Nouvelle interview-jeu concours sur HexaLive, permettant cette fois-ci de rencontrer le groupe AqME. Rendez vous est pris aux Mains d’Oeuvres à Saint Ouen, l’occasion de leur poser, avec Olivier l’heureux gagnant, les questions que vous nous avez envoyé.
HexaLive (question de Morgane) : Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment de la compo de l’album ?
Thomas : Plutôt détendus parce qu’on sortait d’une longue pause après les dates et ça s’est fait sur un long moment. Mais je sais que l’album ne fait pas ressortir cette impression (rires)
Etienne : On avait déjà écrit quelques titres pendant la tournée, et ensuite on a eu cette période de six mois entre janvier et l’été pour écrire le reste. Donc ambiance plutôt à la cool, mais par contre un peu vénère quand même (rires). On avait envie d’en découdre, d’avoir quelque chose qui retranscrive l’énergie scénique.
HL (question d’Olivier) : Quels ont été les processus pour la création de ce nouvel album ? Comment se crée un album chez AqME, qui compose, qui apporte les idées, qui écrit ?
Etienne : En général, c’est Ben et moi qui apportons des idées. Souvent elles s’imbriquent bien, et plus on avance dans le temps, plus c’est le cas. Tout le reste vient se greffer par dessus. Ca demande du boulot, on s’est d’ailleurs aperçu que ça demandait plus de temps que ce qu’on avait par le passé pour faire notre disque. Là, avec un peu plus de recul on a zéro regret, tout est exactement à la note près comme on le voulait.
Charlotte : On a beaucoup travaillé en amont, ensuite Daniel (ndlr Daniel Bergstand) est venu nous voir en répet et on a pu lui montrer ce qu’on voulait voir ressortir dans cet album.
Thomas : Rapidement on s’est rendu compte que les titres collaient bien à son univers, et qu’il pouvait les mettre en valeur au mieux.
Etienne : c’est la première fois qu’on a changé la composition d’un titre parce qu’un producteur nous a dit qu’il le trouvait bizarre. Et c’est aussi quelqu’un avec qui on a passé de très bons moments, donc très vite on a eu envie de rebosser avec lui.
Thomas : On bosse beaucoup à l’humain, et sur la route, le staff ce sont des amis.
HL (question de Morgane) : Pour composer, avez-vous besoin de vous couper de votre environnement, ou au contraire est-ce que vous écoutez beaucoup de musique, allez voir des films, assistez à des expos…
Thomas : Quand on compose, on est en bas dans notre local et on est un peu dans notre bulle, par contre on passe notre temps à écouter de la musique, à aller au ciné.
HL (question de Mao Boy et Nicolas) : Peut on en savoir un peu plus sur la signification de 312 ?
Thomas : C’est un peu complexe, mais la définition qu’on pourrait en donner c’est « rien à foutre « . Au départ, c’est le numéro d’une chambre d’hôtel dans laquelle on se donnait rendez vous après les concerts pour boire un verre et discuter du concert. Du coup, c’est devenu récurrent à la fin des concerts de faire une « 312 « .
HexaLive (question d’Alexandra) : Quel message avez-vous voulu faire passer à travers l’artwork de l’album ?
Etienne : Ce serait plutôt à notre graphiste Frode (ndlr à retrouver sur http://www.friktion.com) de répondre, mais il nous en a un peu parlé donc on va pouvoir répondre quand même (rires). Il nous a demandé les traductions des paroles de Thomas
Thomas : …car il est danois
Etienne : et quelques maquettes des morceaux. A partir de là il s’en est inspiré et il a voulu faire un artwork qui représentait la douleur. Et c’est donc sa vision à lui de la douleur. Quand il nous a envoyé la première version des pochettes, pas les blagues parce qu’il nous en a aussi envoyé quelques unes (rires), on s’est vraiment dit c’est exactement ce qu’on espérait de lui.
Thomas : Ce qui est intéressant, que ce soit dans l’artwork ou les paroles, c’est l’image, l’interprétation que tu t’en fais.
HL (question d’Olivier) : Quelles sont les chansons du dernier album que vous préférez ? Ou qui pour vous risque de mettre le feu dans le public ?
Ben : Ca dépend. Mais pour le public, et pour nous également, je crois que 312 c’est un peu un monument
Etienne : On a essayé d’écrire un album où tous les titres nous plaisent vraiment. C’est l’avantage d’avoir eu du temps. Après en concert, celles qui bastonnent, quel que soit l’ordre ça marche très bien.
HL (question d’Olivier) : Vous avez mis votre nouvel album en écoute sur mySpace, pourquoi ce choix ?
Thomas : Ca nous plaisait d’avoir l’avis des gens une semaine avant. Quand je déposais les titres à minuit, je voyais le nombre d’écoutes grandir, puis les réactions qui ont été plutôt positives.
