Bloody Jenny

Ils étaient finalistes du tremplin Palmarosa et j’ai eu la chance de les écouter, les photographier et même les interviewer. Bloody Jenny, un jeune groupe rock prometteur.

Je suis curieuse de l’univers des tremplins. Le Crédit Mutuel accompagne souvent les groupes, c’était le cas pour le tremplin Palmarosa mais qui fait quoi, pour qui et pour quoi ?

Et bien nous ne le saurons pas encore cette fois-ci. Ni le Crédit Mutuel, ni Palmarosa (ndlr : retrouvez les photos et la chronique du festival sur HexaLive) sollicités à plusieurs reprises n’ont pu répondre à mes questions pourtant simples : combien de groupes ? Quels critères de sélection ? Qui est dans le jury ? Pourquoi Bloody Jenny ? Que se passe-t-il après le festival, quels liens avec les groupes ? Quelle plus-value pour les groupes ? Pour le festival ?

Simple mais peut-être difficile d’y répondre. Difficile quand on termine un 3ème festival dans le rouge (420 000 euros de déficit annoncés dans la presse), difficile aussi j’imagine quand on n’a pas de vraie belle intention en accueillant des groupes amateurs. Offrir une scène équipée et un catering (pas plus ?) et en échange meubler entre les groupes les plus connus, sous prétexte de donner une chance aux jeunes artistes, tout en s’assurant quelques entrées supplémentaires avec l’entourage des groupes venus nombreux les soutenir… Finalement qui est gagnant ?

Dommage que les tremplins soient devenus des affichages publicitaires, plutôt que de vrais accompagnements, mais cela n’enlève en rien (et heureusement) au bonheur d’un groupe qui débute, de fouler une scène de cette taille, devant un public nouveau.

Alors si les festivals ne le font pas, c’est avec plaisir que nous mettrons en avant un de ces groupes encore tout ému de ce passage tant rêvé.

J’ai pu échanger avec Gaspard RJ, batteur énergique et investi du groupe Bloody Jenny, après leur première sélection en festival.


Salut Gaspard et merci ! Pourrais-tu nous décrire Bloody Jenny en deux mots ?
(sans hésiter) Rock et énergie

Bloody Jenny Palmarosa

Pourquoi ce nom « Bloody » Jenny ?
Vous connaissez les Bloody Mary ? Bah ça n’a aucun rapport (le cocktail reste quand même plus ou moins pimenté, vous verrez !)

Comment vous vous êtes rencontrés ?
On faisait tous partis de la même association de musique dans notre école d’ingénieurs informatiques. Jeanne (la chanteuse) et Seb (le guitariste) ont commencé à sécher les cours régulièrement pour composer ensemble et rapidement, ils nous ont proposé de les rejoindre avec Amaury (le bassiste) pour Battle of the Bands : un concours opposants plusieurs groupes étudiants. Ensuite on s’est plus lâchés ! En mai 2023, le groupe était formé !

Qui écrit ? Qui compose ?
Ça dépend ! La majorité de nos morceaux sont composés par Jeanne et/ou Sébastien puis produit par lui. Pour les paroles, c’est toujours Jeanne. Avec Amaury, on vient apporter notre touche aux arrangements et proposer des choses auxquelles ils n’avaient pas pensé (et voilà on les ingrédients et la recette du cocktail !)

Qui a eu l’idée de candidater au tremplin Palmarosa ?
J’ai grandi dans la région Montpelliéraine et ma mère a trouvé le tremplin de ce festival (que serions-nous sans les mamans !)

Est-ce que vous avez candidaté à d’autres tremplins ? Si oui lesquels et pour quel résultat ? Sinon est-ce que Palmarosa vous a donné l’envie de retenter ce genre d’aventure ?
On a candidaté à plusieurs autres tremplins, plus ou moins gros, comme par exemple le VandB Fest ou encore le RiffX-We Love Green, sans forcément de résultats. Le groupe étant jeune, on était plutôt concentrés sur la sortie et la promotion de notre premier EP « Basic Bitch Club » (avril 2024) pour avoir une candidature plus sérieuse. On va évidemment retenter l’aventure l’an prochain en espérant pouvoir avoir une petite tournée de festivals !

Est-ce que tu dirais que vous avez déjà eu des retours depuis le festival (immédiats ou dans les jours qui ont suivi) ? Des contacts ?
On a eu pas mal de retours sur place, le jour même, et sur les réseaux les jours suivants de la part du public et de personnes qui nous ont découverts là-bas. On a également eu l’agréable surprise d’avoir des retours très encourageants de la part du Midi Libre et d’Actu Métropolitain. Les articles à propos du festival nous citaient et nous encourageaient. Ça fait plaisir à lire !

