Didier Super, interview au Re-Animator

Libre, trash, lucide.
Didier Super comme on l’aime (ou pas). Par Hexalive.

Artiste inclassable, provocateur assumé et fin observateur du monde, Didier Super reste fidèle à lui-même. Rencontre décalée mais éclairante avec un personnage aussi libre qu’attachant.


Bonjour à toi, et merci de nous accorder un peu de ton temps !

De rien… Je pensais que vous étiez un média important, j’avais pas vu que c’était vous…

Je pensais que vous étiez un média important, j’avais pas vu que c’était vous

Tu viens juste d’arriver, on te cueille un peu à chaud. On s’était déjà croisés, tu te souviens ?

Oui, y’a 5 ans, à Roscoff !

On suit ton travail depuis longtemps, et tu as toujours la même énergie. Depuis tes débuts, tu partages ton univers avec le public. C’est quoi ton secret ?

C’est que contrairement aux prostituées, on est obligés de prendre du plaisir !

Si ce que je fais choque, c’est pas moi qui ai commencé.

Derrière l’humour de tes chansons, il y a souvent des messages sérieux. Parfois choquants, mais bien ancrés dans le réel. C’est un miroir de la société ?

Exactement. J’ai l’habitude de dire : si ce que je fais choque, c’est pas moi qui ai commencé.

Didier Super interview au Reanimator

Tu sembles très libre dans ta manière de créer. C’est volontaire de rester en marge ?

Je ne sais pas si c’est volontaire. Beaucoup d’artistes se formatent tous seuls, alors qu’on ne leur impose rien. Moi, j’ai eu la chance de venir du théâtre de rue, où chaque spectacle se réinvente. Aujourd’hui, c’est en train de devenir aussi figé que le théâtre en salle. Mais à l’époque, c’était vraiment libre.

T’as bien fait de pas écouter tous ces cons.

J’ai vu que tu faisais des entrées en BMX…

Ouais, jusqu’à la scène.

Si tu devais filer un conseil au Didier Super de ses débuts ?

T’as bien fait de pas écouter tous ces cons.

Une anecdote marquante sur scène ?

Y’en a plein. En 2012, je vais jouer en Nouvelle-Calédonie. Je balance une vidéo pour annoncer le concert… Elle passe mal.
Résultat : quatre gardes du corps à mon arrivée, festival suspendu. Finalement, j’explique aux communautés locales que ouais, je suis blanc, mais je me fous aussi des blancs, de leur racisme, de leur connerie. Ils ont pigé. Je suis revenu un an après. C’était pas encore apaisé partout, mais on a joué sous chapiteau, tous mélangés.

Le soir du concert, on me dit : y’a une Citroën Saxo qui tourne au cas où faut dégager vite. Sur scène, je commence à me moquer des blancs, ça rigole. Les Kanaks, eux, réagissent pas. Alors je balance : « Comment vous avez pu vous faire coloniser par lui ? » (je montre un blanc tout maigre à côté d’un Kanak bien costaud). Je finis par : « Méfiez-vous des blancs, on est des enfoirés ! » Et là, tout le monde rigole. C’était une belle soirée.

On va faire un vrai album dans ce style.

Et aujourd’hui, tes projets ?

Un projet de film : Didier, en fin de carrière, joue dans des fêtes de village organisées par des militants de gauche… qu’il peut pas encadrer. Mais ça marche, et ça devient un succès. C’est absurde !

Et côté musique ?

Je joue avec des musiciens de métal, un peu par hasard. J’ai trouvé ça bien. Les métalleux, ils s’en foutent du regard des autres, ils assument. On va faire un vrai album dans ce style.

Un mot de la fin ?

Y’a encore plein de trucs à dire, mais vous avez mon numéro !!!

Merci Didier !

Interview : Tom LD – Photos : T. Oria Photography (instagram)

Retrouvez Didier Super sur son site officiel
Retrouvez la chronique de son dernier album « Batard de Vegan » sur HexaLive

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