Yerbabuena est un hameau mexicain qui dans les années 60 ne compte qu’une poignée d’habitants. Lorsque fin 1962, les frères Hernandez entrent dans la ville, ils se frottent les mains. Petits escrocs, ils voient dans les villageois des bourses à détrousser et surtout, des crédules à embobiner. Ils gagnent le coeur du village et crient. Rapidement la foule s’amasse. Les regards intrigués se portent sur cet étrange duo.
— Nous sommes de puissants dieux incas en exil ! lance le premier.
— Aimez-nous et nous vous offrirons des trésors ! promet le second.
— Quels trésors ? s’étonnent les villageois.
— Ceux que nous avons cachés dans les grottes des montagnes qui nous entourent.
On imagine les yeux tout rond des villageois. On anticipe moins comment l’escroquerie va se terminer…
Qu’importe, nous sommes en 2024 et c’est cette sombre histoire a donné naissance à un album étonnant : The Cult de Parallyx.
High concept à la base de l’album, cette secte (et plus largement le thème des sectes) inspire Lina (chanteuse et autrice). Dans cet opus, il s’agit des frères Hernandez mais surtout de l’une de leur fidèle, qui est allée un peu plus loin que ce qu’espéraient ces fondateurs. L’histoire pas forcément très connue, est mise en scène au travers des titres de l’album : The call, Doomsday, Walk away, Pandémonium, Remedy, Rituals, Cage of fire et Vices of men, construisent une narration qui marque les étapes importantes du ralliement à la secte au point de bascule vers l’horreur.
Dans les interviews consultables sur les internets, et dans le sang des sacrifiés au Dieu soleil, Lina promet d’autres opus. Honnêtement, je serai curieux de voir où va se diriger son stylo. Parce que dénicher des histoires pareils, faut quand même un joli brin de folie.
Mais revenons-en à la musique.
L’album est souvent présenté comme Metalcore. Perso, je le qualifierai de MeltingMetal ou MixMetal (si un terme de ce type existe, hésitez pas à nous le signaler). Pourquoi un terme ronflant ? Parce que l’album emprunte à différents styles, mais toujours avec punch. Ce genre de compo, c’est risqué et culotté, ça peut vite tomber dans la bouillie pas ouf parce qu’il faut maîtriser les différents sujets. Et Parallyx y parvient avec brio ! Les parties rapées sont efficaces (Matriochka), les titres plus lourds sont d’une beauté hypnotisante (The remedy par exemple).
En vrai, on jurerait que c’est un groupe d’hyperactifs hyper talentueux qui quand on cherche à les mettre dans une case, saute dans une autre juste pour nous faire chier. Et je suis sûr que ça les amuse.
Perso, j’attends leur prochain opus avec une morbide curiosité 🙂
Données techniques :
Le groupe :
Lina Benabdesslem (chant),
Robin Cabaret (batterie),
Corentin Miara (basse),
Adrien Gottis
Mathis Megrier-Tran (guitares)
Retrouvez Parallyx sur instagram
Quelques clips pour vous rendre compte du phénomène !
The Remedy
Matriochka
Doomsday
Lilian Peschet