Crédit photo : Abigaël Meunier (instagram)
Bonjour Nicolas, merci pour cette interview ! Est-ce que tu peux résumer brièvement ton parcours pour ceux qui ne te connaîtraient pas ?
Tout d’abord merci à toi pour cette invitation ! Je m’appelle Nicolas Bastos, batteur professionnel depuis 20 ans.
Ancien batteur pour l’Esprit du clan, Betraying the martyrs, Aborted, Dagoba pour les plus connus, et actuel batteur pour le grand « Hell’Debert« , uniquement pour sa prochaine tournée et son album « Enfantillages 666« .
Professeur de batterie et fondateur du réseau POUM TCHAK ACADEMIE.
Qu’est-ce qui t’a fait passer à la batterie, relativement sur le tard ?
C’est à 17 ans que j’ai rencontré pour la première fois la batterie d’un ami entre deux parties de jeux vidéo. Et là, ça a été pour moi le déclic. Comme quoi tout est possible quand on s’en donne les moyens.
Est-ce qu’il y a des batteurs qui t’ont inspiré, et des qui t’inspirent encore actuellement ?
Oui bien sûr. J’étais très influencé par le passé par une vingtaine de batteurs dont David Silveria, Igor Cavalera, Dave Mcclain, Vinnie Paul…
Je trouve l’inspiration dorénavant au travers des outils opérationnels que j’enseigne, ou dans les lignes mélodiques en général. Même si je garde toujours une oreille sur ce qui se fait. J’aime beaucoup les batteurs en solo de batterie qui m’inspirent pour la plupart.
Quel est ton meilleur souvenir sur scène, s’il fallait en choisir un ?
Sans hésiter le Zénith de Nantes avec Dagoba. Ça m’a rappelé que 20 ans avant, j’étais moi-même dans le public à regarder un plateau américain. C’était à mon tour d’envoyer du lourd pour ce public.
Pour quelle raison as-tu arrêté avec Dagoba ?
J’ai préféré arrêter Dagoba quand je suis arrivé à la fameuse croisée des chemins qu’on a tous à un moment.
Je menais tellement de projets qu’il m’a fallu faire ce choix. Sans regret, car je pense avoir au travers toutes mes formations de groupe m’être musicalement exprimé comme je le voulais. Et je me sens chanceux d’avoir accompagné tous ces incroyables musiciens.
Alors pourquoi ne pas laisser ma place à quelqu’un qui serait plus motivé et déterminé.
Il y avait également que le schéma « album, tournée, on recommence » … ne correspondait plus à mes aspirations de 2020. Après 20 ans, j’avais besoin d’une pause.
Ma famille s’est également agrandie, ce qui a contribué à faire bouger mes priorités du moment.
Aussi, je voulais partir au meilleur moment, à savoir en fin de tournée pour ne pas mettre en porte-à-faux mes camarades du groupe.
Personne n’étant indispensable, mon ancien padawan Théo pouvait me remplacer. Je suis donc parti la conscience tranquille et apaisée.
Est-ce que la scène ne te manque pas trop ?
Et bien écoute, comme quoi la vie fait parfois bien les choses. A partir du moment où cela a commencé à me manquer, j’ai été contacté par la production de Guillaume Aldebert. Après, pour être honnête le manque restait raisonnable car j’ai toujours eu la possibilité au travers des master class ou de la Poum Tchak Académie de rencontrer un public formidable.
Mais ce projet était parfaitement aligné avec mes aspirations et valeurs pro du moment. Je vois cette tournée comme mon ultime tour d’honneur en formation de groupe, car ça ne pourrait être plus parfait. Jouer du métal pour des enfants et famille, et avoir le solo de batterie devant une telle audience c’est incroyable ! Je remercie infiniment Guillaume et son équipe pour l’accueil, le professionnalisme, la bienveillance et la maturité.
En plus de la « bastos drum school », on te voit notamment beaucoup via la « poum tchak académie ». Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce projet, et qu’est-ce qui t’a motivé à le lancer ?
J’en profite : La « Bastos Drum School » n’est plus, et elle devient la « Poum Tchak Académie » du 94 .
