Le 29 septembre, les Cowboys Fringants sortiront L’expédition leur 6ème album. Fervents défenseurs de l’environnement, ces Québécois sont réputés pour mettre le feu en live. Leurs textes engagés et souvent bourrés d’autodérision commencent à séduire leurs cousins français. En route, allons voir ça !
Les » Cowboys Fringants « , bon sang, ça sent bon l’attelage, le feu de camp, les balles qui sifflent et tout le bling-bling western ! On s’y voit déjà : Plan américain, la main sur le colt, on crache sa chique, on s’essuie la bouche d’un revers de main, on relève la tête au ralenti et là, on balance : » Ok cowboy, dégaine ta pétoire et surtout te tire pas dans l’pied parce que moi j’vais pas t’louper » .
Le disque démarre. C’est parti pour 14 morceaux, ah ben oui y’en a qui bossent ! On s’aperçoit dès le premier titre que ça sent beaucoup plus le steak de caribou entre amis et la pipe devant la cheminée avec papy qui raconte combien c’était mieux avant que le duel viril au calibre 12 dans une rue déserte. Ces gens-là sont bien décidés à nous faire ranger nos flingues et ça marche. à la première écoute de L’expédition, rien de très marquant. Les titres aux sonorités folks défilent dans des styles différents mais l’album est homogène, il y a une identité, un son » Cowboys Fringants ».
La production n’est pas d’une grande originalité. Sans prise de risque mais ça fonctionne. Les arrangements sont simples, bien ficelés. Les mélodies restent en tête et les breaks sont là où on les attend. C’est efficace, ça donnera envie à certains de chausser les » tiags » pour faire du bruit sur le plancher.
Les Cowboys racontent ici de petites histoires pour les amoureux de textes simples et de jolies mélodies. Poètes, passez votre chemin, ici les rimes sont faciles, les mots à sens unique: « quand il était haut comme trois pommes et qu’il n’était qu’un tout petit bonhomme « . Pas de place pour le rêve, les instruments ne sont là que pour vous faire taper du pied. Grâce à L’expédition vous saurez comment c’est pas bien la drogue (ils nous rappellent d’ailleurs que même un joint et bien oui c’est de la drogue donc c’est pourri) comment c’est nul l’alcool (La bonne pomme) et comment c’est moche d’avoir un cancer a 19 ans (La tête haute) enfin la vie quoi !
Ces gens-là regardent les humains mais surtout ils les aiment. Ils font de la musique, simplement. Parfois trop simplement mais cela est semble-il aussi leur force pour défendre les causes qui leurs sont chères. Finalement, des justiciers à leur manière…
Pour les timides du voyage, n’hésitez pas, » L’expédition » est une aventure sans risque et le paysage est joli. Allez hue !
Guillaume Parra