Paris, quartier du Père Lachaise, mi-septembre 2024. Détente totale à la terrasse du sympathique bistrot “Les Foudres” dont on remercie l’équipe pour son accueil…
“Le Paris qu’on aime !” souligne le lascar avec qui on a rendez-vous, Bruno et moi. Le voilà, l’éternel scandeur de punchlines : hoodie “Silmarils” et casquette New Era Detroit. Look all black évidemment ! C’est bien à son image, ça, tiens, cette constance dans l’outfit ! Le gars a très tôt trouvé sa voie, s’est lancé (avec ses potes de lycée) et n’a jamais dévié ! Déterminé ! Déter’ comme on dit désormais. Les cheveux ne sont plus peroxydés comme 25 ans auparavant mais le gars est toujours aussi bouillant, fort, très fort de l’expérience en plus.
David Salsedo, Messieurs Dames ! Il joue à domicile. Nous rejoindre en terrasse sera une occasion savourée d’enfin se poser un peu ! Réussir ce retour en indépendant implique d’être au taquet H24 ! Et il râle ! Il râle autant qu’il est excité par ce nouveau chapitre de Silmarils ! Il est artistiquement comblé et donc… bavard, nous prévient-il.
Perso, ça fait 16 ans que je ne l’avais pas revu de visu. Damn, il reste frais, l’Artiste ! Sûrement l’apanage de ceux qui vivent de leur passion…
Allez, interview old school !
Hey David, question d’un mec bien cool surnommé Plume qui a poncé l’album 4 Life en son temps : “Putain mais qu’est-ce que vous avez foutu tout ce temps ??”
Qu’est-ce qu’on a foutu tout ce temps ?
On s’est tous attelés à des projets personnels. Il y en a qui ont continué des trucs qui étaient en suspens. Notre batteur a fini ses études d’architecture et il est devenu architecte. Jimi, Côme et moi avons continué dans la musique. Côme a fait de la musique pour le cinéma et a joué avec Oxmo [NDR : Oxmo Puccino].
Moi, j’ai beaucoup écrit et produit pour d’autres et fait un album solo avec Côme et Jimi. C’est la blague : quand on fait des side projects, on les fait ensemble en fait ! JP a continué sa carrière de comédien. Brice a fait lui-aussi de la musique et a déménagé dans le sud-ouest. Voilà, il n’y a pas eu de séparation. Simplement, après la tournée 4 Life, ça s’est arrêté avec Warner et il est apparu que c’était le moment de faire un break.
Tout comme c’est maintenant le moment de se reformer !
« C’est dur mais c’est bon ! »
Et pourquoi ce retour ? demande Sebastien9070, follower d’Hexalive.
A l’origine, c’était pour les 25 ans du premier album. Et puis c’était trop bon ! Alors, on y va ! Au début, j’avoue que c’était plus facile à dire qu’à faire. Tu me dis “on y va”, moi je suis déjà en dehors des starting blocks. J’ai dégainé un peu vite. Mais il fallait du concret.
Alors j’ai composé 2 morceaux que j’ai fait écouter aux gars qui m’ont répondu “Putain, c’est mortel, on kiffe ! Continue, en fait !” C’était long, c’était dur ! T’as pas écouté l’album mais il y a un morceau qui s’appelle “C’est dur mais c’est bon” qui raconte un peu le calvaire. On a sorti “Welcome To America” et on a enchaîné HellFest, Les Vieilles Charrues, Paris Paradis sur un titre quoi ! Après Paris Paradis, je me suis remis à travailler sur le disque. Et nous voilà !
L’initiative de la reformation, c’est toi. Les textes, c’est toi.
Aussi, question de Kunz, membre éminent de la SilmaFamily back in the days, tu te rappelles ?
Ouais, j’me rappelle très bien !
Est-ce l’ambiance politique et sociale actuelle qui t’a poussé à revenir ainsi en force avec Silmarils? Le besoin de l’ouvrir ? Reprendre la parole ?
