– Et si on allait à Cinqueux?
– Hein où ça???
– A Cinqueux… dans l’Oise!!!
– Mais… pour quoi faire??? – La Ferme du Rock!
– Quoi? Un festival à Cinqueux ? Merci bien je vais pas me perdre là bas pour voir trois clampins jouer dans un champ !
– Bah ‘Les Fatals Picards’, ‘Matmatah’, ‘Kiemsa’…
– Ok ok on y va !!!!
On quitte donc Paris ce samedi sous un ciel menaçant… voir déprimant… du coup moi je fais un ti dodo! Au réveil, effectivement… on est à la campagne. La voiture ballote sérieusement pour parcourir les derniers mètres qui nous mènent au parking… enfin dans le champ. (prière intérieure : pourvu qu’il ne pleuve pas parce que je ne veux pas pousser !!! Ehhh c’est la Ferme du Rock! Ca veut bien dire ce que ca veut dire :).
Vers 15h, le public est encore clairsemé. On en profite pour faire le tour du site. On tombe nez à nez avec une floppée de gendarmes à moto, ehhhh on a rien fait!!! Puis voilà les camions de pompiers, les ambulances de la croix rouge, les agents de sécurité (CAT sécurité pour ne pas les citer… toujours le sourire et un peu plus bodybuildés que les TITANS de fnac indétendances… m’enfin c’est une remarque… sans trop d’intêret 🙂 ), et ceux de l’organisation du festival… autant dire que tout ça est bien encadré!
Le set de 2Lamour se termine, le changement de matériel se déroule sans aucun problème et trente minutes plus tard c’est Tounga Darwa System qui prend le relais. Très éclectiques, les mélodies mêlent rock, hardcore, hip hop et notes de raggae pour apaiser le tout. La complémentarité et complicité des deux chanteurs est bien visible. Je ne sais pas si ce sont des habitués de ce genre de scènes mais une chose est sure, ils s’éclatent et se font plaisir. On les sent prêts à s’envoler, c’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Changement radical de style pour S2D2. Cheveux au vent ils donnent tout de suite le ton : ça sera puissant ! Ce n’est pas forcément ma tasse de thé mais je suis forcée de constater que je me suis vue bouger dans tous les sens… c’est carré, c’est entrainant… ma foi c’était top ! Ils ont leurs fans ce qui tend à confirmer la montée du groupe qui cette année a parcouru nombre de festivals de la région. On en entendra vite parler je pense…
Ensuite, c’est au tour de MO de monter sur scène. Avec un premier album ‘Qui ne dit MO consent’ en 2006, ce trio a fait parler de lui : une distribution numérique sur SFR Music gagnée au concours SFR jeunes Talents, un concert à la scène Bastille à Paris gagné au concours TNT 2007 (Top des Nouveaux Talents), un concert à la Rock School Barbey à Bordeaux en finale du Mozaic Rock Challenge, un concert au Havana café à Toulouse pour le RTL2 Pop Rock Tour 2007… Ces références attisent ma curiosité et c’est donc avec impatience que j’attends leur set. Leur rock aux accents très pop sucré (trop?) ne m’emballait pas jusqu’à ce qu’ils se déchainent sur la batterie électronique. Tout leur concert fut ponctué de ces intermèdes percu endiablés aux sons Afros/Latinos… Ca surprend, ça décolle la pulpe et finalement c’est ce que j’ai préféré! Une prestation qui vaut le détour… un album à peut être étudier un peu plus…
Lorsque les Fatals Picards entrent sur scène, la foule est nettement plus dense. Dès les premières minutes le public est intégré dans le spectacle, y compris les agents de sécurité qui semblent impressionner nos picards par leur poigne ! En effet, ils sont ‘enfin’ mis a contribution : ça slamme de tous les côtés mais toujours dans la bonne humeur. Suis tout de suite conquise. Pas besoin de connaitre leur répertoire par cœur pour apprécier leur générosité et leur bonne humeur. Toutes les chansons sont introduites et personnalisées pour l’occasion, notamment ‘Djembe man‘ qui a du durer au moins 10 min ! Vient la chanson ‘qui a fait la honte de la France‘ mais en tout cas pas la honte du festival. C’est une prestation vraiment très réussie. Et si le public s’était déplacé en masse pour les ti gars de la picardie, il ne s’est pas trompé et n’a pas été lésé. J’ai mal partout d’avoir gesticulé dans tous les sens.
L’entrée en scène des Matmatah est très attendue et c’est rien de le dire. Lumières tamisées, morceau instru pour débuter, tout est fait pour nous mettre l’eau à la bouche. Loin du buzz de leur album La Ouache, qui les avaient rangé dans la catégorie Rock Celtique (Lambé An Dro…) le groupe nous a concocté ce soir là un set 100% Rock renonçant même aux classiques comme L’apologie. Certains ont été déçus, moi j’approuve ! Lassée de ces titres qui ont trop tournés ces dernières années, je me suis REGALEE de morceaux un peu moins exposés. Même la Cerise avait un gout de tout neuf avec ses sonorités un peu plus acoustiques. Le set passe à une vitesse folle et me laisse une impression de trop peu. Même le rappel n’y fait rien. J’en veux encore et encore.
La soirée se clotûre par la prestation des Kiemsa. Au fait, au cas où certains d’entre vous en douterait, les fixations super méga extrêmement fortes des gels coiffants, ça marche ! Les deux guitaristes du groupe en sont la preuve (cf photos)! Kiemsa nous ont servi une fusion teintée de cuivre et de guitares puissantes. Alors oui c’est du gros son, mais contrairement à beaucoup de groupes ce n’est pas fouillis, brouillon, incompréhensible…ou inécoutable… chaque chanson a son univers visuel et musical et Martin le chanteur excelle sur tous les types de textes, furieux +++ ou furieux — !!! Gros tour de force pour ce groupe qui a ébloui le public. Coup de cœur découverte de la soirée.
Re dodo au retour. Finalement, c’est drôlement bien la Picardie 🙂 Et coup de chapeau aux organisateurs, qui pour une première édition nous ont servi un festival à l’organisation bien huilée. Bravo !
Marilou