Le nom et l’initiative partent à la base d’un de mes partenaires. C’est grâce à l’empreinte de Savigny-le-Temple et mon ami Julien Rousset qui m’a proposé il y a 3 ans de cela de faire une série de vidéos (où je suis mis en scène avec Robin, un enfant de 10 ans). C’est comme ça que le déclic est venu. L’objectif de ces 6 épisodes enregistrés était de promouvoir la batterie.
Il était également d’initier les enfants coincés chez eux à cause du covid à apprendre et découvrir cet instrument. En parallèle, mon envie grandissante de faire de l’action culturelle, et plus seulement des concerts pour metalleux, s’est fait sentir.
Mon but était de rencontrer un maximum de jeunes pour les initier à la batterie, et discrètement au metal : c’était ma nouvelle contribution.
Je travaille également sur une webapplication qui sera un outil puissant car inédit pour les professeurs avancés ! Elle sortira en mai 2024 doublé d’un annuaire de mise en relation prof/élève. Ami(e)s profs, soyez prêt à changer de paradigme !
Je vois que le projet a maintenant largement dépassé les frontières du sud est parisien. Comment vois tu ce projet évoluer à court et moyen terme ?
Je te remercie. En effet, la PTA compte environ une quinzaine de professeurs collaborateurs, à peu près 10.000 enfants ont été rencontrés, et plus de 1000 heures de programmation effectuées grâce à mon bras droit Sébastien Ortola à la programmation.
Pour 2024, une licence de marque PTA à destination des professeurs DE BATTERIE en Francophonie sera proposée pour leurs écoles de batterie.
Cela sera destiné aux professeurs les plus qualifiés et défendant les valeurs de transmission à forte valeur ajoutée. J’ai à ce jour pas mal de confrères et consœurs intéressés par mon accompagnement.
Nous continuerons de promouvoir l’instrument sur le territoire national et en outre-mer pour toutes les générations.
Quel message aimerais-tu faire passer à un débutant à la batterie ?
Forme-toi, tu gagneras un temps précieux et ne lâche rien ! Prends plaisir en groupe, fais des vidéos et des concerts. Et surtout crois en tes capacités.
Est-ce qu’il y a certains de tes élèves dont tu voudrais saluer le parcours ?
Oui ! Je pense à Théo Gendron, que j’ai formé à ses 11 ans et qui depuis a repris mon siège dans Dagoba. Ou encore Aaron, un élève de 12 ans qui joue incroyablement bien pour son âge. J’ai également en tête beaucoup d’élèves qui sont devenus professeur de batterie et qui vivent partiellement, voire complètement de leur métier. Comme Coralie Hervé, qui a fait moult tournées américaines, ou encore Nicolas Sindres du groupe Heartlay.
Quel est pour toi l’aboutissement ultime en tant qu’enseignant ?
Je crois qu’il y en a plusieurs.
Sûrement le fait de voir mes élèves se produire en concert.
M’être fait remplacer par un de mes élèves dans Dagoba.
Avoir parmi mes élèves énormément de professeurs et de professionnels en activité.
Ou encore que l’on me fasse confiance au 4 coins du monde pour profiter de mes services de professeurs. (De la chine au Canada, en passant par la Norvege ou encore à la Réunion…)
En plus des cours que tu donnes et de ce volet éducatif, est-ce que tu as des projets en cours ou à venir de collaborations, d’albums ou de scène ?
Après la tournée pour « Hell’debert » je pense recentrer mon attention sur mon projet solo que je compte d’abord digitaliser. Je pense en effet continuer mon aventure musicale seul par la suite.
Si jamais je devais remonter sur scène en contexte formation de groupe, il faudrait vraiment que le coup de cœur soit énorme. Mais je n’ai à ce jour pas d’attente particulière sur ce plan là à long terme.
Chez HexaLive, on est friands de découvertes musicales. Est-ce qu’il y a une pépite musicale que tu aurais découverte récemment et que tu aimerais nous partager ?
Stray from the path a retenu mon attention dernièrement.
Bonne continuation, et merci encore à l’équipe d’Hexalive et à toi Arnaud pour cette interview 🤘
Arnaud Guignant et Maïa
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