Grâce à une programmation savamment orchestrée, l’édition 2023 du festival Guitare en Scène a notamment accueilli les pointures internationales que sont Joe Bonamassa et Sting.
Mais également de nombreux groupes français tels que Magma et leur musique unique et avant-gardiste, Datcha Mandala et leur heavy blues transcendant, One Rusty Band et leur blues sauvage.
Sans oublier les quatre finalistes du tremplin 2023 organisé par le festival : Jeanette Berger et sa soul envoûtante, Yvet Garden et leur pop punk débordante d’énergie, Atlas Karma et leur urban électro pop captivante et Damantra, quator interprétant avec brio un rock exaltant aux influences 70’s qui ressortira d’ailleurs vainqueur du tremplin.
Retour sur One Rusty Band, Datcha Mandala et Magma.
ONE RUSTY BAND – 20, 21, 22 et 23 juillet
Cette année, le duo de dirty blues composé du one man band Greg (à la voix, la guitare, la cigarbox, le micro téléphone, l’harmonica et la batterie) accompagné de Léa aux claquettes acrobatiques, à la washboard (et parfois également à la batterie) avait quartier libre pour jouer tous les jours entre les concerts de la programmation du festival Guitare en Scène, qui prend ses quartiers à Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie. Autant dire qu’avec tout son attirail musical, le duo explosif a su mettre l’ambiance ! Leurs excellents titres tels que « I’ve Got the Devil » (ça veut dire « J’ai le démon » comme se plaît à nous le préciser Léa), « One More Dance » ou « Sex Blood’n Rock’n Roll » pour n’en citer que quelques-uns feront danser les festivaliers jusqu’au dernier jour.
Entre spectacle de claquettes et riffs blues parfois interprétés à la guitare électrique, parfois à la cigarbox voire même avec une guitare faite maison à partir d’un vieux radiateur électrique, One Rusty Band ne laisse pas son public indifférent. « Est-ce que ça va toujours ? Approchez-vous, approchez-vous il y a de quoi se reposer, se restaurer et picoler ici avec One Rusty Band !« . Greg et Léa ne cesseront, tout au long du festival, de mettre le feu grâce à leur bonne humeur et leur blues sauvage.
A tous ceux qui n’auraient pas encore eu la chance de les voir en live, rassurez-vous, l’agenda de One Rusty Band est bien rempli jusqu’à fin 2023 et de nombreux festivals français auront le plaisir d’accueillir Greg et Léa.
DATCHA MANDALA – 21 juillet
Décidément, après l’annulation de Neal Schon X Journey Through Time pour raisons indépendantes de la volonté du festival et celle des Nantais de Ko Ko Mo dont le tour bus avait pris feu la veille ne causant fort heureusement « que » des dégâts matériels, ce vendredi 21 juillet semblait porter la poisse aux festivaliers de Guitare en Scène…. Néanmoins, en acceptant de venir jouer au pied levé, Datcha Mandala a su briser le sort.
Les Bordelais distillent un rock décomplexé qui sent bon la bière et le cuir. Leur musique, un heavy blues émaillé de sonorités orientales, fait penser à du Led Zeppelin sous amphétamines. Black Sabbath et Queens Of The Stone Age font certainement partie, eux aussi, des influences du groupe. Autant dire que ce soir, la foule va se prendre une belle claque !
Émanant d’une nappe de sons psychédéliques et ténébreux, un solo mystique de guitare résonne dans la nuit. Puis, le ton est donné avec « Stick It out« , titre énervé issu de l’album « Hara« . Le public est déchaîné, certains dansent, d’autres sautent, d’autres encore semblent en transe, comme possédés. En somme, l’énergie de Nicolas Sauvey au chant, à la basse, à l’harmonica et parfois à la guitare (oui, rien que ça, nous y reviendrons), Jérémy Saigne à la guitare et Jean-Baptiste Mallet derrière les fûts semble déteindre sur les festivaliers. C’est ensuite avec « Eht bup » que le groupe enchaîne après s’être présenté aux festivaliers qui semblent ravis que Datcha Mandala fassent dignement honneur à Ko Ko Mo, absents ce soir bien malgré eux. S’ensuivront d’autres morceaux tout aussi puissants tels que notamment l’excellent « Sick Machine » et un « Helter Skelter » signé Lennon/McCartney magistralement interprété.
