Dans le jardin de Mano
Il est des rencontres qui vous marquent plus que d’autres, vous partez sans trop savoir qui vous allez rencontrer. Certes vous connaissez le personnage médiatique, l’artiste, ses chansons, ses textes ou même ses coups de gueule, mais qu’en est-il vraiment au fond ? Au fond il y quelqu’un dont on a beaucoup à apprendre.
Mano Solo est bien ce personnage entier que l’on ressent derrière ses textes, un personnage qui ne garde pas ses idées pour lui et qui au contraire les partage, un artiste qui a pas mal roulé sa bosse et qui a transformé la colère des frères misère en rage de faire avancer les choses.
Plutôt que de parler de son album, chose que saurons mille fois mieux aborder que moi les éminents critiques musicaux de la presse professionnelle, nous avons préféré parler d’un projet qui nous concerne tous, musiciens comme public, l’avenir de l’industrie musicale et le pourquoi de ce choix d’auto-produire quand une structure comme la Warner vous tend les bras.
En effet, pour resituer le contexte, quand il a été question de sortir « In the Garden » Mano a eu le choix entre la voie des major et leur soutien marketing ou la réaction face à un marché aseptisé, façonné pour plaire à la masse.
Il a fait ce choix de l’autoproduction pour réaliser un album du jardin sans additifs ni colorants.
Il ne faut pas voir dans sa démarche une diabolisation des majors, comme il le dit lui-même il a fallu que ces majors le soutiennent pour qu’il puisse émerger dans ce monde où la curiosité n’existe finalement pas. Les majors ont fait leur travail de promotion, mais les majors et a fortiori les succursales françaises ont des comptes à rendre ne serait-ce que pour faire fonctionner la machine.
Dans ce marché tout se paye : une tête de gondole, une PLV, une affiche. Tout se paye et se répercute sur le coup des albums. Finalement, le souci des majors c’est qu’ils n’ont pas le droit de prendre de risques.
Ajoutez à cela le développement de la toile qui facilite les échanges … un peu trop des fois. Le peer to peer devrait servir à la découverte, pas à la consommation. Et c’est le peer to peer qui a engendré ces nouvelles musiques académiques, car il n’y a plus que la caution médiatique qui prime. A bien y regarder, quels sont les vrais gagnants dans cette bataille du son ? Ce sont les industriels, car nous avons tous dans notre poche un lecteur mp3 ou nous pensons tous en acheter un !
Il faut s’accrocher au disque, au support physique, car le disque c’est la dignité de l’artiste. Un album ne se consomme pas par piste, mais s’écoute dans sa globalité. Derrière un disque, il y a une démarche, un message, une trame.
Alors il existe des solutions pour faire changer les choses. A l’instar des agriculteurs les artistes sont des artisans, mais qui à la différence des premiers ne se sont jamais fédérés autour de collectivités … une idée vous viendrait ?
L’industrie du disque est un monde complexe, un iceberg dont on ne perçoit le sommet que par éclaircies. Il est des tas de questions auxquelles il est important d’apporter une réponse, Mano Solo est prêt à en discuter avec vous du fait de son expérience et ce sont des cadeaux dont on ne doit pas se priver !
C’est donc sur son site que nous vous proposons de participer à un Forum autour de l’avenir de l’industrie du disque.
Le mot de la fin ? AGISSEZ !
Rendez vous sur le forum de Mano Solo pour débattre avec lui ! N’hesitez pas, ca se trouve ICI
Williams Farkas
Merci à Mano Solo et Laurent (Ephelide)