Aller au concert de Massilia Sound System au 6MIC à Aix en Provence, c’est comme aller voir l’Olympique de Marseille au Vélodrome, c’est un événement qui se passe à domicile et tu le ressens dès que tu arrives sur le parking !
Pas la peine d’attendre que les trois MC montent sur scène pour comprendre où tu es et où tu vas !
Sur le parking, certains ont dressés des tables pour l’apéro sur lesquels tu trouves les incontournables cacahuètes et bien sûr les bouteilles de pastis.
Dans la file d’entrée, tu y vois toutes les générations, tu remarques les t-shirts ou les sweats à l’effigie de la marque Ricard et chaque discussion est marquée par l’accent du sud.
La première partie est assurée par Chichi et Banane, un duo portant bleu de chine qui te raconte des poèmes et te fait voyager entre La Ciotat et Aix, un banjo, des textes drôles ou émouvants accompagnés d’un banjo, c’est simple, mais c’est efficace.
Dans le public, j’écoute les commentaires des spectateurs qui les découvrent et il est indéniable que ce duo a conquis un nouveau public.
La lumière se rallume, la lumière s’éteint et c’est presque avec 40 ans de carrière dans les pattes que le Massilia Sound System monte sur scène.
Autour de moi, des couples de 50 ans au moins, en folie comme des minots, quelques ados avec leurs parents et des trentenaires attendant de sauter comme des fadas sur les rythmes regga , raggae ou encore électro.
Avec eux sur scène, ils amènent la fête, l’amour de la culture marseillaise et la nécessité du vivre ensemble.
Entre chaque chanson, lorsque les MC parlent au public, la salle répond toujours par « Aïoli« , c’est un peu comme à l’église lorsque tout le monde répond Amen, mais en bien plus provençal.
Entre chaque chanson, il y a toujours un gars dans le public qui entonne une chanson de supporters de l’OM.
Le Massilia Sound Sytem opère depuis 1984 et si toi, tu as pris de l’âge depuis la sortie de « Chourmo » lorsque tu étais au collège, eux aussi ! Et ils savent en jouer !
Moussu T te rappelle qu’à cette heure-ci normalement ils sont déjà couchés dans leur Ehpad. Ils se moquent gentiment de ceux qui n’arrivent pas à s’accroupir avant de les faire sauter pour le « Oaï », tout en te rappelant que leurs articulations à eux, sont aussi fatigués!
D’une certaine manière, aujourd’hui, il me rappelle mon grand père marseillais qui me parlait en patois provençal, lors des partie de pêche en méditerranée, bien que lui ne mettais pas le feu à une salle de concert!
Avec Massilia, le public est acteur, il bouge ses fesses, qu’ils appellent le Tafanàri, il fait le tour de la salle en faisant la farandole, ce n’est pas un concert où tu restes statique ! Avec eux, tu sautes, tu bouges et tu danses, bref tu fais la fête au rythme de leur flow, un flow qui peut être si rapide, que tu te demandes si ce n’est pas une des causes du mistral.
Ils alternent les vieux tubes, les chansons du dernier album « Sale caractère« , ils mélangent des textes émouvants (Drôle de poissons) et culture locale (Dimanche aux Goudes) avec des regards portés sur le monde (Lo mercat).
Sur scène, Massilia t’offre un mélange d’émotions, un mélange des genres, un mélange des cultures et un mélange des générations, alors espérons que lorsqu’ils auront atteint les 40 ans de carrière, ils viseront les 50 ans !