Je vous ai déjà parlé des concerts d’Ycare (au rockstore en février, puis aux Arènes aux côtés de Patrick Bruel en juillet), mais j’avais envie encore de vous parler de son dernier concert à Marseille cette fois, à l’espace Julien.
Alors oui, il s’agit de la même tournée, de la même histoire – la sienne – mais l’émotion et la sensibilité sont encore différentes. Ycare grandit chaque jour des partages avec son public, des échanges qu’il cultive, des câlins qu’il offre sans compter. Il le sait et il le dit « quand je vous serre dans mes bras, après je ne suis plus le même » .
C’est le moment des présentations : il est Assane, ensemble ils sont Ycare. Il évoquera plus tard ses racines, entre Liban et Sénégal et renouvellera son amour pour la France.
Un concert avec Ycare, c’est toujours comme manger un truc tout doux et plein de sucre. A la fois réconfortant et qui donne un petit pic de glycémie que l’on transforme immédiatement en énergie. On en ressort diabétique d’amour.
Il aime, il le revendique, il faut apprendre et être digne d’aimer. Il lui a fallu un long chemin pour en arriver là, semé d’embûches mais pas vain. Ycare est bavard (c’est d’ailleurs pour ça qu’il en a fait un livre « tout le monde nait avec des ailes » ). Mais son public marseillais l’est aussi. Le public réagit, commente, lui parle et il entend. Il n’est plus question d’un concert mais d’un moment qui se partage. Il reçoit des marques d’attention durant tout le set : peluche, banderole, drapeau, mais aussi cœur avec les doigts et larmes.
En effet, le public partagera à plusieurs reprises aussi ses larmes. Les joues s’humidifient quand les mots touchent, ou encore quand il s’adresse à sa grand-mère Maryam, incarnée dans la chanson Colette. Qui devient alors toutes les grands-mères de la salle.
J’assiste à ma première standing ovation debout. Pas une seule place assise dans cette salle, mais je sens un public qui se lève, 600 personnes qui ovationnent la prestation, et le message aussi.
Il fait une chaleur dingue, le public en redemande, et Ycare n’est pas prêt à partir (comme toujours d’ailleurs il prendra le temps de toutes les photos et tous les autographes à la fin du concert, près du bar). Il emporte son pied de micro avec lui et rejoint le centre de la salle d’où, malgré un petit larsen inconfortable pour lui, il partagera quelques titres dont un inédit qu’il offre comme un présent, « une réponse à tous ceux qui ne trouvent pas de paix dans leur cœur. Une réponse à toutes les prières » .
Qui de mieux placé que cette boule d’amour et de générosité, pour écrire cette année la chanson des Resto du cœur ?! Ycare nous raconte cette aventure, le déclic de l’écriture de cette chanson. Stoppant les applaudissements, il ne les veut pas ceux-là. Préférant les laisser au Président de l’association qui est dans la salle. Il rappelle qu’il n’est rien, « juste un parmi ». Évoquant ce qu’est une chaine de solidarité comme celle des Restos du cœur… quelqu’un qui tend la main à quelqu’un qui tend la main…
On ne pourra pas tout guérir, chacun n’a pas assez pour tout le monde, mais on peut tendre une main. Cet hymne il le chantera chaque fois, il l’a promis. Chaque fois qu’il le pourra car 100% des droits d’auteur, jusqu’à 75 ans après sa mort, seront reversés à l’association. Car « on est en France bordel » , on ne devrait plus trouver des familles, des étudiants, regards baissés à faire la queue dans le froid pour « un peu de pain et de chaleur » . Mais il « ne tombera pas dans la facilité de la colère, [il ne gardera] que l’amour » .
Parler de cette chanson, lui donne aussi l’occasion de remercier son ami Patrick Bruel. Et de lui reprocher aussi d’avoir choisi le même soir pour un concert tout proche (à Aix), ce qui les empêche de partager le titre Origami sur scène, et peut-être même de débattre du sens de la chanson (il semblerait qu’ils ne la comprennent pas exactement de la même façon).
Une fois chacun remercié à sa juste valeur, c’est au tour d’Ycare de balbutier, ému de l’énergie de cette salle, six fois « merci beaucoup » , l’émotion au coin des yeux.
J’ai envie de conclure sur un jeu de mot que j’ai entendu hier soir « pas de pêché d’orgueil, la vie te rattrape toujours, elle ne te laisse pas un Ycare (écart) » … Elle en laisse au moins l’écho. Et je suis sûre qu’hier chacun est rentré un peu différent de la veille. Alors si vous voulez prendre une bonne dose de vie en plus, je vous conseille de chopper une date de la tournée avant qu’elle ne s’arrête.
Ka_jpg (instagram)
Magnifique reportage !!! J’en ai la chair de poule et je partage à 2000% tout ce qui a été évoqué sur cet extraordinaire Artiste qu’est Ycare ! Merci !
Merci beaucoup pour ce retour, écrire n’est jamais facile mais quand on peut restituer une émotion le pari est gagné je crois !! Très touchée
Que c’est bien dit et écrit ! Jolie plume !
Je ne l’ai pas vu à Marseille, mais autre part en France, et je suis totalement d’accord avec vous. On en sort totalement chamboulé et rempli d’Amour.
🙏 très heureuse d’avoir pu restituer une émotion qui vous parle, merci pour ce commentaire qui me touche, même si évidemment je le dois à l’artiste 😉
Nous étions avec mon mari à Marseille et nous en ressortons effectivement changés.. c’est un vecteur d amour et d’humilité.. une belle âme qui déborde d’amour et de gentillesse.. il apaisé les maux avec les mots. Des mots si puissants et si bien choisis. Comme les vôtres. Vous récitez et retransmettez exactement le moment tel qu’il était. Merci .
Merci énormément pour ce retour, je suis très heureuse que ces mots soient partagés et félicitations aussi pour les vôtres très bien sentis !