21h10 en plein milieu de semaine. Je prends mon courage à deux mains et me décide à ressortir de chez moi. Le KLUB est rue St Denis, en plein cœur de Châtelet, il vaut mieux oublier la voiture. Pas de problème pour Forget The Heroes ; Za Camion, en revanche, joue (officiellement) à minuit et le dernier RER est à 0:44… Allez, on verra bien !
Peu avant 22h, j’entre au KLUB. A peine le temps de bizouiller ma copine Koko et de faire la connaissance de » Za » (de Camion), et me voici en train de chanter » Can you feel luuuuuve » avec les Forget The Heroes. J’avais vu des vidéos pas terribles, à dire vrai, et je craignais un niveau vocal live bien largement en dessous de celui qui m’avait conduit à les sélectionner pour la compil LYbertY.org. Heureuse surprise, il n’en est rien.
La voix soul de Corinne (clavier) est plus qu’au niveau, chaude, enveloppante, tandis qu’aux chœurs, celle de Sandrine rivalise de relief. Carrément hypnotisantes ! Un superbe violon électrique (Virginie), une classieuse batterie à l’allure d’un échappé des Syd Matters (Sébastien) et une basse (Philippe) complètent le quintette. ça groove, ça plane, ça » pop-rock » même, lorsque clavier et violon sont abandonnés au profit de guitares (« c’est la première fois ! « ), ça reprend du Police, dans une version très personnelle de » Message In The Bottle » Et puis, le voilà, « Come Down « , le très beau titre qui a gagné mes faveurs. Et hop, un petit film ! Même si, sans set list, j’ai raté le début et puis, je suis trop près ! Tant pis : quand on aime …
Une » chanson écolo » et un lancer de bonbons plus tard, le set s’achève par un titre » pour venir danser tout devant » sous les applaudissements nourris d’une sale conquise. Je respire (dans tous les sens du terme : vive l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics), et je suis enchantée du voyage, vraiment ! Dire que pendant ce temps des Pete Doherty qui n’assurent pas une cacahuète se payent des Olympia (allez, même s’ils se rattrapent au Zénith, paraît-il).
Valentino & The Pim’s, en deux, offre un contraste saisissant avec les talentueux FTH. Les costumes à paillettes pourraient être délirants si l’artistique suivait. Malgré une rythmique pro (« et la batteuse est une pointure, elle a joué avec Sophie X, tu connais ? » Ah non, désolée !), le leader, un mix de Dutronc et de Plastic Bertrand enturbanné, ne sait visiblement pas chanter. Je m’enfuis en surface avec mes amis, fumeurs, eux.
Plus tard, je fais la connaissance des uns et des autres, en retrait, près du bar. Corinne voudrait continuer sur sa lancée des soirées » green » et inviter des formations engagées dans l’écologie et le développement durable. Je suis ravie de pouvoir enfin discuter avec Virginie, avec qui je suis en contact depuis plusieurs semaines. Les deux sont vraiment sympa; elles me trouvent dure avec Valentino « après toutes les gentilles choses que tu nous a dites « .
Minuit vingt, Za Camion termine sa balance avec un retard prévisible. J’ai à peine le temps de prendre quelques photos, d’écouter la chanson des tortues et d’en retenir la belle voix de la chanteuse tout en appréciant le reste du groupe, qu’il me faut partir. Je m’y attendais, ce qui n’empêche en rien la frustration. Il faudra donc revenir, ne serait-ce que pour confirmer l’impression de tension brute et de fragilité, dans un concentré d’énergie. Quai du RER. Le dernier train, celui de 0:44 est annoncé… à 0:42 !!! Belles découvertes. Les journées sont toujours aussi courtes et le monde toujours aussi vaste.
Isatagada
Crédit photo : Sarah Bastin