Sorti en septembre 2023, 3 ans après Ogma, Jamais Vaincus se veut comme un album d’espoir, une incitation à avancer et ne jamais se laisser abattre. Conçu pendant la pandémie, l’opus de 14 titres raconte à mots couverts les heures sombres du confinement, mais aussi les doutes et les moments de dépression qui peuvent traverser une vie et l’importance d’être entourés. Il mêle les inspirations personnelles au cinéma et à l’histoire, le tout teinté d’heroic fantasy.
Dès le début, le ton est donné. Le tout premier morceau instrumental, 52 av JC, nous plonge dans l’histoire de la Guerre des Gaules. On imagine César marcher contre Vercingétorix au son des guitares et des tambours. C’est l’armée en marche et le lancement de 54 minutes du son unique des 5 forgerons. Après un rappel de leur album précédent avec Tranchant, où l’on retrouve les sonorités celtiques et métal caractéristiques du groupe, Alésia nous plonge à nouveau dans l’histoire. Le titre incite à la remise en question: “si on avait vaincu César, qu’est-ce qu’on serait devenu?”, renvoyant ainsi aux périodes de doute qui peuvent traverser une vie.
Les aléas qu’on rencontre en cheminant, les embûches qu’on déjoue sont racontés dans une collaboration avec Guillaume Fortineau dans Mea Via (ma route), dont l’introduction est un chant latin qui l’inscrit dans la lignée des titres précédents. Le 5e titre, Jamais vaincus, est celui qui donne son titre à l’album. Rue de la Forge nous invite ici à nous battre pour réaliser nos rêves et vaincre les obstacles placés sur nos routes.
Dans tous les cas il faut rester debout et ne pas ployer le genou. Avec Mon clan, qui s’ouvre sur des sonneries de trompes et des chants très gutturaux, c’est l’importance de la tribu qui est mise en avant. Notre famille, nos proches, ce sont ceux qui nous portent et qui nous rendent fiers. Cette thématique du clan se poursuit dans le titre Celtes qui invite les peuples à se rassembler, toujours sur des sonorités celtiques qui se mêlent sur ce titre à l’afro.
Peau éthique, le 8e titre, semble un peu en-dehors de la thématique générale de l’album et renvoie à un thème difficile à évoquer, celui de la vie après la mort. Dans notre société matérialiste, les expériences de ce genre ne sont pas racontées voire pas admises. Contrairement aux civilisations plus anciennes qui admettaient plus facilement ces croyances.
Cap ensuite sur l’univers de la piraterie avec Cap sur Tolosa, qui s’ouvre par un dialogue évoquant le chargement d’un bateau pirate. Le voyage de ce bateau et les aléas de la traversée sont racontés dans Pavillon Rouge, titre en collaboration avec Roman Ranger des Gwen N Roses.
Claqués au sol, le 11e titre, marqués par des riffs de guitare et des sonorités très métal, appelle à la révolte. On retrouve ici l’univers de la guerre qui se poursuit dans le titre qui suit, Brennos, allusion au chef gaulois Brennus qui a vaincu l’armée romaine à la bataille de l’Allia. Le morceau s’ouvre et se ferme sur des airs épiques et des chœurs qui scandent Vae Victis (malheur aux vaincus).
Les deux derniers titres nous transportent dans l’histoire. Avec L’enfant et le forgeron, on revient à la Guerre des Gaules. Le bruit du marteau sur l’enclume évoque le travail du forgeron et le dialogue entre les personnages nous donne la recette pour forger une bonne lame. Sur ce titre, la musique est en arrière-plan pour permettre une meilleure écoute du texte. On reste sur la thématique de la recette avec le dernier titre de l’album, Conte alchimique. Cet air plutôt tranquille se rapproche du slam pour nous transcrire la recette du Grand Œuvre dont on doit garder le secret. On retourne ainsi à l’heroic fantasy et à l’univers médiéval. C’est un morceau très abouti et très travaillé, qui montre de la part notamment de Jérome et Mathieu un intérêt pour l’alchimie.
Jamais vaincus, inspiré par le vécu de chacun des membres du groupe, reste donc dans la lignée du précédent album. Les 5 forgerons ont su nous entraîner dans un univers d’histoires, de poésies et de cinéma racontées sur une musique immersive, mélange de métal et de musique celtique.
Cet album est une invitation à voyager dans l’histoire et le cinéma, un message à l’unité. Du metal celtik efficace, tranchant, dont on ne se lasse pas.
Merci à Jérôme pour avoir répondu à nos questions et nous avoir fourni les clés de son univers.
Vanessa Sorin (@vanessasorinreport) et Fabien Holert (@fabienholertphoto)
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Album « Jamais Vaincus » en écoute sur toutes les plateformes.
Ce n’est pas mon style de prédilection et j’accrochais peu sur le visuel mais voilà que j’écoute sérieusement et y reviens. Merci !