Betraying The Martyrs, As They Burrn, Atlantis Chronicles et Solitaris le 27 janvier 2024 au Trabendo

19h00 : Solitaris

C’est à Solitaris qu’incombait la tâche d’ouvrir cette soirée un peu particulière placée sous le signe des adieux et des au revoir. Le choix était pertinent car ils incarnent en partie le renouveau de la scène française. Après avoir fait plusieurs festivals locaux ces dernières années, ils feront leur premier Hellfest cet été comme ont pu le faire auparavant As They Burn et Betraying The Martyrs en 2012, 12 ans auparavant.

Solitaris ne font pas vraiment partie de la même génération mais ils ne dénotent pas pour autant. D’ailleurs, ils sont bien accueillis par le public qui commence à bouger et à se chauffer à l’écoute de leur son djenty-metalcore hargneux flirtant avec le deathcore à certains passages. Une proposition moderne, bien dans son époque. D’ailleurs le son est excellent, peut-être même l’un des meilleurs de la soirée. Les basses font trembler le parquet du Trabendo mais on entend clairement chaque musicien. Les backing-tracks aident beaucoup à consolider leur son en ajoutant juste ce qu’il faut d’atmosphère et de touches électroniques. Un joli package sonore très efficace.

On notera aussi la présence d’une chanson plus atmosphérique, où le chanteur se retire pour laisser la place à ses musiciens. Le bassiste du combo nous envoûte avec des vocalisations presque chamaniques. Un interlude un peu plus planant pour ménager les foules avant de nous replonger dans la violence pour quelques chansons.

Côté jeu de scène, Solitaris avancent masqués, un tissu noir leur recouvrant la partie supérieure du visage. Le reste de leurs tenues est aussi couleur corbeau avec des habits qui rappellent, au choix, la mode techwear ou bien les uniformes de certaines forces spéciales de l’armée. On est donc très loin du style de certains groupes de black-metal par exemple. Le rendu est plus moderne et leur permet de délivrer une prestation anonyme, sans aucune interaction avec le public. Les transitions entre les chansons étant même souvent assurées par une voix féminine futuriste, faisant office de narrateur. On la croirait presque générée par une IA, et nous rappelle les ambiances sonores d’œuvres de Science-Fiction.

À noter aussi, la présence d’un Jésus très actif dans le pit en robe blanche et ruban rouge.

19:45 Atlantis Chronicles

C’est ensuite au tour des parisiens d’Atlantis Chronicles de fouler la scène du Trabendo. On change directement d’ambiance avec un son beaucoup plus prog’ et technique et cette thématique aquatique omniprésente qui est leur marque de fabrique.

Dès les premières chansons, Julien Lebon le chanteur communique avec le public. Il mentionne la coloration un peu spéciale que revêt cette soirée en reconnaissant l’influence de Betraying The Martyrs sur le métal français de ces dernières années et en les remerciant pour le travail accompli. Le public réagit bien à cette annonce en applaudissant et criant, on sent que les gens sont venus pour clore ce chapitre ensemble, l’émotion dans la salle commence à être palpable.

Le concert suit son cours dans un tsunami de notes et avec de belles envolées vocales. L’intensité dans le pit monte d’un cran, le public est bien chauffé. Quelques notes plus tard, Julien annoncera que c’est le dernier show de Simon, le bassiste actuel, qui quitte le navire à l’issue de cette soirée. Ce départ avait déjà été annoncé quelques jours plus tôt sur les réseaux sociaux du groupe. Le public applaudit et entame des vivats en son honneur : « Simon ! Simon ! Simon ! … » . Le show se conclura par un ultime circle-pit avec en son centre Simon et les deux guitaristes.

Le public réclamera ensuite un discours qui ne viendra pas, à la place Simon et d’autres compères boiront une lampée de Jack Daniel sur scène tels des pirates célébrant une victoire.

20:15 As They Burn

Ce soir est un soir particulier pour Kévin, le chanteur des As They Burn, qui tire sa révérence avec éclat. La salle est blindée. L’ambiance est impressionnante. Ça change de l’atmosphère du Hangar de Ivry. Ce soir, ça slamme de partout ! Un hommage redoutable.

Quand Kévin a demandé à tout le monde d’allumer la lumière de son téléphone, nous constatons l’ampleur du phénomène : avec le nombre, tous les portables rendent la salle lumineuse comme en plein jour. C’est même trop fort !

Plus tard, pour introduire la chanson “A new Area For Our Plagues”, Kévin rappelle que c’est son dernier concert pour ATB et il ordonne à la fosse : “séparez-moi cette salle en deux ! vous savez quoi faire” ! Le pit s’exécute immédiatement pour un wall of death saccageur !

À l’image de cet instant, As They Burn ne décolère pas ! Tout leur set est à 200% comme à chaque live que j’ai pu voir. C’est un groupe phénoménal, live. Une puissance impeccable, une énergie sans faille. D’ailleurs, le pit est au même rythme : déchaîné tout au long de leur set avec des slams presque en continu. Leur deathcore aux breakdowns efficaces, les lumières stroboscopiques, leurs mouvements sur scène, tout donne un super rendu ! La réaction du public, chaleureuse et excitée, permet de dire sans se tromper que Kévin part dans les meilleures conditions. Ému, il quitte la scène en formant un cœur avec ses doigts réunis.

