Enfantillages 666
Aldebert a toujours fait un travail d’orfèvre en réussissant des chansons pour enfants qui plaisent également aux parents. Fan de metal assumé, il n’est donc pas étonnant de l’avoir vu sauter le pas et d’avoir fait un album dans ce style pour enfants.
Mais entre vouloir le faire, et le faire, il y a quand même un monde, car l’exercice est compliqué. Déjà parce que faire un album metal qui reste grand public et plaise aux enfants, c’est un dosage délicat. Et même s’il est mieux compris maintenant (par exemple avec des évènements comme l’exposition Metal à la Philharmonie ou via le HellFest) , le metal souffre encore de clichés ou d’une imagerie qui semble éloignée des cours de récré.
Car quand le commun des mortels voit ce genre d’image :
Où est Charlie : un batteur d’Aldebert et votre serviteur se cachent dans cette vidéo
Il est plutôt parcouru d’un frisson d’effroi et se demande qui donc sont ces gens (les vrais savent qu’en fait c’est bon enfant).
Mais la greffe a bien pris. Car la tournée qui démarre à peine affiche complet dans de nombreuses villes depuis un petit moment. Il est vrai que le public d’Aldebert avait déjà eu quelques avant-goût de notes saturées avec des titres comme « du (très) gros son« , ou « hyperactif » , dont les refrains ont fait se lever plusieurs Zéniths, parents et enfants inclus (et même grands-parents, sans parler des mamies volantes).
Aldebert à Dammarie-les-Lys
C’est donc à Dammarie-les-Lys que nous allons voir pour la première fois ce show. Ce n’est que la cinquième date d’une tournée qui va durer encore de longs mois. Et qui a démarré à Chambery le 25 mai dernier. Dans la salle, on croise de nombreux parents avec des t-shirts du Hellfest, ou de groupes de metal. C’est à se demander qui a été prescripteur pour aller voir le concert entre les parents et les enfants. Sans doute un peu des deux.
Le show Helldebert
Le show démarre à heure dite. Avec les différents musiciens qui arrivent en toboggan sur la scène après un premier échange en vidéo entre Aldebert et Helldebert. Et c’est le morceau d’ouverture de « Enfantillages 666 » qui ouvre également le concert, à savoir « Rock’n’roll » . Première constatation, le son est très bon. Et adapté aux plus jeunes, car même sans bouchon cela ne pose aucun souci.
Les morceaux s’enchaînent, beaucoup tirés du nouvel album, mais quelques classiques sont tout de même là. Les enfants sont invités sur plusieurs morceaux à monter sur scène pour participer à la fête. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu pour que Nicolas Bastos ne se fasse piquer sa place à la batterie pour la fin du concert.
On sent vraiment qu’Aldebert s’est fait un kiff avec cet album et cette tournée. Qui mêle finalement le meilleur de deux mondes pour lui avec le jeune public et le metal. Aldebert (ou devrais-je dire Helldebert) revient d’ailleurs sur son parcours scolaire, et ses premières amours avec le son saturé. A quelques différences près capillairement parlant (je vous laisse en juger).
Les musiciens et les guests
Pour cette tournée, il s’est entouré de Nicolas Alberny à la guitare (du groupe Gorod, dont vous pouvez trouver la chronique au Hellfest sur HexaLive) et de Nicolas Bastos à la batterie (ex Dagoba, L’esprit du clan, Deep in Hate, dont vous pouvez lire l’interview sur HexaLive).
Et les deux ont pu faire montre de leurs talents respectifs. Avec une démo de guitare et de air guitare musette (oui, c’est bizarre, mais vous comprendrez en voyant le show) pour le premier et un solo de batterie pour le deuxième.
Les nombreux invités de Helldebert 666 sont présents par écran interposé. On peut sans doute espérer qu’il y en ait quelques uns qui soient présents physiquement sur des dates clés (au Hellfest Kids, à l’Olympia ou sur des Zéniths). On retrouve ainsi Max et Igor Cavalera, Johann Hegg, Stéphane Buriez, Fetus, Mouss, Niko…
La fin de concert arrive très vite. Pour un début de tournée, le show est déjà vraiment bien rôdé. On sent que les trois semaines de résidence ont été studieuses.
Bref, comme on disait plus haut, on sent qu’Aldebert vit un vrai kiff (même sans circle pit) qu’il a sans doute muri et rêvé depuis longtemps. Le groupe aussi car on sent une grande complicité entre eux. Côté public, les réactions (là encore des enfants, des parents et des grands-parents) ne laissent que peu de doute. Ainsi que la file d’attente qui suit au merch, car la soirée ne s’est pas terminée pour le groupe avec le baisser de rideaux. S’en est suivi une longue séance de dédicaces.
La tournée va être encore longue, je pense qu’on aura l’occasion de revoir Enfantillages 666 sur d’autres dates. Si vous hésitez, ne tardez pas trop car les dates se remplissent vite.
Texte et photos : Arnaud Guignant
Retrouvez Aldebert sur son site officiel