Salut St Graal nous c’est Hexalive un média musical dédié à la scène française, ton nom de scène est St Graal, penses-tu avoir trouvé le St Graal ?
Euhh non c’est Pascal Obispo… (rires)
Non, mais oui c’est St Graal.
Le but de St Graal est de faire une quête de pleins de trucs avec un fil rouge, une histoire. C’est ce que j’ai essayé de faire sur le dernier EP qui est sorti avec un fil rouge sur les histoires d’amour de A à Z, de la prévention à la compréhension.
Les histoires d’amour qui se terminent, je trouve ça très beau car ça nous laisse une trace ancrée en nous, comme les tatouages.
Ton premier titre “Les histoires d’amour…” se complète avec ton dernier titre “… qui se terminent un jour”, penses-tu qu’il y a plus à créer avec des histoires finies qui laisse une trace comme le représente la cover de ta pochette d’album ?
Les histoires d’amour qui se terminent, c’est plus facile d’écrire dessus. Car on peut travailler, avoir plus de compréhension par rapport à ce qu’on a vécu. C’est comme le mythe de l’auteur qui écrit quand il est triste. C’est un peu des foutaises car pour moi, il faut avoir compris pourquoi on était triste pour pouvoir faire le plus beau texte sur le sujet.
Les histoires d’amour qui se terminent, je trouve ça très beau car ça nous laisse une trace ancrée en nous, comme les tatouages.
Les extraordinaires histoires d’amour, on trouvait ça chouette
Tu nous parles de tatouage, sur ta pochette d’album on peut voir que certains adjectifs ont été rayés, a-t-il été difficile de trouver un titre pour ton EP ? Ou c’était au contraire logique puisque tu as eu du recul sur tes histoires d’amours ?
On savait qu’on voulait faire un titre un peu long, « Les … histoires d’amour de St Graal ». On est passé par monstrueuses, désastreuses mais ça faisait trop « Les désastreuses aventures des orphelins de Baudelaire ».
Les extraordinaires histoires d’amour, on trouvait ça chouette puisque ça englobait aussi certaines choses qui pouvaient être tristes, mais perçues comme belles à la fin.
Tu as commencé ta setlist par « Oversize », un titre pour l’amour de soi. Est-ce que c’est pour cette raison que tu as commencé par ce titre ?
Je fais différemment en live mais pour moi, l’amour de soi c’est le plus important. Je dis dedans “comment tu peux avoir envie de moi, si moi-même je me déteste». C’est compliqué de savoir être aimé quand on se regarde qu’à travers les yeux des autres, qu’on se compare tout le temps, qu’on est tout le temps mal dans notre corps, dans notre peau.
C’est important pour moi de passer ce message en premier pour dire qu’on est tous mal dans notre peau. Mais il faut essayer de se regarder avec nos propres yeux, plutôt qu’avec des yeux qui sont biaisés par tous les clichés d’Hollywood qu’on peut avoir, par toute la pop culture qui met mal, la publicité et les normes.
Est-ce que ce titre a été difficile à écrire pour toi ?
Il a été très long à écrire. Pour que les gens comprennent, je suis quelqu’un d’assez rond et pour moi je ne voulais pas faire quelque chose qui pouvait tendre vers la grossophobie de soi-même.
Je voulais que ça soit quelque chose de neutre. Je parle exclusivement de moi et c’est pour ça que je dis que j’ai du mal avec cet amour oversize, que je porte que des vêtement très ample pour encore plus affirmer ce côté : ouais j’ai des rondeurs mais je porte des vêtements encore plus grands pour avoir encore plus cette prestance.
Donc oui, il a été très long à écrire.
Je me suis dit que Kalika collait ultra bien à cet univers
Ton EP parle beaucoup de toi. J’ai remarqué que tu n’avais fait qu’un seul feat sur « Premiers Baisers » avec Kalika. Est-ce parce qu’en tant qu’artistes, vos univers se rapprochent puisque vous abordez le thème de l’amour sans tabou et de façon déconstruite ?
Ce titre « Premiers Baisers » j’avais quasi toute la prod, les refrains, et ça parlait vraiment de cet amour adolescent. Tout est un peu chronologique dans les histoires d’amour qui explique les histoires de cul, les histoires d’amour.
« Premiers baisers » a commencé à être écrit avec un côté teenage/adolescent et je me suis dit que Kalika collait ultra bien à cet univers. On s’était déjà croisé, on s’aime beaucoup et on s’était toujours dit qu’il fallait qu’on fasse un truc ensemble, c’était le titre parfait à lui proposer.