Je suis, à titre personnel, très touchée par son départ. Sa gentillesse n’a d’égale que sa rage sur scène ! C’est un chanteur charismatique au growl vigoureux. Kévin, si tu lis c’est ligne : MERCI et j’espère que nos routes se recroiseront ( peut-être du côté de Niort !? -_^).

21:05 Les adieux de Betraying The Martyrs

Des larmes et du slam

L’émotion est déjà palpable dès l’entrée sur scène du groupe. La joie, l’exaltation du public se mêlent au déchirement. Betraying The Martyrs va tourner une page du grand livre du métal, ce soir au Trabendo.
Victor, le claviériste-chanteur clair, nous prévient d’emblée que cela va être un soir exceptionnel, rempli d’émotions et que le groupe est bien déterminé “à profiter de chaque moment, chaque slam, chaque breakdown, chaque bière renversée, de toutes les odeurs de sueurs, de tous les circles pit”.

Et d’émotions, de larmes et de circle pits, il en sera question tout au long du concert !
Des surprises aussi.

Avec la montée sur scène, à la moitié du concert, d’Aaron Matts et Lucas d’Angelo, anciens membres de BTM. Ils y resteront quasiment jusqu’à la fin. Ainsi que l’ancien batteur, Antoine. Ils seront rejoints à la fin par Luka de ten56. et Julien Lebon, actuel chanteur d’Atlantis Chronicles mais qui a déjà remplacé au pied levé Rui l’actuel chanteur growler (au File7 ou pendant la précédente tournée du Hellfest Warm-up sur quelques dates dont Rennes).

Ce soir, c’est un set long, le plus long de toute leur carrière, explique Victor.
Des adieux en apothéose, donc. Avec des chansons puisées dans les vieux albums.

Avec des larmes, d’un côté comme de l’autre de la scène. Des larmes lâchées par les membres du groupe au moment de leurs prises de paroles respectives. Une émotion qui se répand dans le public, où les larmes ne sont même plus essuyées sur les joues des fans de la première heure. Il parait qu’il y a parmi le public, des fans venus spécialement des USA. Effectivement, on n’a pas entendu que du français dans la fosse. Il y avait des anglais, des américains, peut-être d’autres nationalités encore.

Dans les séquences émotions à vif, on a eu Rui, rappelant les circonstances de son arrivée dans le groupe au moment où il était au plus mal. Remerciant chaleureusement Betraying the Martyrs de lui avoir donné sa chance et lui avoir redonné confiance en lui. Sa reconnaissance s’est exprimée en anglais et il termine en lançant un tonitruant ‘JE T’AIME’ au public !

La puissance monte à son paroxysme quand les deux chanteurs (ancien et nouveau, Aaron et Rui) sautent sur scène de manière parfaitement synchronisée pour marquer les breakdowns comme il faut. Victor va se lancer dans des slams en salto avant direct dans la fosse. Heureusement bien réceptionné ! Il va s’atteler à massacrer son synthé pour finir par le jeter dans le public, de toute façon, il ne va plus lui servir, précise-t-il !

Baptiste, le guitariste, prend la parole sur scène pour la première fois de sa vie et évoque le livre “ Wide Awake” de sa sœur photographe, Gabrielle, qui a suivi le groupe et ses fans sur plusieurs années.
Enfin, sur les derniers instants, comme à son habitude, Victor chante avec et SUR le public ! Porté par la foule, il tend même le micro, du bout de son fil, pour que la salle entière entende la reprise par le public.

Finir sur The Resilient a un certain sens en ce soir particulier. En tous les cas, c’est mieux que de finir sur la cover de la Reine des Neiges…
Et enfin, en guise de feu d’artifice final, la fosse est aspergée d’une douche de champagne ! Il fallait au moins cela !

Ce fut un concert d’adieu émouvant, sold out, avec un public de fans en extase. Un show rythmé par les guests et une setlist retraçant l’histoire de BTM marquée par ses évolutions musicales. Un résumé de 15 ans de carrière en une soirée épique et intense.

Maïa (instagram) et Thomas

Setlist :
Lost For Words
Mirror
Where The World Ends
Swan Song
IRAE
THE VEIL
Unregistered (+ Aaron Matts)
Parasite (+ Aaron)
Martyrs (+ Aaron +Lucas d’Angelo)
Because of you (+ Aaron + Lucas d’Angelo)

Man Made Disaster (+ Aaron en duo avec Rui + Luka de ten56.)
Liberate Me Ex Inferis (+ Aaron en duo avec Rui + Lucas d’Angelo)
Life Is Precious(+ Aaron en duo avec Rui + Lucas d’Angelo)
Eternal Machine
The Great Disillusion
Let It Go
The Resilient

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