Non alors, le premier truc, c’est le manque… C’est le manque ! J’avais pas mal bourlingué, travaillé avec d’autres. Je me disais “C’est bon quoi ! si je m’arrête là, elle est belle quand même, tu vois !”.
Mais en même temps… Le truc qui m’excite le plus… Ce qui me faisait le plus vibrer… Dont j’étais le plus fier… C’est cette musique de maquisards en fait ! Un petit peu de contre-culture. Qui dit des trucs. Enervés.
C’était donc pas un manque de l’ouvrir sur la politique ou…
Non mais attends j’y viens ! Parce que je parle énormément. Je fais beaucoup de digressions.
Premier truc, c’est le manque de jouer CETTE musique avec CE groupe. D’être le chanteur de ce groupe là ! Même si tout le reste fonctionnait très très bien.
Après, au moment où on parlait de se reformer, de faire un album, il se passait plein de choses : on a réédité le premier album donc je me suis replongé dans les versions de studio, les DAT toutes les takes et tout…
J’avais pas réécouté le disque depuis sa sortie globalement. J’ai réécouté le truc et j’me suis dit “putain, ouais, je comprends pourquoi, entre guillemets, ça a marché, pourquoi ça a touché les gens.” Il y a une sincérité, une énergie, c’est brut, ça dit des bons trucs ! L’ADN de Silmarils, il est là, quoi !
Et… quand il s’est agit de refaire un disque, j’ai juste eu à laisser les capteurs un peu ouverts et d’me dire : Silmarils, c’est une espèce de chant scandé – c’est pas vraiment du rap, j’crois pas – c’est du rock avec du chant scandé dessus et avec des trucs… si je ne les dis pas, j’deviens fou en fait ! Je deviens un connard aigris !
Alors, j’ai commencé à distiller… Et le premier titre, c’était Welcome To America. J’me rappelle très bien. J’ai composé la musique à Saint-Malo et écrit le texte à Paris… juste à quelques mètres d’ici.
Pourquoi APOCALYPTO ?
Déjà parce que j’ai le sentiment que, quand tu regardes la big picture, bah on y est ! Je te schématise le truc, hein : hausse brutale des températures, super-cyclones, tempêtes, incendies, inondations, super populisme, super vagues de migrations, tout est en train de se combiner donc ça s’appelle Apocalypto !
Robert Combas qui a fait la pochette, c’est lui qui a le mieux synthétisé l’album ! D’ailleurs, je l’ai en vidéo : c’est les noirs contre les blancs, les verts contre les rouges, les jaunes contre les bleus, etc. et à la fin c’est tout le monde qui tire sur tout le monde et l’homme qui tue l’homme. La synthèse de l’album, c’est un peu ça. Moi, je n’y avais pas vraiment pensé.
Robert Combas avait-il fait la toile avant l’album ?
Ah non, non. Si tu regardes bien, il y a les textes dedans ! Robert, il a peint à l’écoute des maquettes. Avec les textes comme ça sous les yeux, sur un papier !
Au début, il ne voulait pas le faire disant “je ne fais pas de commande… Prends donc une de mes toiles…” et je lui parlais comme je te parle là. Et il m’a dit “putain, t’as une énergie, un enthousiasme… prends !” Et le feeling, il est passé avec Robert Combas quand il m’a proposé une bière à 11h du matin et que j’ai dit oui. Et après on a parlé musique. C’est un mec dément, un collectionneur de vinyles.
Il a un groupe qui s’appelle “Les sans-pattes”. Depuis des années. Très Velvet…En français. Grosse culture musicale. Punk depuis toujours. Super mec !
