« Allo !
– Allo, oui c’est décembre !! C’est l’heure de te plonger dans ton bilan musical de l’année !
– Hein, quoi, plaît-il ? Bah non attends un peu, merde, j’ai pas encore terminé 2024 moi ! Et puis tu sais, là je viens d’écouter un truc, je ne te raconte pas !
– Bah si vas-y mon gars, je veux que tu racontes ! »
Toute ressemblance avec un groupe ayant existé dans les années 90 est purement fortuite. En effet, plonger dans God Doesn’t Exist, premier album du groupe Sex Shop Mushrooms, c’est embarquer dans un vortex grunge brut et viscéral, teinté de rage, d’énergie et de réflexion existentielle. Le quatuor, composé de Timothée (guitare/chant), Giulia (batterie), Victor (guitare) et Cyprien (basse), livre ici un manifeste sonore d’une puissance rare, qui mélange influences classiques et modernité sans perdre une once de personnalité.
Dès les premières notes, l’influence majeure est palpable. On sent le fantôme de Nirvana planer sur les accords crasseux et les mélodies désabusées. Parti-pris assumé, on pourrait penser que la très grande majorité de l’album est un copier-coller du trio de Seattle. L’intro de « Mommy said » en est l’illustration. Pourtant, on sent par moments d’autres touches plus expérimentales. Un soupçon de Turnstile par ci, un soupçon de Fontaines D.C. par là, ajoutent une profondeur inattendue, conférant à God Doesn’t Exist une palette sonore riche et nuancée.
Le morceau d’ouverture « She doesn’t exist » , puis « Lona » , « Hang me » et « Monkey be like » auraient pu être écrits par Kurt et sa bande. Mais l’album ne se résume pas à cela. Plus on avance dans celui-ci, plus on sent une volonté du groupe de sortir de cette zone de confort. « Don’t date Rita » et « Watch Yourself » pour leur côté métal anarchique, et la lourde ballade « Bleached Eden » où la voix de Timothée se fait plus vulnérable apportent un supplément d’âme à ce disque.
Sex Shop Mushrooms ne se contente pas de faire du bruit : ils ont quelque chose à dire. On pourrait évoquer la santé mentale, ou la psyché humaine, les violences faites aux femmes, la rébellion. Et tout ça avec une seule idée en tête : Tout à fond !! Le titre de l’album, en dit long sur la posture du groupe : provocateurs, oui, mais avec une volonté sincère de bousculer les consciences.
Avec God Doesn’t Exist, Sex Shop Mushrooms prouve qu’ils ne sont pas qu’un énième groupe grunge. Leur capacité à mêler nostalgie et modernité, à conjuguer puissance et subtilité, les place parmi les formations à suivre de près. Et comme ils le disent si bien : « Breaks norms, Sound loud«
Spehis