‘Aucun mal ne vous sera fait‘ est le nom du premier album d’Alister. Mais c’est qui d’abord Alister? Un type visiblement doué pour les rimes et les ‘jokes’ en tous genres puisqu’avant de signer chez Barclay, le jeune homme avait déjà écrit quelques titres pour la chanteuse Adrienne Pauly (‘J’veux un mec‘) mais travaillait surtout sur plusieurs programmes télé, dont ‘La minute blonde‘.
L’album débute avec ‘Qu’est-ce qu’on va faire de toi ?‘, titre largement diffusé auquel personne n’a échappé. Sur fond pop-rock, Alister émet une vive critique de notre société de consommation. Une chanson efficace qui fera danser les plus réticents. Mais l’artiste ne s’arrête pas à des formules qui fonctionnent et sait prendre des risques : sur une orchestration psychédélique, il met les clichés à mal (‘Miami‘), manie avec élégance le second degré (‘Quelque chose dans mon verre‘), se joue des guitares et des chœurs sixties (‘Fille à problème‘), transpire la mélancolie (‘Barnum‘), nous emmène faire un tour à l’arrière d’un taxi parisien (‘Paris by night‘), raconte ses histoires version piano bar (‘Hier soir‘). Finalement c’est un peu la vie d’un type de 30 ans qui boit, qui baise et qui déchante.
L’album s’achève sur une chanson (piano-voix) que je trouve absolument parfaite sur laquelle Alister réussit à nous toucher et à nous ramener à notre propre solitude. Mi chantées, mi-parlées, certains titres nous sont presque susurrés au creux de l’oreille. Il s’agit d’un disque insolent, avec de très fortes influences anglo-saxonnes mais qui reste hétéroclite. Les textes sont peut-être parfois trop sages pour un album qui se veut’rock’… c’est le problème des artistes qui se retrouvent catalogués dans un style. On a hâte de voir ce qu’il donne en live.
Ophélie Legris