Et je lui ai dit “tu sais, Robert, moi, j’suis comme un enfant : je veux toujours plus ! C’est dingue que tu me proposes un de tes tableaux, n’importe lequel, en partie ou dans son entièreté – parce que, Combas, tu peux zoomer, c’est une pochette en soi, partout – mais je veux plus…” Et il me répond “bon, envoie-moi les textes et on verra plus tard !” J’ai donc envoyé les textes et les maquettes.
Puis Geneviève, sa femme, m’a envoyé une vidéo – il commençait à peindre – en me disant “c’est parti !”.
« Ce disque, il est plein d’histoires ! »
Je me demandais justement comment on peut avoir Combas en pochette…
Et bien on se rencontre, entre passionnés… et c’est l’attrait pour la musique qui a parlé. Au final, c’est une grosse pièce. C’est une très grosse pièce, pas un timbre poste, c’est 2,20m sur 2,20m ! Elle finira dans un musée ou chez un collectionneur. Le jour où je suis arrivé chez lui, face à la pochette, wow…
*il montre des photos et vidéos*
Écoute, voilà, c’est l’histoire. Ce disque, il est plein d’histoires !
Et les singles alors ? Un toutes les 5 semaines ?
En ce moment, c’est un peu ce qu’on nous dit par rapport au streaming. Pour avoir cette espèce de cadence, de nouveauté tout le temps. On n’était pas habitués à ça. Donc t’as l’impression de sortir ton disque avant mais, why not ! Parce que ça fonctionne : les gens s’y intéressent et savent ce qu’ils vont écouter. Ça nous permet aussi à nous qui nous sommes absentés un certain temps de communiquer sur notre retour. Il y a encore plein de gens qui ne le savent pas.
« L’important, c’est pas le style, c’est l’ADN ! »
Alors, justement, le style Silmarils est très marqué, très reconnaissable depuis toujours. Et ces singles sonnent vraiment… Silmarils !
Est-ce compliqué de conserver ce style très marqué après toutes ces années ?
Hum, à une époque, on nous a reproché de dérouter les fans, album après album.
Surtout avec Vegas 76 !
Celui-ci revient aux fondamentaux, comme on dit. Il est dans la droite ligne des 2 premiers. Peut-être moins métal que le deuxième mais tout aussi rock que le premier sauf qu’il a une prod’ plus moderne. Sans faire de jeunisme, hein !
Simplement, en termes de son, on voulait un gros son ricain sur les beats et la basse. L’important, c’est pas le style, c’est l’ADN ! Notre ADN, c’est quoi… C’est un chant phrasé, des refrains scandés sur du rock avec des injections de hip hop dedans et il faut que la tête bouge !
Parce qu’on est des gars du béton, des gars de la banlieue. On a grandi avec les disques de rock de nos grands-frères à Ivry tout en vivant le télescopage avec le rap. Nos groupes de jeunesse, c’est Fishbone, c’est Urban Dance Squad, c’est les tout premiers RHCP… Donc on assume. C’est tout-à-fait naturel pour nous d’avoir ce hip hop.
L’autre point remarquable, c’est votre retour avec votre line up original complet !
Ouais, c’est pas facile ! Mais on a reformé le groupe en 2m30, le temps de passer 5 coups de fil ! La complexité, c’est qu’on est parfois éloignés, que certains ont évidemment d’autres boulots. So far so good, on y arrive. C’est plus pour des raisons matérielles qu’humaines que c’est difficile.
Question d’AcePiComm : pourquoi ne pas avoir continué à travailler avec Mario Caldato Jr ?
Écoute, ça en prenait le chemin. Puis après une discussion avec Côme qui, sachant que j’avais déjà bossé avec Segal [NDR : Richard “Segal” Huredia – prod’ Eminem, Dr Dre, Snoop Dogg, …], m’a dit “oh moi j’aimerais vraiment essayer Segal, avoir ce gros son West Coast !”.