Elle a accepté et c’était très chouette.
Kalika était vraiment un très bon choix !
Ouais, ça marche plutôt bien et on a ramené une prod plutôt bien énervée dans nos styles. On mélange son côté assez hyper pop et mon côté très club rock.
C’est la première fois que j’ai écrit vraiment par rapport à moi
Ton EP s’inscrit dans une logique plus personnelle, souhaites-tu continuer dans cette voie ?
Oui, car avant cet EP, j’écrivais beaucoup d’histoires qui n’étaient pas inventées mais très romancées. Je me disais que mes histoires persos, ça n’allait pas forcément intéresser les gens.
Mais là, c’est la première fois que j’ai écrit vraiment par rapport à moi, à 200% et j’étais très surpris de l’accueil. Je pense que ça va continuer dans ce sens.
Le but ce n’est pas forcément de faire des grosses salles
En parlant d’accueil, on peut voir que tu as fait complet à la Maroquinerie et la Cigale. Tu prévois le Trianon en 2026 qui se remplit assez vite. Est-ce qu’après cette date tu vises une salle encore plus grande ou tu te laisses un peu le temps ?
Oui écoute ça se passe plutôt assez bien pour le moment c’est fou.
Le but ce n’est pas forcément de faire des grosses salles. J’ai pas envie de faire les tournées des Zénith, ça m’attire pas plus que ça. Ça devient très vite impersonnel et c’est fou de voir 10 000 personnes crier ton nom. Je comprends qu’il y ait des artistes qui pètent des plombs.
Mais j’ai envie de faire des belles salles et que je m’y retrouve dedans.

Il vaut mieux faire 2-3 fois des salles cosy que faire une seule fois un truc énorme et impersonnel.
Si à un moment on me propose un Zénith, une fois, pour l’expérience, je le fais. Mais je sais que je préférerais à la rigueur faire 4 Cigale d’affilée car la salle est tellement mythique, avec une âme.
Je suis plus attiré par les salles comme les petites SMAC, là d’où je viens en fait.
Tu souhaites être plus proche de ton public ?
Je parle beaucoup au public. J’avais fait la première partie d’Hoshi dans les Zénith et les Arena et c’est très compliqué de communiquer avec le public. Ils viennent, ils sont là pour écouter et c’est tout, c’est compréhensif en même temps il y a tellement de gens.
Il y a des choses qui vont arriver, je ne sais pas encore sous quelle forme
Les parisiens sont peut-être plus compliqués à capter que la province ?
C’est très différent, on sait qu’il y a des villes où les gens sont chauds, ça remplit très vite. Par exemple Nantes c’est une ville où la culture est très présente. Tu le sens des fois dans certaines villes où la culture est moins présente, la politique moins axée sur la culture et où le public est un peu plus réticent.
Paris, c’est quand même très culturel et j’ai la chance d’avoir un public quand même très mimi, ce sont des petits amours. Donc à chaque fois, ça se passe très bien. Vraiment ça fait partie de mes tops concerts.
Penses-tu sortir un album après tes deux EP ?
En fait, je compose tout le temps. Je fais de A à Z toute mes compos donc il y a des choses qui vont arriver, je ne sais pas encore sous quelle forme. Si ça va être une version extended mais bien fourni de ce que j’ai fait là, ou si ça va être un album ou une mixtape.
Je ne sais pas encore, pour l’instant je réfléchis. J’ai pleins de morceaux qui naissent, je laisse le flux arriver et on verra ce qu’on fait.
J’ai envie de faire les choses bien
Tu ne veux pas te forcer à en faire un, mais plutôt y aller tranquillement ?
Je sais que l’étape du premier album, c’est un truc très symbolique pour l’artiste. J’ai envie de faire les choses bien. De garder cette idée de quête, peut être qu’il y aura une suite aux histoires d’amour ou une nouvelle era.
Qu’est ce qu’on pourrait te souhaiter pour la suite ?
Une tournée des Zénith (rires). Non, mais que ça continue comme actuellement puisque ce que je fais déjà c’est fou.
Je ne viens pas d’un milieu où faire de la musique était le plus évident. Je n’ai pas papa ou maman qui sont dans la musique, je n’ai pas un patrimoine exceptionnel. Donc on se démerde un peu par soi-même comme beaucoup d’artistes en province.
Ce que j’ai c’est déjà fou, ce sont des souvenirs que j’ancre. Donc je me souhaite de créer encore plus de beaux souvenirs.
Interview par Johanna (Instagram)