Voilà que l’Ombrière récidive en invitant Nach.
Multirécidiviste même. Parce que Nach était déjà sur la scène de l’Ombrière en 2021, et parce que la musique semble devenir un vrai plaisir, après le succès de Jeanne Added une semaine plus tôt, l’Ombrière inscrit définitivement une nouvelle corde à son arc.
NACH, comme ANna CHedid.
J’avoue, je ne savais pas. Mais j’aime les surprises et en voilà une belle.
La famille Chédid, plus qu’une famille : un empire. La musicalité serait-elle définitivement génétique ? Ou l’hérédité dépasse-t-elle dans ce cas la biologie, l’hérédité comme mode de vie, la musique au menu, du berceau au dernier souffle.
En tous cas, me voilà embarquée, pour ce concert, assis (je déteste les concerts assis, j’ai besoin que mes pieds touchent le sol, pleinement et irradient la musique jusqu’à la pointe de mes cheveux, oui j’suis comme ça, ça ne se discute pas). Mais cette fois, j’aurai vraiment pu accepter de m’asseoir, si on m’avait autorisée à mettre les pieds sur le fauteuil, à me blottir en boule sous un plaid bien chaud, une tasse de chocolat chaud (avec du vrai chocolat fondu !) à la main… Non bien sûr que non, il ne faisait absolument pas froid dans la salle, bien au contraire, mais Nach instaure cette ambiance de câlins d’hiver, un peu nostalgique. Au fait j’y pense, comment faire si la tournée dure jusqu’à l’été ? Du plein air, un champ, un pissenlit au bout des lèvres, je rêverai éveillée en regardant le ciel (et Nach quand même pour faire honneur à la mise en scène). Ça marche aussi. Ouf, tout va bien la tournée peut durer !
Revenons à notre artiste. Elle est seule sur scène. C’est même davantage un spectacle musical qu’un concert. Tout est chorégraphié. Nach déroule sa mise en scène sous les yeux d’un public déjà conquis. Puis petit à petit les rideaux tombent, les masques aussi. Nach a fait sa traversée du désert, aujourd’hui, elle se sent femme accomplie, elle le revendique, ce spectacle est son spectacle, c’est à elle et à son courage qu’elle le doit. L’Ombrière qui voulait afficher cette année une ligne éditoriale féminine – la femme au cœur de la saison – ne s’est pas trompée : Nach est une femme, belle, fragile, forte, puissante, tendre, tout simplement… femme. Pari gagné.
Nach interpelle, elle se confie et puisque nous sommes ensemble pour ce huis clos plein de douceur, elle questionne, trois fois rien, un prénom et un lieu. « Y a-t-il un homme qui a brusquement fait chavirer votre cœur, sans que vous l’ayez vu venir ? » Juste un prénom (Ludo !!), juste un lieu (la plage du grand radeau). Ben voilà, j’ai crié mes sentiments, elle m’a mise à nu. Comme pour elle, ça n’a pas duré… c’est un point commun en tous cas, qui m’a sans doute rendue perméable à sa musique, à sa voix, à son émotion. Elle a réussi la connexion avec son public. « C’est bien la sœur de son frère » dirait la fan que je suis. Mais si ses mimiques et ses expressions la trahissent, c’est avant tout une artiste à part entière.
Au son du tambour chamanique, Nach nous jette un sort. La chorégraphie est terminée, le public est debout (lui aussi il languissait de laisser la musique grimper !!), Nach le traverse a cappella.
Dans la foule qui ne se presse pas vers la sortie, on entend « c’est interactif », « c’est… c’est… ppppp » (c’est le bruit des lèvres quand on est tellement soufflé qu’aucun mot ne vient)… oui, le spectacle est terminé, les lumières se sont rallumées, mais la respiration revient lentement. Il s’est passé quelque chose, ce soir à Uzès. Dans quelques heures la lune sera pleine. On a pris Le temps de vivre.
NB : je ne suis pas trop « people » mais Matthieu, Joseph, Anna vous nous faites une descendance hein ? Parce qu’on en veut encore plein des Chédid comme ça dans nos vies !
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