Etienne : mySpace c’est devenu vraiment énorme, faire ce genre d’opération c’est cool pour un groupe comme nous qui s’est fait oublier pendant un an. C’est une bonne manière de mettre un peu de lumière sur notre album
Charlotte : Et pour notre premier concert à Vauréal, les gens connaissaient déjà les paroles et on s’est rendu compte à ce moment que ça avait marché
Thomas : on remercie d’ailleurs la maison de disque de nous avoir permis de faire cela. Ce sont vraiment des gens qui aiment la musique.
HL (question de Phil) : Je vois pas mal de groupes en ce moment qui galèrent, quel est votre avis là-dessus ?
Thomas : Tout le monde galère en ce moment oui, et plein de groupes ont disparu. Certains médias aussi donc il faut trouver des solutions.
Ben : Pour revenir au partenariat mySpace c’en était une justement. Il y a beaucoup de magazines où on pouvait paraître, éventuellement faire une couverture qui n’existent plus. Et maintenant les magazines font de moins en moins des couvertures avec un seul artiste. Il faut essayer de s’adapter.
Etienne : on essaye à notre niveau de mettre en place cette dynamique là en mettant en avant certains nouveaux groupes. Parce que depuis l’émergence de nowhere, il n’y a pas eu de groupe français qui marche. Il y a eu Eths qui est arrivé juste après, Gojira mais ça existait déjà avant. Donc on essaie d’aider les Headcharger, les Ed-äke, les Sna-Fu, les Bukowski qu’on aime vraiment bien et qui méritent au moins autant que nous à l’époque l’attention du public. On essaie de recréer un vrai engouement pour le rock et le métal en France, car on a l’impression que c’est un phénomène de mode au lieu d’être un phénomène culturel ancré dans le temps.
HL (question de Phil) : Vous n’avez pas l’impression que le public s’est rajeuni ?
Etienne : Le public rock et métal en France a toujours été jeune. Combien de fois j’ai entendu des gens dire » ah ouais le métal ? J’écoutais quand j’étais jeune « .
HL (question d’Olivier) : J’ai l’impression que le public s’est plus féminisé ?
Thomas : Oui, effectivement il y a plus de filles. Franchement, tant mieux, parce qu’il a pas de raison que les filles écoutent moins de métal. Plus il y a de gens différents et mieux c’est.
HL (question de Nicolas et Cédric) : Comment les set-lists sont elles réalisées ? Qui a le dernier mot ?
Thomas : C’est Etienne, et on lui fait confiance là-dessus. Il maîtrise.
Etienne : Je fais des versions au début et ça évolue. Je le fais aussi en fonction de ce que Thomas peut faire en début de concert et un peu moins à la fin. Il faut comme pour un disque trouver l’équilibre harmonieux.
HL (question d’Oliver) : Que ressentez vous en retournant sur scène ? Vous étiez impatients ?
Etienne : Ca ne nous manquait pas l’année dernière quand on était dans l’album, mais à partir d’octobre on s’est rendu compte qu’on avait envie d’y retourner.
HL (question d’Olivier) : Réaction du public plutôt bonne sur les premiers concerts ?
Thomas : Jusqu’ici tout va bien.
Etienne : C’est la première fois que les titres d’un nouvel album sont aussi bien reçus dès le début d’une tournée. Que ce soit pour « Polaroïd » ou « la fin des temps » on avait mis un moment avant qu’ils soient pleinement acceptés par le public.
HL (question de Cédric) : Avez-vous un rituel avant de monter sur scène ?
Thomas : Déjà on se prépare et on s’échauffe tous une heure avant, et après on a tous des sortes de gri-gri qu’on fait avant de monter sur scène.
Charlotte : les tapes dans le dos aussi
Thomas : et un petit verre d’alcool qui tourne entre nous
HL (question de Morgane) : Au vue de l’évolution du disque, avez-vous peur pour votre avenir ? Songez vous déjà à une reconversion ou à d’autres projets ?
Etienne : On a un degré d’inconscience qui fait qu’on n’a pas forcément peur de l’avenir, c’est le propre d’une carrière musicale d’être dans l’incertitude, on n’est pas en CDI.
HL (question de Cédric et Eurok) : Avec vos projets parallèles (Grymt, Vicky Vale, Die on Monday), que cherchez vous que vous ne trouvez pas dans AqME ?
Etienne : Ca nous permet de nous détendre un peu, de sortir de temps en temps d’AqME. Et ce sont des styles différents. Par exemple quand Thomas revient de Vicky Vale, il est content de pouvoir rechanter du AqME.
Interview réalisée par Olivier (Asvin), Phil B et Arnaud Guignant