Tout au long de la soirée et jusqu’à la fin du set, Datcha Mandala ne cessera de surprendre son auditoire. En effet, que ce soit en matière d’expérimentation lorsque l’harmonica jouée initialement par le chanteur de manière traditionnelle se transforme en bottleneck glissant sur les cordes de sa basse ou en matière de spontanéité lorsque le groupe reprend du Daft Punk avec le riff de « Robot Rock« , le groupe excelle dans l’originalité. Entre deux morceaux débordants d’électricité, nous aurons tout de même droit à une émouvante ballade interprétée en solo par le chanteur ayant remplacé sa basse par une guitare l’espace d’un instant.
Pour conclure le concert, après une série de thèmes puissants durant lesquels le groupe s’est donné à 100% sans relâche à part peut-être pour récupérer un pichet de bière offert par la fosse et bien mérité, arrive le moment fatidique des adieux. Nicolas Sauvey et Jérémy Saigne remercient le public et s’en vont laissant Jean-Baptiste Mallet et sa batterie seuls sur scène. Ce dernier nous emmène alors dans un solo endiablé à la John Bonham, « Bonzo » pour les intimes, batteur emblématique de Led Zeppelin. Évidemment, il sera ensuite rejoint par ses deux acolytes qui finiront de mettre le feu à la scène dans un torrent de distorsion clôturant ainsi leur sensationnelle performance.
Annoncés à l’affiche de différents festivals français jusqu’au mois de septembre 2023, Datcha Mandala semble bien déterminé à répandre sa musique et transmettre son énergie sans retenue.
MAGMA – 23 juillet
A l’occasion des 50 ans de leur album « Mekanïk Destruktïẁ Kommandöh« , Magma, groupe mythique initiateur du style pour le moins atypique « Zeuhl » mêlant notamment le rock progressif au jazz, à la musique classique et au chant lyrique donne plusieurs concerts cette année en France afin d’interpréter ses classiques tout en présentant le dernier album en date : « Kãrtëhl« .
Convoyés par Christian Vander, talentueux batteur, chanteur, compositeur, cofondateur du groupe et seul membre d’origine encore présent au sein de Magma, ce ne sont pas moins de dix musiciens et chanteurs·ses qui l’entourent ce soir sur la scène chapiteau de Guitare en Scène. Tous aussi virtuoses les uns que les autres, que ce soit Stella Vander et Hervé Aknin aux chants solo, Rudy Blas à la guitare, Thierry Eliez et Simou Goubert aux claviers, Jimmy Top à la basse ou encore Isabelle Feuillebois, Sylvie Fisichella, Caroline Indjein et Laura Guarrato au chant, ils semblent nous emmener à bord d’un vaisseau guidé par Christian Vander dans un voyage à destination des confins de l’univers rythmé par une musique venue d’ailleurs.
En parlant d’ »ailleurs« , sachez, pour les non-initiés, que tant les textes du groupe que les noms des albums et des chansons qui les composent sont en majorité écrits en kobaïen, langue de la planète « Kobaïa » issue de l’imagination fertile de Christian Vander. Néanmoins, que l’on comprenne ou non leurs paroles, force est de constater que ce soir Magma envoûte son auditoire dès les premières notes du titre « K.A 1 » qui ouvre le concert. Tout au long du set, les onze artistes émerveilleront non seulement les fans présents mais également les festivaliers admiratifs de cette dimension parallèle où semble nous téléporter Magma. Les envolées lyriques, les rythmes complexes de batterie, les étincelants solos de guitare et de claviers ainsi que les habiles walking lines de basse ne cesseront de captiver un public extasié.
Après avoir exprimé l’enthousiasme de partager ce soir la scène avec Porcupine Tree qui, cette année, clôture le festival Guitare en Scène, Stella Vander nous fait également part de la reconnaissance ainsi que de la fierté de Magma, heureux de célébrer cette année plus de 50 ans de carrière.
La suite pour Magma ce sont deux dates à Paris les 7 et 8 octobre 2023 ainsi que leur présence au festival Nancy Jazz Pulsations le 16 octobre 2023.
Textes et photos : Javier Monferrer (Instagram)
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