appris le temps long. Paris, c’est une sorte de « bouillon » où tout va vite.
Ici, l’hiver, tout est calme. Le temps s’arrête. Je suis passé de la foule à rien.
J’ai donc pris le temps de me poser, de me reconnecter à la nature, de réfléchir, de prendre du recul sur pas mal de choses. Je porte un regard différent sur ce qui nous entoure, sur la société, sur la vie…
Tout ça fait qu’aujourd’hui, j’ai des choses à dire, et j’ai envie de les dire. Je ressens le besoin de me mettre plus à nu. Je me sens plus en capacité de dire certaines choses que je n’aurais pas su dire avant, d’être plus engagé.

Quel est le point commun entre ce nouveau projet et Monsieur Melon ?

Je dirais que le point commun avec Monsieur Melon, c’est de profiter, de vivre à fond les choses. C’est de pouvoir changer de vie et kiffer, profiter, vivre très fort. Avec Monsieur Melon, j’ai vécu très fort. On n’a pas 5 vies alors, il faut profiter de celle qu’on a, sous toutes ses formes. C’est ce que je m’applique à faire.
L’idée, c’est de faire passer des mots. Monsieur Melon, c’était très festif. Sur ce projet, je serais sur quelque chose de plus épuré, de plus brut. Néanmoins, j’ai envie de dire les choses. Et si à l’arrivée, ça touche ne serait-ce qu’une personne, et bien ce sera gagné.

Chanter, écrire, reprendre ta guitare…ça t’a manqué ? Comment as-tu ressenti tout ça ?

Le fait d’accompagner des groupes dans les process d’écriture, la scène etc… me fait me rendre compte aujourd’hui que j’ai refoulé un peu le truc durant toutes ces années. J’ai fait sommeiller ça car je tenais à rester à la place qui était la mienne. J’ai voulu que ça dorme, j’ai fait en sorte que ça dorme.
Et puis, en arrivant ici, il y a eu une vague d’émotion. Et, en reprenant ma guitare et ma plume, je me suis aperçu que ça m’avait énormément manqué.
Mon rôle auprès des groupes a été très formateur, il m’a permis de savoir réellement ce que je veux, et où je veux aller.

Et alors, tu veux aller où Mikou ?

Je veux aller là où ma guitare n’emmènera. Je n’ai pas de grands rêves, ce sont les gens qui décideront. Mon but est d’aller raconter des choses. C’est tout. Et c’est déjà pas mal !

Tu parlais tout à l’heure de vague d’émotion, ça ne doit pas être facile à capter et à coucher sur le papier. Comment écris-tu ? Ton processus d’écriture a-t-il changé ?

Je ne dirais pas qu’il a changé, je dirai qu’il a évolué. Lorsque que j’écris, il faut que j’aille au bout du texte. Je ne le lâche pas tant que je n’en suis pas content.
Lorsqu’il est à peu près fini, je le corrige en changeant certains mots, pour le rendre plus percutant, plus proche de ce que je veux dire, de ce que je ressens. Chaque mot est pesé, comme lorsqu’on écrit de la poésie. Mais aujourd’hui, je dirai que mon écriture est plus « roots », plus proche de mes racines, de mes valeurs.


Un mot en entraînant un autre, j’ai eu la chance d’entendre quelque vers. Et je dois dire que Mikou n’a pas perdu son talent. Juste, percutant, empreint de cette humanité qui le caractérise depuis le début de sa carrière. Je dois dire que, pour ma part, je suis plus qu’impatiente d’entendre la suite.

Mais ce sera pour quand me demanderez-vous ???

Et bien, à priori, et je tiens cela de l’artiste lui même, il y aurait un EP pour très bientôt, suivi d’un album, espérons vers l’été 2024.

Et même si le chapeau melon se transforme en chapeau de paille corse, je vous assure que la caboche qui se cache en dessous est toujours aussi débordante. Après ce temps de partage, je me dis qu’en dehors de ce chapeau, son pseudo ne lui va pas si bien que ça en fait…. Parce que voyez-vous, le melon, il ne l’a pas du tout.

Axl Aire

Retrouvez Mikou Cerutti sur Instagram

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