Quels projets pour le groupe ? Quelles évolutions vous envisagez ?
On a pas mal de morceaux en stock qu’on joue déjà en live et qui devraient sortir en plusieurs singles dans les mois prochains. « G*rl », morceau avec lequel on a fini notre set à Palmarosa en invitant les filles à venir devant la scène, devrait être le premier à sortir. Grâce à l’impulsion du tremplin, on espère pouvoir faire plus de dates sur l’année qui arrive et continuer à jouer dans toute la France !

Qu’est-ce qui fait pour toi que l’on est un « groupe » et pas un/e chanteur/euse et ses musiciens ?
Notre musique ne sonnerait pas du tout pareil si nous n’étions pas tous les 4. Les textes de Jeanne la chanteuse marchent parce que Seb arrive à trouver le bon riff de guitare, j’appuie la voix à la batterie et Amaury rajoute ses petites fioritures qui donnent un vrai groove aux morceaux. Sur scène, on puise notre force les uns des autres. Au-delà de la musique on aborde tout comme un groupe, chacun à son mot à dire sur la com’, les visuels, les dates… bref tout ce qui touche à notre projet. On est très complémentaires.

Si on parle un peu plus de toi : depuis quand la batterie ? Et pourquoi la batterie ?
J’ai commencé la musique avec l’éveil musical vers 4-5 ans, j’ai fini par me faire virer parce que j’étais trop agité et je ne foutais rien. Puis vers 6-7 ans, j’hésitais entre violon et batterie. Mais j’ai grandi avec des parents qui écoutent beaucoup de rock (Red Hot, U2, Linkin Park) ou même du rap (NTM, I Am, Dr Dray), je suis allé naturellement vers la batterie. J’ai pris des cours jusqu’au collège (7-8 ans), j’ai arrêté 2 ans et j’ai redécouvert la batterie grâce à Matt McGuire (batteur Youtube) et j’ai repris des cours à partir du lycée.

Quels artistes t’inspirent ?
Matt McGuire pour le côté showman ;
Josh Dun (TwentyOne Pilots) pour le style de jeu et les rythmes ultra originaux. Il est hyper créatif pour tout ce qui est rythmique ;
Travis Barker (Blink 182) est ultra précis, ultra original, ultra polyvalent, il est très inspirant, un des meilleurs batteurs du monde pour moi.

Il existe aujourd’hui des groupes et des scénographies qui mettent en avant le batteur. Si tu es resté à Palmarosa ce week-end tu as peut-être vu Inspector Cluzo ou Soulwax (et ses 3 batteries en hauteur), mais on peut aussi parler de Ko Ko Mo, est-ce que ce sont des mises en scène qui t’inspirent ? Vers lesquelles tu souhaiterais avancer ?
J’aime beaucoup. On peut citer aussi TwentyOnePilots, Royal Blood ou Bad situation (groupe de métal) ou encore beaucoup de rappeurs ou de DJ (cf. Anderson Paak batteur qui a fait une musique avec Fred Again récemment).
La batterie est un instrument hyper important pour le rythme, le tempo, l’énergie et le groove d’une musique. En live, la reconnaissance évolue, permet d’être plus créatif. J’aimerai beaucoup un projet duo comme TwentyOnePilots, et comme j’aime le show, je pourrai avoir plus de liberté, j’ai plein d’idées pour ça.

Comment tu définirais ta place au sein du groupe ?
Je mets ma touche perso sur les démos qu’on partage. Bastien et Jeanne composent, m’envoient les musiques et j’ajoute ma touche, je change des rythmes, les breaks, les fills. J’essaie de développer mon style de jeu et je suis assez libre pour ça. Je gère aussi le booking, j’ai pas mal d’idées pour les lives et le show sur scène

De ton point de vue, qu’est-ce qu’il manque encore au groupe pour se démarquer et peut-être percer véritablement ?
Il nous faut développer notre patte artistique, trouver notre truc pour se démarquer et ne pas être juste un quatuor rock. Et évidemment, il nous faut plus de rigueur dans le travail de nos instruments

Si tu devais résumer ton expérience Palmarosa en 3 mots ?
Sportif, intense, inoubliable

Merci à Gaspard pour ce temps d’échange,
Je souhaite au groupe une belle continuation, et si vous voulez les suivre et les soutenir ça se passe ici @bloodyjennyband !

Interview réalisée par Ka_jpg (instagram), photos par Ka_jpg (instagram) et Richard Gouard (instagram)

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