C’est l’histoire d’un mec… non.
C’est l’histoire d’un zicos… non.
C’est l’histoire d’un gratteux, d’un guitariste… hum non.
C’est l’histoire d’un foutu bon guitariste car ayant un style affirmé.
Oui, voilà. Mieux. Mais c’est plus compliqué. Aussi. Evidemment.
C’est l’histoire d’un guitariste qui ne veut pas s’en tenir à ce statut.
OK. C’est l’histoire de l’artiste nommé Harun Demiraslan.
C’est aussi l’histoire de son cheminement. Surtout. Avant tout. Sur ces 24 dernières années : de la formation du groupe Trepalium (Death prog) à la carrière très honorable. Ainsi que de Step In Fluid (fusion instrumentale), et également d’un EP solo surprenant car electro-ethnique (Mali Kanu). Puis d’un premier album solo (In Motion) car l’artiste doit s’exprimer – quitte à y dédier ses nuits blanches.
C’est l’histoire de l’artiste sincère dans sa démarche qui fait face au quotidien comme tout un chacun : être père, avoir un job alimentaire, perdre certains repères, finir par poser un genou à terre. Passée la douleur, une magie s’opère. Réagir, rebondir, se réinventer et nous voici face à l’actualité : Harun Demiraslan a bugué alors HARUN reboote !
Ce n’est pas une chronique ordinaire car le nouvel album d’HARUN ne l’est pas, ordinaire : il s’intitule Reboot et se positionne entre post-grunge et new wave. HARUN est à tous les postes hormis le mixage et le mastering. C’est dire s’il s’agit bien d’un album solo et en solo.
Au-delà du changement de cap dans le style, ce LP est extraordinaire également car l’artiste se découvre chanteur. Initialement par accident. Et c’est réussi ! Essai réussi.
Est-ce parce qu’HARUN intègre au final de l’album une puissante cover de Shout de Tears For Fears que je trouve que sa voix s’apparente à celle de Roland Orzabal ? Je suis influençable. Mais, de fait, c’est approprié. Et ce, sur l’ensemble des neufs titres qui constituent Reboot. Belle prod’ ! Guitares omniprésentes ! Compos ciselées ne cédant jamais à la facilité ! Voilà qui me réconcilie avec la new wave. Définitivement. Merci l’artiste ! Sûrement parce que le métal progressif est dans son ADN, quoi qu’il fasse.
C’est donc l’histoire d’un rebond vraiment intéressant. D’un artiste complet qui use de son intériorité pour alimenter sa créativité. N’est-ce pas là la définition même d’un artiste ? Ce renouveau d’HARUN en est exemplaire.
Alors il faut que vous écoutiez Reboot ! Une fois, deux fois, dix fois. Que vous prêtiez attention aux instrus, aux multiples guitares, aux textes qui révèlent (évidemment !) ! Que vous preniez en compte l’histoire ou pas, Reboot mérite votre intérêt !
Ce matin, à nouveau, à la fenêtre, la campagne est froide et humide et le brouillard à couper au couteau. Alors je monte le son : je trouve Reboot, after-burnout assumé, bienvenu et lumineux !
Stedim (instagram)
PS : Ah, ça y est ! J’y suis ! J’ai retrouvé à qui d’autre me fait penser la voix d’HARUN ici : à celle de Dweezil ZAPPA sur son album Confessions (1991). Yessss !
Bref.