Moonback Stage – « Echo Process »

Coucou, fidèle lecteur, est-ce que tu connais Tours ? Non ? Pourtant c’est la ville des rillettes, de la place « Plume », des guinguettes en bord de Loire et d’un club de foot qui fait faillite tous les 2 ans. Mais c’est aussi la ville d’où sont originaires les membres de Moonback Stage.

Après deux premiers EP (Waxy, 2020 et Jinxed, 2023), le quatuor livre avec Echo Process un premier album d’une étonnante maturité. En seulement sept titres et un peu plus d’une demi-heure, le groupe pose les bases d’un univers sonore aussi nerveux qu’éclectique, où se croisent punk, rock’n roll, psychédélisme moderne et fulgurances noise.

Dès l’ouverture avec Timber, le groupe annonce la couleur et impose sa patte : rythmes fulgurants, chants et guitares nerveuses et une basse lourde. Produit par Christophe Hogommat (Mad Foxes, Basic Partner) et masterisé par Thibault Chaumont (Igorrr, Carpenter Brut), Echo Process est une oeuvre au son limpide, brut, plein de punch, où alternent moments bruts et pauses aériennes.

Pochette de « Echo Process »

Si les influences sont bien présentes – de Lysistrata à Slift, Moonback Stage parvient à créer sa propre identité musicale. L’explosif Fuzz L’Éclair en est un bon exemple, oscillant entre rock halluciné et hallucinant, et puissance rythmique féroce, quand Doppler ou Dolorès proposent des respirations mélodiques et psyché inattendues. Le groupe montre ici qu’il n’est pas qu’un énième rejeton bruyant de la scène post-punk.

Les paroles, principalement en anglais, explorent des thématiques tantôt sociales, tantôt plus introspectives, avec un sens de l’ironie assumé. Le titre Chien Méchant aborde la question du harcèlement de rue sur une rythmique volontairement bancale et perturbante. On sent chez Moonback Stage une volonté de dire quelque chose, sans pour autant s’enfermer dans un message didactique.

La complémentarité des deux guitaristes-chanteurs, Clarant et Basile, fait des merveilles et est d’une redoutable efficacité. La section rythmique (Pedro à la basse, Nathan à la batterie) n’est pas en reste, offrant un socle solide mais jamais figé. Mention spéciale au morceau Space Sympathizer, final hybride et explosif, qui synthétise à lui seul l’ambition et la liberté formelle de l’album.

Crédit : OVAH

Loin des recettes formatées, Echo Process surprend par sa capacité à brasser les genres sans jamais se perdre. Moonback Stage ne cherche pas la facilité : la production est exigeante, les structures parfois complexes, les références nombreuses mais toujours digérées avec justesse. Et pourtant, l’album reste immédiatement accessible, généreux, parfois même fun, à l’image du nom du groupe lui-même.

En conclusion, Echo Process est une entrée en matière brillante pour Moonback Stage, qui s’impose comme l’un des groupes les plus prometteurs de la scène rock française actuelle. À la fois rageur, intelligent et libre, ce premier album est bien plus qu’une promesse.

Pour écouter et découvrir Moonback Stage : Bandcamp

Spehis

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