Je n’arrivais pas à me décider entre ces deux génies, Mario et Segal. Côme a insisté et, ok vas-y, on essaie ! Et pour Welcome To America, on l’a poussé dans ses retranchements, Segal, car il avait d’abord fait un mix plus rock mais nous, on voulait ce gros son de bagnole : l’infra-basse, le gros beat. C’était chantmé, on s’est fait plaisir.
Côté promo, ça semble bien se passer, hum ? France Inter, OUI FM, des entrées en playlists…
Ouais, on est super contents ! On vient de faire des lives sur France Inter et OUI FM qui est un partenaire de longue date. D’autant que c’est pas un album qui est vraiment orienté radio. Même s’il est complètement accessible !
T’es prêt pour une rafale de questions “Oublie-moi” ?
Vas-y !
Toi ici, qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que tu dis ? Où t’étais ?
Bah écoute, là, je réponds à des questions ! Après 2 ans d’intense labeur ! Si je suis ici, ça veut dire que le disque est fini. C’est une bonne chose !
Qu’est-ce tu bois ?
Ah j’bois une bière, une blonde, toujours une de base, moi. J’suis pas très fancy dans la bière.
Tous pourris, tu crois pas ?
Ah je pense qu’il faut pouvoir résister à cette injonction. Parce que, sinon, ça glisse. Et si on doit parler des politiques, il faut évidemment un devoir d’exemplarité pour aider à résister à cette injonction.
Qui c’est qui contrôle Hollywood ?
… Walt Disney.
Qui c’est qui manipule les foules ?
C’est une vaste question. Je ne veux pas tomber dans les poncifs… L’argent.
Qui c’est qui s’en met plein les fouilles ?
Les marchés. La financiarisation du monde est la base du problème.
Sur 4 Life, c’est Jacques Chi’ qui en prenait plein la face. Sur Apocalypto, ça va être Macron ?
Tu écouteras le titre qui s’appelle “Tu nous mérites pas”.
Sans rentrer dans les grands discours, on a quand même un banquier d’affaires comme président de la République !
Est-ce qu’il y aura des covers sur scène ?
J’sais pas. On a fait une putain de cover de Heroes de Bowie pour OUI FM en mode post punk ultra venère mais ultra cool que j’adore. Et j’aimerais pouvoir la jouer sur scène !
Parlant de ça, c’était quoi l’histoire, à l’époque, de cette cover de Magnum P.I. super bien servie ?
Oh ça remonte au lycée ! Magnum, on le reprenait en classe de seconde ! Et on l’a joué encore jusqu’à il y a pas longtemps ! Et il n’est pas exclu qu’on le rejoue ! Parce que c’est la quintessence de la coolitude.
Complètement d’accord !
C’était ma série préférée quand j’étais petit. Et encore aujourd’hui.
Idem.
Hyper stylée ! La vibe, quoi.
Et votre cover avait ce vernis rock en plus ! C’était parfait !
C’est vrai qu’elle était à la fois fidèle et déjantée.
Donc, tournée au printemps ?
Tournée des festivals, ouais ! On a décidé de commencer par là pour bien faire savoir à tout le monde qu’on est de retour. Et ensuite enchaîner par une tournée française.
Le Metal Kid en toi, il écoute quoi en ce moment ?
En ce moment, je n’écoute pas énormément de musique mais quand même du rap US. Je ne suis pas un mec de chapelle : j’écoute de tout. Mais, en ce moment, du rap US, ouais. B Real, La Coka Nostra, etc.
« Ah aujourd’hui, vous avez du grand B Real !! »
Alors, justement, comment on attrape B Real pour un featuring ?
C’est grâce à Segal ! Il a mixé beaucoup de ses albums ainsi que pour Cypress Hill, Snoop Dogg, etc.
Une fois l’album terminé, je lui demande s’il pense possible de faire passer un titre à B Real. On a une idée en tête.
OK, il fait passer une maquette. Trois mois après, je relance, non, no news. Faut dire que les mecs tournent tout le temps, toute l’année. Puis, un matin, 9h du mat’, texto de Segal qui me fait suivre une capture d’un SMS de B Real : “j’ai écouté le morceau. Ca défonce. Rdv à LA dans 4 jours.”
