HexaLive – Quels sont les premiers constats de la sortie du dvd et de la tournée ?
Une tournée très riche en émotion, le public toujours présent et un premier Zénith de Paris réussi en grande pompe !!! Le dvd a été reçu avec beaucoup de surprise! Certaines personnes l’ont même refusé en se disant « Qu’est-ce que c’est que cette embrouille ? », d’autres voulaient le payer quoi qu’il arrive pour nous aider!
HL – Comment expliquez-vous votre indéfectible succès sans la médiatisation qui va avec ?
Notre public !!! Sans démagogie aucune, on lui doit absolument tout… Les gens nous suivent, alors on essaie de ne pas les décevoir. On réussit ou on se plante, mais tout est sincère. C’est entre eux et nous !!!
HL – Est-ce le fait de travailler en famille qui motive cet angouement et cette proximité avec le public ?
Disons que cela aide, mais la principale raison tient à notre rapport à la scène : on a commencé dans la rue, au milieu des gens, dans des cafés concerts bruyants ou dans des salles rock’n roll. Pas de prise de (grosse) tête sinon sanction immédiate.
HL – Cette tournée et le dvd marquent t-il une nouvelle étape dans l’histoire du groupe ?
Non, juste une grande réflexion: « Où va-t-on Papa ? »! Nous avons souffert du téléchargement bien plus tard que les majors (grace encore à notre public), mais aujourd’hui c’est un fait : on est très fragile et on peut se casser la gueule (financièrement, bien sûr).
HL – D’ailleurs le titre est surprenant : « fin de chantier » pourquoi ce titre qui sonne comme une fin alors qu’au contraire on entre dans le vif du sujet?
Rien à voir ! On a juste arrêté une tournée qui a durée plus de trois ans! Un exploit pour nous qui, jusqu’alors, n’avons jamais deux fois la même chose d’une année à l’autre.
HL – Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce que l’on ne voit pas de vous en concert ni en dvd ?
La vie belle, pleine d’enfants (au moins deux chacun), de la musique et, je pense, une envie de sortir un peu la tête de l’eau lorsque l’on est chez nous, avec la famille! Et un regard sévère sur tous ces Français qui se replient sur eux-même!
HL – Après trois soirs à l’Olympia à quand le Stade de France ?
On y pense, mais comme ça : un chapiteau planté sur le stade!
HL – 15 ans d’existence et de folie scènique, que seront les ogres de barback dans 15 ans ?
Un groupe de vieux ! 20 concerts par an et un album tous les cinq ans (Merde, il y a plein de groupe de vieux avec cette définition!!!)
HL – A propos de votre folie que se cache t-il derrière vos textes aux reliefs incroyables ?
Une envie de faire plaisir, de dénoncer aussi, et sans faire la morale du « Faites pas-ci, pas-ça! ». Et la grande joie de perpétuer, à notre niveau bien sûr, la poésie chantée, celle de nos « grands frères ».
HL – Les dvd musicaux sont presque des produits de luxe aujourd’hui, vous les offrez aux spectateurs de la tournée est-ce pour les remercier et faire un pied de nez à la crise actuelle ?
Comme dit plus haut, merci au public : 15 ans de concerts blindés de la plus petite à la grande salle, tous nos projet accueillis, suivis, et cette ambiance incroyable lorsque l’on a fêté nos dix ans. L’impression d’avoir 1 500 potes par soir, c’est énorme… Et si toute l’industrie se casse la gueule, nous continuerons à faire nos concerts, tranquilles, nous ne serons pas catastrophés : c’est notre vie.
HL – Au sujet de celui-ci vous ne vous moquez pas de vos fans (5 heures de concert de nombreux bonus) de cet objet commercial vous en refaite ce qu’il doit un être un objet de musique, de plaisir. Vous êtes de véritables Aliens dans le paysage musical, des artistes non formatés là pour le plaisir d’y être. Comment faites vous pour survivre aux milieu des requins ?
On ne fait pas le même métier! On a évidemment, comme eux, des impératifs financiers pour bouffer. Mais cela passe en second plan. On vend nos disques et on propose nos concerts au prix raisonnable pour que l’on se paie, mange, vive, mais on ne charge pas plus que ça. Dès qu’ils remplissent une salle de mille personnes, les groupes se vendent à des prix hallucinants! Aujourd’hui, les majors sont en panique et nous on rigole: elles perdent de l’argent et leur seul souci est « Comment va-t-on en regagner ? »! Il n’y a aucun questionnement sur le thème « N’ai-je pas un peu trop sorti de daube à fric pour que le public soit solidaire avec moi ? »… Enfin, c’est une généralité, mais ils ont vraiment rempli les comptes en banque pendant 30 ans et aujourd’hui c’est fini!!! Ils vont peut-être enfin se sortir les doigts de là où vous savez!
HL – A présent quels sont les projets à venir ?
Des concerts toujours, le retour cet automne de « Pitt Ocha » [album pour enfants petits et grands] après son tour du monde, et un nouvel album dans un an et demi!
HL – Et maintenant quel est le mot de la fin?
Je vais préparer le biberon pour Lucille!
Interview réalisée par Fileccia Sébastien.