21h 40 à Vitrolles dans les Bouches du Rhône, il fait chaud et une partie du public du « Jardin sonore » est déjà là depuis longtemps.
Les spectateurs commencent à appeler « Soprano », la nuit est tombée, les lumières se sont allumées
Le visage de Soprano apparaît sur l’écran géant : c’est un cosmonaute qui revient de son voyage dans l’espace, avec l’esprit de son dernier album « Chasseur d’étoiles ».
Plus un bruit au jardin de Fontblanche tout le monde est captif et attend l’atterrissage du rappeur
Puis du silence, on passe aux applaudissement et aux cris de joie quand la musique démarre, et quoi de mieux pour mettre une ambiance de dingue que de commencer par la chanson « Dingue ».
Soprano en live, c’est une expérience intergénérationnelle.
Alors qu’il y a des ados et des enfants avec leurs parents qui sont fans, on peut voir que ce sont les adultes qui sont touchés par certaines références.
C’est la génération de Soprano comme la mienne qui a connu les News kids on the block, les années « Prince de Bel Air » et les boom. Pourtant, les plus jeunes chantent toutes les paroles et dansent à la Carlton.
A coté de moi, une femme d’une quarantaine d’année et sa maman qui me dit avoir 66 ans, elles connaissent toutes les chansons par cœur.
En live, Soprano ce n’est pas que du rap, c’est bien plus que ça.
C’est de l’électro, lorsque déguisé en monsieur Loyal, il lance « Clown ».
Avec Camille, le guitariste sur scène, Soprano va faire plusieurs chansons en duo, il montre qu’il rappe mais qu‘il peut aussi assurer en acoustique.
Le marseillais porte aussi des messages destinées à la jeunesse, que ce soit sur le harcèlement avec « Fragile » ou sur la problématique de dépendance aux réseaux sociaux avec « Mon précieux ».
Soprano et ses acolytes s’amusent avec le public, il font danser, « bloquer » et un peu en fil conducteur, ses deux frères Zac et Diego excitent la foule pour savoir quel coté le public est le plus chaud.
Un homme monte sur scène en tenue de gym et j’entends un gosse derrière moi dire « papa, papa, c’est le coach » ! Et oui c’est bien celle là, petit ! Le coach apprend quelques mouvements de fitness au public avant que la musique démarre et que tout le monde saute au rythme des « Abdos, dips, pompes, barre ».
Sopra’ demande au public si beaucoup le suive depuis ses débuts, depuis 25 ans. Et nombreux sont ceux qui répondent que oui : c’est presque 3 générations qui écoutent les albums du chanteur marseillais.
Après plus de 90 minutes de concert, il rajoute de l’essence sur le brasier qu’est devenu le public avant de quitter la scène en terminant avec « En feu ».
Alors qu’on quitte la fosse, j’entends une maman dire à son gosse de 6 ans, alors sur 10 combien du mets au concert que tu as vu. Et le minot de répondre, je peux mettre plus de 10 ?
Je n’écoute pas Soprano, et je l’ai connu grâce à ma fille quand elle avait 10 ans. Mais je me suis aperçu que je connaissais beaucoup de ces chansons. Bien que la première fois que je l’avais vu c’était au Vélodrome car j’avais offert la place à ma fille, cette fois-ci j’y suis allé sans elle (car elle était en colo, n’allez pas dire que je suis un père indigne).
Quand il repassera à Marseille en décembre, j’y serai encore ! Car Soprano est un show man, un aussi bon rappeur que chanteur, qui véhicule des messages positifs et je crois que rares sont les rappeurs qui savent envouter un public de 6 à 66 ans.