Apparu en 1997 dans un magazine anglais pour stigmatiser la musique électronique française, le terme » French Touch » est une sorte de fourre-tout facile dans lequel tout artiste électronique français se retrouve systématiquement répertorié. C’est dans ce contexte et sans complexe que Le Tone est arrivé en 1998 avec une » touche » inclassable et déroutante.
Avec ce troisième album, notre expérimentateur de service nous fait découvrir son interprétation de la culture indienne en mélangeant ses transistors aux sitars, pour nous offrir un voyage franchement dépaysant où le caractère ethnique n’est plus un prétexte mais une composante à part entière.
L’album s’écoute comme on découvre les détails d’une pièce éclairée à la bougie et me remet dans l’ambiance apaisante de certains morceaux de Bonobo où le temps n’est plus vraiment un problème. Prévoyez donc quelques bougies et laisser les 27 minutes de Kiravi prendre soin de vous.
L’inde est une destination musicale où nombre d’artistes se noient dans les clichés et rares sont ceux à avoir su intégrer cette culture sans indigestion. C’est le cas de Le Tone qui comme Björk en 1993, a su travailler ces sonorités sans trahir son propre univers.
Williams