Tu ne lui avais pas envoyé une maquette en imitant sa voix comme tu l’avais fait pour Johnny ? [NDR : pour le titre Ma Vérité de Johnny Hallyday]
Ah pas cette fois-ci !
Et nous voilà, pas tous malheureusement, en studio devant B Real qui pose son flow. En live ! Et ce qui est drôle, c’est JP, à distance, qui demandait “Est-ce qu’il a bien sa voix de canard ? On l’entend bien ?” Et je répondais “Ah il l’a mais quand il est rock, il l’a un peu moins !” Et JP qui insistait “Non parce qu’on veut la voix de canard ! Dis-lui !!”
Et, en fait, il nous a vraiment scotché en faisant une performance de ouf. Il a amené le morceau à un autre niveau. Vraiment.
Segal disait “Ah aujourd’hui, vous avez du grand B Real !”
Retour sur la promo : on en parlait précédemment, il n’y avait pas de réseaux sociaux auparavant. Comment vous la jouez pour ce retour ?
Non, il y avait “zéro sociaux” à l’époque. Donc, on n’a pas Tik Tok, pas X. Forcément, on a une page YouTube, Instagram et Facebook. On revient après 15 ans donc tu vois que ça se construit tous les jours et ça prend énormément de temps !
Par contre, on a un taux d’engagement qui est ouf ! – t’as vu ? Je commence à maîtriser le truc !
Donc, voilà, ça croit. C’est long. C’est chronophage, comme disent tous les artistes. Mais cette relation directe avec les gens est intéressante ! On voit rapidement si un titre plaît ! Et on voit que les plus jeunes générations commencent à s’intéresser à ce qu’on fait.
Pour info, je réponds à tout et à tout le monde ! C’est tout le temps moi : pas de community manager. C’est 100% real !
Quelle est la question que tu n’as vraiment PAS envie qu’on te pose en interview ?
On me l’a posée il y a 3 jours. Et c’est pas que je ne l’aime pas mais je n’ai pas la réponse et j’arrête pas d’y penser en fait.
C’est : “Est-ce que des gens de droite pourraient aimer Silmarils ?”
Quel est ton unique conseil à un artiste émergent ?
Trouve un angle et tiens-le !
Coûte que coûte ?
Moi, je viens d’une génération qui ne voulait pas être connue mais voulait changer le monde. C’est compliqué aujourd’hui de tenir ce genre de discours quand tu es cerné, pollué par des influenceurs ou des gens qui veulent à tout prix être célèbres.
La musique est de moins en moins un domaine qui peut faire vivre un artiste. Ou alors il faut enchaîner les concerts. Du coup, les gens deviennent les ambassadeurs de leur propre marque. Du self-branding, comme on dit.
Alors voilà, trouve ton angle (artistique) et tiens-le !
Enfin, vers qui, parmi tes connaissances, envoies-tu HexaLive pour la prochaine interview ??
Ce qui me vient, là, de suite, c’est Ultra Vomit ! On vient de partager une émission avec eux sur France Inter. Je les connaissais musicalement et pas humainement et, voilà, ce sont des purs mecs, brillants, extrêmement drôles et qui ont du talent !
– Old school is the new cool –
Pour finir, “Old school is the new cool”, on la garde celle-là ?
Ouais !
J’ai aussi “Vintage is the new age” !
Ca m’est venu après.
“Old school is the new cool”, on ferait un bon sweat avec ça !
Et bien, merci David !
Allez, on se reprend des bières !
Stedim (Instagram) [©Photos itw : Bruno Aressi] [©Photos promo Silmarils : Florent Schmidt]
Si vous souhaitez rejoindre le groupe de fans de Silmarils « Les victimes de la croix » qui se lance avec le retour, c’est par ici